La société SPL Trans-Landes a bien mérité son klaxon d’argent pour l’attitude particulièrement scandaleuse de ses dirigeants.
« Délétère » C’est dans ces termes que l’avocat, en défense du délégué syndical CFDT poursuivi par la direction, juge la situation au sein de la société SPL Trans-Landes. Délétère !

Son courrier, qui liste certains faits très graves (précédentes plaintes en diffamation perdues par la SPL Trans-Landes, atteinte à la liberté d’expression, harcèlement moral subi par plusieurs salariés) ne sont qu’une minime part de la situation dramatique que la direction de SPL Trans-Landes a créée. Dramatique parce que cette gestion porte atteinte d’abord à la sécurité des transports de passagers, (chauffeurs sans permis valides et autres irrégularités) et à l’intégrité des salariés qui ne veulent pas rentrer dans ce jeu.
Le récent accident d’un bus scolaire de la SPL Trans-Landes révélant que le chauffeur était sous l’emprise de stupéfiants est une des conséquences d’une gestion irresponsable. (Voir notre article « Translandes RRTL, une société de transports scolaire « stupéfiante » et invisible »)

Beaucoup de salariés avaient signalé ces faits, puis ont dû les dénoncer en devenant lanceurs d’alertes. Réaction de la direction : vider les emmerdeurs ! Et de la pire façon : les harceler pour qu’ils partent d’eux même. D’où un nombre impressionnant de procès (neuf) lancés par les salariés (procès régulièrement perdus par la SPL Trans-Landes ou en cours).
Pourtant, la DRH, madame Izoulet aura tout fait pour enfoncer les « emmerdeurs » ; elle poussera deux salariés à faire des témoignages de complaisance contre eux ! Ce qu’ils rédigeront, avant de se récuser par écrit, se rendant compte de la gravité d’une telle accusation. (voir notre article : « À Translandes la direction incite ses salariés à faire des « faux témoignages » »)

Toute une ambiance que la Cour des Comptes relèvera dans un rapport au vitriol.

Malgré les orages, les affaires continuent
Outre ce passage présentant la dégradation des relations sociales, la Cour ne consacre pas moins de 25 pages quant à la rémunération du directeur et les frais imputés à SPL Trans-Landes : une vraie bible de « comment on peut gratter un maximum d’argent public quand on a un poste de direction »
Pour une société de 310 personnes, le directeur émarge à plus de 12 000 €/mois plus un total des frais de missions de 22 800 € (pour 2017). (voir notre article « Dans les Landes, des autobus nommés mépris »)
Pour ajouter au tableau, en 2021, l’association Anticor fera un signalement au Parquet Financier pour « Détournement de fonds publics, faux et usages de faux, abus de confiance, prise illégale d’intérêt, de complicité pour tous ces délits. »

Bref, pour cette accumulation de mépris, subornation de témoins, gestion inhumaine, dysfonctionnements graves concernant la sécurité des passagers, désinvolture quant au respect des deniers publics, etc.. etc.. etc.. la SPL Trans-Landes, ou plutôt ses dirigeants ont largement mérité un klaxon d’argent.
Ramdam n’en distribuera qu’un, par soucis d’économie, car les « méritants » sont peut-être plus nombreux que prévus. Par exemple, il est curieux d’apprendre que l’avocate choisie par la DRH de la SPL Trans-Landes, Audrey Lacroix (celle qui essayait de dégonfler le délégué syndical) est la femme de Renaud Lagrave, Vice-Président de la Région Nouvelle-Aquitaine en charge de la Mobilité et des Transports et Président de la SPL Trans-Landes.
Voilà un rapprochement intéressant.
En tout cas, bravo pour ces courageux salariés qui se battent contre gros. A titre symbolique, Ramdam décerne à tous les employés ayant subi le système SPL Trans-Landes la harpe de civisme.
Michel Gellato