Pour les promesses, l’Agglo est très forte, mais quand il s’agit d’ouvrir le porte-monnaie…
« Je n’ai jamais vu d’autre commune au Pays Basque qui a avancé autant et toute seule en direction du monde paysan que vous » s’est esbaudie Isabelle Pargade vice-présidente de l’Agglo Pays Basque (Agriculture et alimentation de demain), devant la réalisation (toujours en cours) de la ferme Legarralde à Hendaye, projet emblématique d’agriculture et d’élevage locaux. (voir notre article « A Hendaye, trop d’écologie tue l’écologie »)
« Toute seule », c’est sûr ! Si la vice-présidente n’est pas radine en bonnes paroles, l’Agglo n’a pas mis un seul radis.
Quant à dire « autant », on peut se demander si Isabelle Pargade s’est rendue sur les lieux.
Les yeux de Labour
Le projet a démarré fin 2019, il y a plus de 3 ans. Sur les 11 hectares, la ferme avait le mérite d’exister, mais en ruines, la réhabilitation du bâtiment sera abandonnée. Mauvais départ, le jeune paysan qui devait y habiter jette l’éponge.
Quant au chemin d’accès ….. encore à ce jour, aucun accord avec le propriétaire urrugnard.

La préparation du site … plus que légère. Pas d’abri pour le matériel agricole ; l’absence des utilités (eau, électricité) ont conduit les premiers occupants à bricoler dans l’urgence. Un accueil pour la clientèle a été installé seulement en début 2023 (cabanon récupéré des jardins communaux).
Nous sommes donc à ce jour en présence de réalisations mi-officielles mi-sauvages qui donnent aux intéressés le sentiment que la municipalité n’est pas motivée par ce projet.
le PLU : un bouquet mal garni
« Nous tenons à préciser qu’Hendaye est la seule commune du Pays Basque à avoir rendu 11 hectares constructibles en surface agricole » nous dit Kotte Ecenarro. Et c’est vrai. Espérons que la loi interdisant l’imperméabilisation des sols rendra pérenne la préservation de ce terrain et confortera les jeunes paysans qui s’y sont installés, car il reste des orties dans la prairie.
Une zone de ce terrain est une ancienne décharge non encore nettoyée et donc inexploitable ; une borne d’incendie vient d’être installée, … à des centaines de mètres de l’exploitation (avec la sécheresse, les salades pourraient-elles prendre feu ?). « La mairie doit la déplacer ». Faire ou défaire ….

Cerise sur le râteau, une partie du terrain (2 à 3 000 m²) est prévue « zone d’accueil des gens du voyage » par la CAPB. Donc, à tout moment, des caravanes peuvent envahir le terrain. Ça c’est de la planification …. !
Ajoutez que les agriculteurs éleveurs ne bénéficient toujours pas d’un bail rural, mais d’un bail précaire… on sent l’enthousiasme du côté des élus.
Ne pas confondre circuit court et court-circuit
Autre enthousiasme affiché, et Isabelle Pargade vice-présidente de l’Agglo à l’« Agriculture et à l’alimentation de demain » ne pourra que nous soutenir, il faut favoriser les circuits courts !
Une étude « Diagnostic Alimentaire » faite par LAN-EKO a montré que la production locale était excédentaire en animaux et légèrement déficitaires en végétaux.

Suite à ce constat, les villes de Hendaye, Urrugne et Biriatou signaient une convention de coopération en juillet 2021.
À son tour, en 2022, la CAPB lance un appel à projets pour les circuits courts.

Bref, c’est du sérieux
Sauf que jamais un seul agriculteur-éleveur de la ferme Legarralde n’a reçu le moindre coup de fil de la part des collectivités locales pour commander une botte de carottes ou un saucisson. Certainement un court-circuit dans la communication.
Une cuisine centrale municipale en régie à Hendaye.
Lors de notre entretien du 23 mars (voir notre article « Budget de Hendaye : emprunt et embruns »), Kotte Ecenarro nous a fait part du projet de mettre sur pied une cuisine centrale pour alimenter collèges, EPHAD, crèches, etc.. avec la société Bertako.
Dans le cadre de ce nouveau marché, le cahier des charges définit un rayon maximum pour se fournir chez les exploitants sis dans le Pays basque français. Bonne idée. (Espérons que ce rayon ne sera pas étendu à Ibardin car les cochons industriels espagnols pourraient montrer le bout de leur groin).
S’agissant d’une cuisine centrale commune, Kotte Ecenarro ajoute « Urrugne ne semble pas intéressé par ce projet. Peut-être ont-ils leurs fournisseurs locaux ».
La CAPB cultive plus ses lauriers que les carottes
Bref, que signifie ce mesclun ? Pourquoi la CAPB est-elle tant à la traîne ? N’est-ce pas son rôle de coordonner, d’être un moteur et surtout de superviser les projets qu’elle qualifie de première importance? Quel suivi existe-t-il ?
Isabelle Pargade se satisfait-elle de ce fouillis ? C’est ça, pour elle, l’« alimentation de demain » ? Quelle image en friche renvoie la CAPB dans cette affaire ? Avec 1 150 agents, 35 élus au Conseil exécutif, 72 élus au Conseil permanent et 516 millions du budget, le citoyen demande autre chose que des déclarations enthousiastes pour un projet dont tout le monde se gargarise.
Michel GELLATO
Allons allons, ratissez plus large ! Regardez vers Biarritz…vous y verrez un beau terrain municipal quartier Grammont, acquis par la ville à prix d or et sous couvert d un projet de paysage ambitieux…il a été dernierement alloué gracieusement pendant 7 ans à une association dite « nature ». Le prix de revient des futures salades « Grammont » démontre que les Elus Biarrots, eux, se soucient effectivement de la cause ici defendue !!.Parions que d ici peu dans le beau potager Grammont naîtront de jolies couleuvres qu ils leur faudra avaler !
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