L’interruption du conseil municipal par des manifestants hurlant : « On ne veut pas de cas sociaux !» montre bien la complexité du problème du logement sur la Côte basque.
C’est un maire au bord des larmes, toujours pas remis de ce qu’il avait vécu deux jours plus tôt, qui s’est présenté au Conseil communautaire de la CAPB samedi 4 mars. Et lorsque, quelques cinq heures plus tard, Jean-Marie Iputcha a pris la parole pour raconter son calvaire à la mairie d’Espelette son émotion était totalement palpable.
Selon Sud Ouest (3/3) qui montre une vidéo en ligne de l’agitation pendant le conseil la soixantaine de manifestants scandait en basque « HSA kanporrat, eskola basaburutarrekin « . HSA étant Habitat Sud Atlantic, l’organisme de logements sociaux, se proposant de réaliser quatre logements sociaux dont deux en accession à la propriété, tandis que les mécontents criaient en basque « HSA dehors, l’école à Basaburutarrak !»
Plus grave encore, tous les élus présents ont entendu les manifestants crier : « On ne veut pas de cas sociaux ! », ce qui résume toute la problématique du logement sur la Côte basque. On presse les élus d’agir pour ceux qui ne trouvent pas à se loger, mais on leur reproche en même temps de bétonner leur ville et quand un programme de logements sociaux doit sortir de terre, comme à Aguilera, tout le monde explique que le programme doit se faire ailleurs.
Manif pacifique pour certains
Très curieusement, tous les témoignages convergent, mais dans une tribune libre de Mediabask des participants n’ont visiblement pas vécu la même chose : « Contrairement aux propos mensongers entendus, les habitants de six mois à 77 ans s’étaient déplacés pacifiquement, en famille. » Il suffit d’écouter les vidéos prises ce soir là pour être convaincu du côté paisible de la manifestation ! Au point que le maire d’Espelette a décidé que le prochain conseil municipal se déroulerait à huis-clos.
Les manifestants avaient pourtant un argument de taille à faire valoir, comme ils le soulignent dans Mediabask. « Il y a 200 ans, les familles de Basaburu ont financé et construit une école, sur un terrain légué par l’une d’entre elles, pour tous les habitants du quartier. Elles précisaient dans leurs testaments que les habitants du quartier veilleraient au respect de leurs dernières volontés. Avec le temps, l’école est devenue publique et a finalement fermé ses portes en 2012. » On le sait les communes ont tendance avec le temps à ne pas respecter les volontés des défunts. Ce qui ne justifie absolument pas les propos entendus le 2 mars au soir.
L’émotion de Lausseni Sangare
Tout ce tintamarre désole Lausseni Sangare, le directeur général d’Habitat Sud Atlantic : « On n’est pas une société commerciale. C’est une négation de notre travail. Habitat Sud Atlantic est un outil du territoire qui amène des solutions d’ingénierie aux élus. Tous nos salariés vivent ici, certains même à Espelette. Notre projet avait du sens et nous étions en mesure, grâce au BRS (Bail Réel et Solidaire) de proposer des T4 de 95 mètres carrés pour 230 000 euros ».

Lausseni Sangare ne comprend pas les propos exprimés le 2 mars au soir à Espelette.
Le directeur général s’efforce de rester modéré dans ses propos mais a du mal à masquer son émotion : « On essaie de trouver des solutions à la crise actuelle du logement. Il faut savoir que les trois quarts des habitants vivant sur la Côte basque sont éligibles aux logements sociaux ou à l’accession à la propriété. Les propos tenus le 2 mars à Espelette sont inacceptables. Si 75% de la population fait partie des cas sociaux, alors on a un gros problème ».
On ne lui fait pas dire.
Jean-Yves VIOLLIER
Pays Basque terre d’accueil et d’ouverture ……! En revanche si vous disposez d’un million d’euros , quelle que soit votre origine et votre projet , nous avons un grand choix d’opportunités spéculatives …..
Philippe Labarrère
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