Olivier Klein ménage les loueurs de meublés touristiques

Dans une interview accordée à Sud Ouest, le ministre du Logement évite soigneusement de frustrer les loueurs de meublés touristiques et renvoie au groupe de travail sur le sujet… Pas très courageux !

Alors que se profile le 1^er avril prochain, une grande manifestation à Bayonne sur le logement, Sud Ouest publie une interview d’Olivier Klein le ministre du Logement (1/3).  Une page et demie pour ne rien dire. Le ministre assure qu’un groupe de travail est en place et que lui n’a « pas de tabou » pour supprimer la niche fiscale des loueurs de meublés de tourisme (Ils bénéficient d’un abattement fiscal jusqu’à 71 %). Entre ne pas avoir de tabou et appliquer concrètement sur le terrain, il y a visiblement une marche que ne saurait franchir la majorité gouvernementale.

Surtout quand les amendements sur la loi de Finances proposés par Iñaki Echaniz (député de la 4^e circonscription des Pyrénées-Atlantiques) ont tous été balayés d’un revers de la main par Renaissance et ses alliés. Quand Sud Ouest demande au ministre du Logement s’il va soutenir la proposition de loi sur les avantages fiscaux présentée par le député Echaniz, Olivier Klein renvoie au groupe de travail en expliquant qu’il doit « vérifier que ces évolutions fiscales n’aient pas des effets de bord négatifs ». 

Il est vrai que jusqu’à maintenant, sur les littoraux français et dans certaines villes où l’attraction touristique est importante, les effets de bords des locations saisonnières sont à peine perceptibles sur la population.

Ménager et mécontenter tout le monde

Pour se justifier Olivier Klein estime que le gouvernement « n’est pas en train de repousser les décisions aux calendes grecques, mais on veut qu’elles soient partagées. Il faut trouver un juste équilibre entre une attractivité touristique et la difficulté qu’ont les habitants à se loger ». Le ministre a tout compris de la politique gouvernementale en adoptant une attitude quasi similaire à celle du Président de la République en faisant du en même temps. Ménager la chèvre et le chou enfin surtout les loueurs de meublés touristiques. Le but n’étant pas de taper sur les petits loueurs qui trouvent en la location saisonnière une façon d’arrondir les fins de mois de plus en plus dures, mais bien de récupérer des logements à l’année chez les plus gros pour qui l’industrialisation du phénomène est plus qu’un petit gagne-pain.

En attendant, la population déménage ailleurs, et la rareté des logements oblige les communes à grignoter sur les terres agricoles vivrières pour satisfaire une demande toujours plus importante.

Cette position du ministre n’est pas audible à l’heure où les volets sont fermés pour une bonne part, car la saison n’a pas encore démarré. Encore une fois des réponses précipitées du ministre, ancien prof de physique-chimie, qui maîtrise probablement mieux le tableau de Mendeleiev que l’équation du logement.

François BERLAND