Comme par hasard, la lumière ne sera jamais véritablement faite sur l’affaire des permis trafiqués par un fonctionnaire de la sous-préfecture de Bayonne, puisque la Justice se dirige vers une procédure de reconnaissance en culpabilité.
Depuis 2020, Ramdam 64-40 téléphone à intervalle régulier au greffe du tribunal de Bayonne, sans jamais obtenir de date précise, pour savoir quand sera jugée l’affaire des « permis blanchis » par un fonctionnaire de la préfecture de Bayonne, qui moyennant des places de rugby ou des repas, redonnait une jeunesse aux permis de conduire de personnalités locales ou de sportifs connus de tous. L’affaire n’est pas tout à fait anodine puisque le fonctionnaire en question a déjà accompli trois semaines de détention préventive, que Michel Poueyts, adjoint aux Sports de Michel Veunac à Biarritz, a été lui aussi mis en examen et suspendu dans la foulée de ses fonctions de directeur technique national de la Fédération Française de Pelote basque, et qu’une cinquantaine de personnalités, issues principalement du monde des affaires, du rugby et de la pelote se sont trouvées mêlées à l’histoire.

Michel Poueyts a toujours clamé son innocence. On aurait aimé l’entendre.
Mais il faut croire qu’il est des délits qu’il vaut mieux laisser dans l’ombre, histoire de ne pas incommoder les odorats sensibles des simples citoyens. France Bleu Pays Basque nous annonce donc (20/2) qu’on se dirige vers une simple procédure de reconnaissance de culpabilité et que nous n’en saurons pas plus sur cette histoire de corrupteurs et de corrompus.
Est-ce vraiment acceptable dans une démocratie ? Est-ce que la Comparution pour Reconnaissance Préalable de Culpabilité (CRPC), où le procureur va proposer une peine que le juge va homologuer ou non, initialement prévue pour désengorger les tribunaux, a été voulue par le législateur pour permettre à des élus ou des chefs d’entreprise de rester dans l’ombre ? Nous en doutons fortement. Un procès public s’imposait.
Jean-Yves VIOLLIER
Dernière minute : Michel Poueyts refuse le plaider-coupable
Michel Poueyts nous a contactés par mail puis par téléphone : » Je n’entends pas déférer à la procédure dite du « plaider coupable ». Comme vous le savez , je conteste formellement toutes les accusations qui sont faites contre moi. Nous nous rejoignons sur un seul et unique point. Comme vous, j’attends avec impatience le procès. Ce jour-là, je m’exprimerai. Pas avant. »
Nous nous félicitons de cette décision qui rejoint totalement l’analyse de RamDam et nous réjouissons par avance de la tenue d’un procès public.
L’ancien élu s’étonne ensuite de se retrouver en photo dans l’article : « Je constate que malgré la multiplicité des mis en cause, vous avez choisi de faire de moi votre totem en publiant ma photo. La modestie m’empêche d’imaginer que je sois le plus connu de toutes les éminentes personnes citées dans le dossier. » Le plus connu, non, mais le seul élu impliqué dans le dossier, ce qui justifie cette photo dans le blog citoyen que nous sommes.
Il nous reste maintenant à souhaiter que Michel Poueyts puisse prouver son innocence dans cette affaire.

Patriotique picole…
La première questeure de l’Assemblée nationale, Marie Vénéneux, alarmée par le comportement de certains députés en séance, a demandé à ses services qu’une étude chiffrée sur la consommation d’alcool soit effectuée, en comparaison avec la précédente législature. Les élus, conscients de leurs responsabilités face à leurs électeurs, s’efforcent d’écouler les surplus nationaux, et on les montre du doigt… Faites des efforts !

Olivier Alleman (deuxième à gauche) à l’époque d’Intervilles.
Ce Olivier Alleman, quel athlète !
Magnifique envolée, du conseiller municipal et conseiller communautaire Olivier Alleman dans La Semaine du Pays Basque (24/2) ! Cette vieille connaissance de Ramdam qui, malgré ses promesses, cumule un emploi à plein temps au ministère de l’Agriculture avec un poste de conseiller communautaire et un poste de conseiller départemental, cherche à jouer au bon élu, omniprésent sur le terrain. Et quand on lui demande à quoi il utilise son temps libre, l’élu désireux de se faire aimer de tous, répond suavement : « Je me suis remis au sport parce qu’il y a besoin d’évacuer une certaine pression. Je soutiens l’Aviron baronnais, donc je vais beaucoup à leurs matches. » Grâce à Olivier Alleman, nous savons désormais que nous sommes tous des athlètes de haut niveau puisqu’il suffit de regarder un match pour être un sportif accompli.
Opposants : il n’est jamais trop tard pour apprendre
Savez-vous que nos élus disposent comme les salariés d’un droit individuel à la formation, le « DIF élus », et que de plus les collectivités ont l’obligation de financer un budget formation pour leur élus de tous bords ? Un sympathisant landais de Ramdam 6440 vient de participer à une formation « spéciale opposants » avec l’AELO, Association des Élus Locaux d’Opposition.
Utile quand on réalise que la France est le pays d’Europe qui donne le plus de pouvoirs démocratiques à ses maires … Pas étonnant de voir s’incruster des roitelets, si la loi les conforte, l’expérience les madre, les services les soutiennent, et la « protection fonctionnelle » les abrite de la justice !
Poids du règlement, droit d’amendement, de vote séparé, de délibération, d’information, de réponse à des articles dans le bulletin … La boîte à outils d’un opposant efficace et utile !
https://aelo.info
Dans l’affaire des Permis de conduire à l’époque Sud Ouest avait écrit qu’il y avait des personnalités de la Police concernés et vous ne faites plus allusion à cette catégorie de fonctionnaires .
Après lecture de votre article ,c’est une sorte de « circulez y a rien à voir . »
Hervé Turbet Delof
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Bonjour Monsieur Turbet Delof,
« Circulez, il n’y a rien à voir » n’est pas trop le genre de Jamais Trop de RamDam. J’ai suivi de près ce dossier depuis l’origine et relu hier, avant d’écrire, tout ce qui existe sur le sujet. Une allusion à des policiers véreux a été faite à un moment, mais la piste a très vite été écartée, me semble-t-il. Quatre mises en examen ont été effectuées, le fonctionnaire de la sous-préfecture, l’élu Michel Poueyts, un ancien basketteur pro et un pelotari. Bien entendu, si vous avez des éléments à nous communiquer que nous n’avons pas, nous sommes preneurs, car comme vous nous déplorons ce tour de passe-passe judiciaire alors que l’opinion publique devrait connaître tout de ce dossier.-JYV
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