Le jeune député socialiste piège le ministre du travail avec une question qu’il avait lui-même posée en 2010 à Eric Woerth, ministre du Travail sous l’ère Nicolas Sarkozy.
C’est une belle ruse qu’Iñaki Echaniz a opéré ce mardi 7 février à l’Assemblée Nationale lors des questions au gouvernement en reprenant une question posée en 2010 par Olivier Dussopt à Eric Woerth alors ministre du travail de l’époque.
Voulant se payer la tête de l’ex député socialiste, le jeune élu, lui socialiste et député de la 4e circonscription basco-béarnaise, est parvenu à duper l’actuel ministre du travail en le mettant devant ses contradictions à propos de la réforme des retraites. « Monsieur le ministre il y a maintenant quelques semaines vous receviez les partenaires sociaux pour évoquer la question des retraites et la réforme que vous souhaitiez conduire […] Monsieur le ministre, ma question est double mais elle est très simple. Allez-vous réellement prendre en compte les propositions des différents partenaires sociaux ou allez-vous imposer une réforme déjà décidée par l’Élysée ? Allez-vous oui ou non reculer l’âge de la retraite de 62 à 64 ans ? » interroge-t-il le ministre.

N’y voyant que du feu, Olivier Dussopt lui a donc répondu le plus sérieusement du monde, oubliant certainement cet épisode où il était dans l’opposition avant de basculer dans la Macronie et d’épouser la thèse complètement opposée. Ah les convictions en politique !
Ne pouvant s’empêcher d’ironiser, Iñaki Echaniz a repris la parole après la réponse d’Olivier Dusspot pour enfoncer le clou en le remerciant, devant une assemblée hilare, qu’il avait repris la question posée à Eric Woerth. « Monsieur le ministre, je vous remercie la main sur le cœur pour avoir répondu à la question que vous aviez vous-même posé le 5 mai 2010 à Éric Woerth, ministre en charge de la réforme des retraites de Nicolas Sarkozy. Depuis, vous avez retourné votre veste pour devenir ministre de la casse sociale et de l’impôt sur la vie ! », explique-t-il.
Ce coup d’éclat humoristique, nous oblige à considérer que le député pourrait faire partie de la maison Ramdam pour qui l’humour est une seconde peau.
François BERLAND