Chute de la grue à Saint-Esprit : le traumatisme perdure

Les riverains s’inquiètent de l’instabilité des terrains, mais, pour les élus ou les promoteurs, le chantier peut repartir.

Depuis le décès du grutier Mohamed Kechoui, le 9 mars 2022, l’immeuble sur lequel la grue est tombée n’est toujours pas expertisé et rien ne semble prévu pour réparer l’appartement devenu inhabitable. Les riverains du collectif Bergeret nous confient leurs inquiétudes :

« L’immeuble sur lequel la grue est tombée n’est toujours pas certifié sans danger de fissures » déplore un habitant de la résidence Carré Saint-Esprit. « L’appartement que nous occupions et qui a été traversé par la grue n’est toujours pas habitable. Des travaux ne sont à ce jour pas prévus. Nous ne savons rien et sommes inquiets quant à la prise en charge du loyer de l’appartement où nous sommes relogés » s’insurge le couple, encore sous le choc et sans espoir de retour prochain.

« Le traumatisme est encore très présent » relate un habitant du quai Bergeret. « Le terrain débarrassé de la grue est sans cesse inondé, ce qui laisse douter des futures fondations » déclare un voisin du chantier. Et malgré cet état de fait, « Le quartier Saint-Esprit, depuis quelques années, voit surgir des grues et des chantiers dans de nombreuses rues » dénonce un habitant du quartier.

Le collectif Bergeret, lors de sa première manifestation en juin 2022.

On voit que la priorité des habitants du quartier Saint-Esprit est axée principalement sur la sécurité. N’oublions pas qu’il y a eu un mort « Nous suivons de près, l’évolution de ce dossier au niveau des accidents mortels du travail » annoncent des représentants des syndicats du BTP.

La pression immobilière pour stabiliser le terrain ?

Mais, que l’on se rassure, du côté de la mairie, des promoteurs et des entreprises de construction, il n’y a aucune inquiétude à avoir, la reprise du chantier est évoquée sans atermoiements pour le début du printemps. Jean René Etchegaray, maire de Bayonne, qui s’était invité à la réunion publique en janvier dernier a cru dissiper les doutes du collectif Bergeret, en insistant sur la création indispensable et nécessaire à ses yeux, de logements sur ce terrain.

La lutte, on le voit bien est inégale. D’un côté le pouvoir et l’argent, soit le pot de fer, de l’autre des femmes et des hommes qui ne demandent qu’à vivre simplement et sainement, soit le pot de terre.

Danielle BONNARDET

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