Après « Parisiens vous êtes le virus du pays basque », les panneaux des militants basques qui ont remplacé la phrase « morts pour la France » par « mort par la France » ne sont pas exactement la façon la meilleure de faire gagner des points à la culture basque.
Mais dans les deux cas, on peut y déceler un message sous-jacent. Malheureusement, présenté avec tant de sottise, ce message caché restera bien caché.
C’est dommage, car, que veux dire « mourir pour la France ? » C’est à dire, qu’est ce qui définit la France ?
Je suis prêt à défendre la République, à défendre mes libertés, mes droits, mon accès à la santé, à lutter contre l’injustice, à respecter mes semblables et être respecté, à promouvoir l’honnêteté, à partager etc.. quand toutes ces valeurs s’ajoutent, se confortent, se multiplient chez le citoyen, alors, j’ai une idée claire de ce qu’est un grand Peuple, une Patrie, une France qui vaut d’être défendue.
Malheureusement, aujourd’hui, même sans guerre, je me bats. Mais si Je me bats pour défendre ces valeurs, c’est contre mes propres élus, contre leur mépris et leur avidité personnelle, contre leur parole qu’ils trahissent si impunément, contre les intérêts qu’ils défendent et qui ne sont pas les miens. Or, s’il faut un jour se battre vraiment, ce sont eux qui me diront contre qui, à défaut de pouvoir me convaincre du pourquoi ! Pas question !
Le philosophe Alain (engagé des 1914) dans son livre « Mars ou la guerre jugée » en tire une leçon terrible « à toutes ces ivresses, si enivrantes dans le spectacle et la parade, dire non ! devant la cérémonie guerrière, s’en aller »
Le retour de la guerre de 14 à fait des poilus des héros. Cela leur a suffi et ils n‘en ont pas demandé plus ! Pourtant, il y avait beaucoup à dire, autant dans la conduite de la guerre que dans sa poursuite.
Alain le résume ainsi : « je finis par apercevoir que les hommes de troupe pensaient beaucoup à faire la guerre à l’ennemi, et que les officiers pensaient beaucoup à faire la guerre aux hommes de troupe » Les fusillés pour l’exemple en sont la folie ultime.
Quant aux intérêts en jeu, beaucoup d’hommes célébres les ont condamnés « On croit mourir pour la patrie ; on meurt pour des industriels » (Anatole France) « La guerre, c’est le massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent et ne se massacrent pas. (Paul Valery)
Certains hommes politiques de l’époque, courageux (ça nous change) ont essayé de porter ces immoralités au grand jour :
Extrait de l’Assemblée nationale : séance du 13 avril 1920
Monsieur de Castellane accusant André Citroën d’avoir tant profité de la guerre : « il n’y a pas une seule matière ou un seul objet qui n’ait été livré à un prix très supérieur au prix courant du commerce, on fait de bonnes affaires de cette manière »
Monsieur Loucheur : « je ne peux laisser attaquer les industriels qui ont fait leur devoir »
Monsieur de Castellane : « quand on fait son devoir et que ça rapporte autant, ce n’est pas le devoir » (applaudissements)
Personnellement, Je n’aime pas abuser des citations, mais sans elle, je subirais toutes les critiques bien pensantes car « La honte, le mépris, les pierres vont à celui qui résiste ou seulement discute » (Alain)
En ce sens, peut-être que les maires de Hendaye et Urrugne, plutôt qu’aussitôt porter plainte contre des jeunes sans cervelle, feraient mieux d’organiser en réponse une réunion publique pour dissiper la confusion de la jeunesse et peut-être renseigner aussi les moins jeunes. Maintenant que tous les combattants sont morts, cela ne vaudrait-il pas de « savoir l’histoire » sans réaction viscérale. Nos ancien poilus n’en seront pas moins héroïques et martyrs.
Michel Gellato
Je me rappelle bien Monsieur Jacques Abeberry, adjoint au Maire de Biarritz dire, pour expliquer son absence des manifestations du 11 novembre auquel il ne participa jamais : « ce ne sont pas nos morts »
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Je lui souhaite une longue vie, mais, quand ce monsieur disparaitra, si par hasard certains se souviennent de lui, ce sera en quel termes ?
MG
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