Éva Belin, maire d’Ondres, a mis fin à la DSP (Délégation de Service public) qui liait la Ville jusqu’en 2025 au Camping Blue Océan, en confondant le résultat net et la redevance des campings voisins.
A quelques pas de l’océan, la saison touristique a tiré sa révérence et les campings ferment tour à tour leurs portes. Mais au Blue Ocean, c’est l’angoisse qui gagne les salariés depuis plusieurs mois. Sans aucune raison apparente, la mairie a décidé de reprendre le 1er janvier prochain la gestion de l’enceinte sous la forme d’une régie municipale, alors que le contrat en Délégation de Service Public (DSP) qui lie les deux parties doit normalement prendre fin en 2025 après 27 ans d’exploitation par la famille Dauga. La fermeture annuelle au public de novembre 2022 équivaut donc à une condamnation de fermeture définitive pour le Blue Océan exploité par les deux frères. Au grand dam des salariés qui se demandent encore pourquoi.

Un vote entaché d’erreurs flagrantes
C’est le 7 juillet dernier en conseil municipal, devant la grande majorité des salariés, que la mairie, après une première tentative non suivie d’effet l’an dernier, a pris la décision définitive de clore le dossier Blue Ocean. Pour parfaire sa démonstration devant le conseil, Eva Belin évoque une « résiliation pour motif d’intérêt général » avec le paiement d’une redevance trop faible de la part du camping local (environ 50 000 euros par an).
Pour renforcer la justification de la reprise de la DSP, dans la délibération du 7 juillet, l’élue évoque avec un aplomb certain les montants de redevances de quatre campings de villes voisines : le camping La Pointe à Capbreton, le camping Les Oyats 2 à Seignosse, le camping Les Lilas à Linxe et le camping La Paillotte à Azur.

Seul léger problème, Après un petit tour sur Société.com (utilisé comme référence par la maire) ou encore Infogreffe, on s’aperçoit que la mairie s’est totalement embrouillé les pinceaux. Les chiffres évoqués sont en réalité les résultats nets comptables et non des redevances et les campings ne sont pas en DSP.


Comment la mairie peut ignorer que les quatre campings listés ne sont pas municipaux, ne sont plus sous DSP depuis des années ou ne l’ont jamais été et donc ne versent aucune redevance. C’est donc après avoir « gobé » deux erreurs qui interrogent pour le moins, que les élus ont pris la décision de casser la DSP.

Une découverte qui n’a pas échappé à la famille Dauga bien décidée à faire entendre sa voix en attaquant la décision de la mairie devant la justice. Les frères Dauga comptent bien ne pas laisser l’affaire s’arrêter là.
Si la ville prévoit de reprendre l’ensemble des salariés, ces derniers sont très remontés contre la municipalité, leur futur employeur, qui refuse de les recevoir collectivement et ne veut leur accorder qu’un rendez-vous individuel. D’après nos informations, la mairie a demandé le 10 novembre dernier à la direction du camping les éléments comptables des trois derniers exercices afin d’établir le business plan de la régie municipale. La ville part une nouvelle fois à l’aventure sans avoir établi de plan prévisionnel. A moins de deux mois de la reprise en main le timing, qui est pour le moins serré, interpelle et inquiète les salariés. Et quid des élus votant le doigt sur la couture sur des éléments erronés. Réponse demain soir jeudi puisque les élus se réunissent en conseil pour désigner le directeur et les membres de la régie municipale qui chapeauteront le camping.
François BERLAND
Le champ de patates a bien grandi…
C’est en 1998, que le petit camping municipal d’Ondres était confié aux frères Dauga sous la forme d’une DSP. Depuis, l’enceinte, qui était un champ de patates a bien grandi et les investissements effectués par la famille Dauga en contrepartie de la DSP ont permis d’en faire un beau camping où il fait bon vivre au cœur de la pinède landaise avec un réel engagement environnemental (Ecolabel européen depuis 2009, un des premiers en Aquitaine et la Clé Verte). Entre 2017 et 2020, 4 millions d’euros ont été investis pour redonner au lieu un coup de jeune et permettre aux vacanciers de profiter de leurs vacances en toute quiétude.
Dommage que l’équipe municipale actuellement à la manœuvre n’ai pas livré sa version de ce dossier.
Dominique Lapierre
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Cher Dominique,
Tu connais suffisamment la maison RamDam pour savoir comment on travaille. Quand un fait est indubitable (dans le cas présent, présentation aux conseillers municipaux de documents trompeurs), on n’interroge pas la mairie qui peut toujours de son côté nous contacter pour nous donner des explications.
Quand nous avons un doute, et tu le sais, nous nous tournons vers la mairie, qui souvent ne daigne pas nous répondre.
Jean-Yves Viollier
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En vue de toutes ses disfonctionnement divers…
En voyant cette belle image .
Je me demande qui arrose ?
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Je pense que la Mairie considère qu’en régie municipale, 100% du bénéfice allant dans sa poche, au lieu de toucher 50 000 € de redevance elle en toucherait 500 000. Ce qui est exact, mais il faudra investir régulièrement de sa (notre) poche et avec une gestion municipale le bénéfice risque fort de fondre comme neige au soleil !
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