L’ancien maire de Biarritz ose tout et c’est même à ça qu’on le reconnaît. Dans Sud Ouest, il se dit « fier de son bilan »… Sans même rougir !
Qu’est-ce qui est le plus pathétique ? Découvrir avec le temps qu’on a les épaules trop étroites pour le costume qu’on a enfilé ou, une fois que l’on a été chassé par les électeurs, tenter de réécrire l’histoire pour la rendre un peu plus glorieuse ? C’est ce que fait Hollande, courant les plateaux de télévision en s’écriant la main sur le cœur, « Mon bilan ! Mon bilan ! », c’est ce que fait l’ancien maire de Biarritz, Michel Veunac, dans l’édition de Sud Ouest du 10 octobre.
Il a été fessé d’importance par les Biarrots en juin 2020, arrivant cinquième avec 12,21% des suffrages exprimés, le pire score de toute la France pour un maire sortant d’une agglomération de plus de 20 000 habitants, mais il ose dire au quotidien régional : « Je suis fier du bilan de mon mandat tout comme de mes vingt ans d’adjoint aux côtés de Didier Borotra ». Pour la fin de la phrase, on ne peut lui donner tort puisqu’il n’a strictement rien fait, si ce n’est parader, quand Borotra était aux manettes. Et quand il a enfilé l’écharpe tricolore, les Biarrots ont vite compris leur douleur.
Quant à l’affaire de l’emploi post-retraite d’Olivier Lépine et le fait qu’aucune délibération ne se soit déroulée au conseil municipal pour entériner la décision, Veunac plaide l’ignorance. En vingt ans passés à rêver d’être calife à la place du calife, Veunac n’avait visiblement pas eu le temps de se préparer à la fonction de maire.
Pas méchants, les inspecteurs des travaux finis !
RamDam a lu consciencieusement les 104 pages du rapport de la Chambre des Comptes, disponible sur le site de la mairie. Comment ne pas être un peu perplexe tant les magistrats de la Chambre régionale des Comptes, qui font un peu figure d’inspecteurs des travaux finis, manient tour à tour le fouet et l’encensoir, ce qui permet à Veunac, toute honte bue, de déclarer que « ce rapport contient aussi des remarques positives » Quel aveu !
https://www.biarritz.fr/mairie-/-herriko-etxea/le-conseil-municipal/conseils-municipaux
Le plus bel exemple concerne l’Hôtel du Palais, la plus grosse faute du mandat de Michel Veunac. Avec ce palace appartenant à la Ville, Biarritz possédait un gentil livret d’épargne valant peu ou prou 200 millions d’euros (En 2014, Michel Veunac a eu une offre à 180 millions d’euros, avec des acquéreurs prêts à monter à 200 millions d’euros, mais il n’en a jamais rien dit à son conseil municipal, considérant que le fait de pouvoir approcher les grands de ce monde n’avait pas de prix). Avec le bail emphytéotique signé pour 75 ans par le brillant duo Veunac-Lafitte, le palace qui ruine les Biarrots n’est quasiment plus vendable, si l’on en croit le cri du cœur de Maïder Arostéguy : « Si l’on avait une proposition à 20 millions d’euros, on la regarderait de près ».
C’est donc 160 à 180 millions d’euros que Veunac a fait perdre à la Ville par cette brillante décision, malgré les hurlements de sa propre majorité, que ce soient Édouard Chazouillières, Nathalie Motsch, François Amigorena, Virginie Lannevère, Hervé Bossier ou bien d’autres. Mais visiblement de ce petit trésor de guerre perdu, les magistrats de la Chambre régionale des comptes n’en ont cure. Voici ce qu’ils écrivent :
Avec une telle sévérité dans le jugement, on comprend mieux pourquoi Veunac s’imagine avoir un bon bilan à la tête de la Ville !
Jean-Yves VIOLLIER
Le cadeau de RamDam à Veunac
Pauvre Michel Veunac, qui souhaitait à tout prix que sa lettre de défense soit lue par Maïder Arostéguy aux élus, ce que le maire a refusé. Pour réparer cette cruelle injustice et assouvir la curiosité de tous ceux qui avaient envie d’en savoir plus, RamDam se fait donc un plaisir de la publier. Tout le monde pourra ainsi vérifier que pour pleurnicher sur lui-même, l’ancien maire est imbattable.
Jamais Trop de Ramdam 