La saga de l’Elan Béarnais : François Bayrou fait dans son maillot

Misérablement roulé dans la farine par les Américains de CSG, acquéreurs pour rien de l’Elan Béarnais après avoir fasciné notre François Bayrou par de « faux documents » (comme il l’a mainte fois rappelé), ce dernier n’envisage aucune action en justice, et, loin d’être échaudé, refuse de demander des garanties au nouveau repreneur.

La seule chose qui est sûre, c’est que l’ardoise pour le citoyen passe de 1.1 million à 1.4 million d’€. Vive le sport professionnel ! Il n’est pas besoin d’être Madame Irma, voyante ultra lucide, pour repérer dans les réponses de François Bayrou lors du conseil municipal du 26 septembre, la terreur qu’au travers du scandale qu’il a créé, la justice s’en mêle et que son image escagassée ne fasse la une des journaux pendant longtemps.

D’autant que certains soupçons pèsent sur la sincérité de l’accord passé par François Bayrou au nom de la ville. Que voulait dire David Otto (CSG) « on nous avait caché des choses » ? Que signifie la déclaration de Sébastien Ménard, le nouveau repreneur « la situation est plus dégradée que présentée ». Olivier Dartigolles posera la question : « situation dégradée par CSG ou par notre collectivité ? »

Car après cet enfant dans le dos, on aurait pu croire François Bayrou remonté et aussi combatif que prudent, c’est tout le contraire.

Un sot périlleux

Jérome Marbot met les pieds dans le plat, exprime ses doutes et juge cette reprise « périlleuse »  « CSG a déjà vendu ses parts à EAT4GOOD » « EAT4GOOD se serait engagé à ouvrir des discussions avec la ville pour payer les actions non encore payées par CSG » « ça me semble pour le moins périlleux pour la collectivité » « Ça laisse un flou qui devrait nous alerter, d’autant plus que déjà roulés dans la farine » « le seul engagement à discuter est assez léger, avez-vous mis des conditions ? des garanties de paiement avant d’approuver le repreneur ?»

On apprend donc que la ville n’a pas encore reçu le moindre kopeck. Que l’achat reste à l’état de discussions et qu’aucune garantie n’a été prise par François Bayrou, ce que révélera l’intervention de Jérôme Marbot : « A l’époque vous aviez écarté la 2° proposition car vous estimiez que cette 2° proposition ne présentait pas de surface financière suffisante. Or l’investisseur financier de cette 2° proposition (NL international, devenu EAT4GOOD) est celui qui aujourd’hui a racheté l’Elan Béarnais. Avez-vous vérifié que la surface financière est aujourd’hui suffisante ? »

La promesse est dite

Réponse de François Bayrou : « Ils ont doublé leur promesse d’investissement de 500 000 € à l’époque, 1 million aujourd’hui ». Donc, tout va bien.

Mais attention : « la ville ne leur octroiera (à EAT4GOOD) de subventions que « si toutes les clauses sont respectées ».

Notons au passage que cette promesse a suffi pour accorder cette subvention qui vient en plus, de passer de 1.1 millions à 1.4 millions. Le citoyen payeur appréciera.

Devant tant de flou, Olivier Dartigolles renouvelle la demande de créer un groupe de travail (un Comité de Suivi) sur l’Elan Béarnais et, parlant des subventions, met en face la réalité de ce qu’« on pourrait faire avec cette somme, en urgence sociale, énergétique, politique publique, etc.. » et demande que ce « Comité de Suivi puisse donc être installé avec échange très direct avec EAT4GOOD » et exige « la transparence après avoir passé une année à aller chercher dans la presse écrite »

Cette demande déjà faite au conseil municipal du mois de juin semble bien difficile à mettre en place. (Pas de salle disponible peut-être ?)

Une action commando mais pas commandée

A son tour, le conseiller municipal Jean François Blanco insiste vigoureusement : « Je pense que nous n’avons pas pris assez de garanties ; documents falsifiés, parts vendues non réglées, nous avons été victimes d’une escroquerie, avez-vous l’intention d’engager une procédure soumise à un contrôle de la justice ? Avez-vous l’intention de porter plainte au nom de la ville ? Je pense absolument nécessaire que la ville réagisse sur le plan judiciaire … C’est notre responsabilité vis-à-vis des gens qui ont eu confiance en notre parole »

Réponse surréaliste de François Bayrou qui saute sur l’occasion pour donner à l’opposition un os à ronger et étouffer l’éventuel groupe de travail. « Plusieurs des élus sont avocats, ça mérite que vous en parliez entre vous, » « Je vous propose de faire un commando d’avocats, puisque vous voulez à tout prix faire un groupe de travail et vous me direz ce qu’il faut faire »

Olivier Dartigolles remet immédiatement les choses en place : « Cette décision d’aller en justice ne dépend pas d’une discussion entre élus car c’est une décision politique » « Si nous n’allons pas en justice après un tel préjudice financier et d’image du club, cela pourrait faire que ce type de comportement, de razzia, pourrait se renouveler sans que cela fasse l’objet d’une décision de justice » « Il faut que vous disiez, monsieur le maire : ça ne se passera plus comme ça, Pau a décidé d’engager une action judiciaire ».

François Bayrou ne répondra pas.

Saint François sans assises

Mais il faut comprendre notre Saint François, c’est si beau le sport professionnel, il ne faut pas le ternir. « Dès l’instant que vous rentrez dans des procédures, qui souffre ? L’image du club ». « Il ne faut pas que tout ça retombe sur le club » « Je n’ai jamais utilisé le mot escroquerie » (une simple blague peut-être).

« Les habitudes procédurières de ce genre d’organisations (porter plainte NDLR) sont pour moi très difficilement lisibles » (sûr que la ville de Pau ignore ce qu’est un procès) « Lancer des enquêtes, ce n’est pas ma nature ni ma pratique » « Je ne veux pas suspecter à priori la bonne foi des gens qui reprennent » « Je ne veux pas charger de soupçons à priori ». « Peut-être suis trop idéaliste, naïf ». Ou froussard.

Un vrai sermon de saint François sans assises.

Bref résumons : l’Elan Béarnais est bien la propriété de Sébastien Ménard et de sa société EAT4GOOD. CSG lui a cédé ses actions jamais payées à la ville. EAT4GOOD a promis de rembourser ces actions, (mais le prix doit en être négocié) et d’apporter 1 million. Suite à cette promesse, une subvention de 1.4 millions a été débloquée.

Suggestion personnelle : puisque la ville attend 800 000 € du prix des actions, pourquoi ne pas avoir simplement déduit cette somme de la subvention et ne concéder que 600 000 €. Ainsi, tout le monde s’y serait retrouvé non ?

Bref, à nouveau, notre François Bayrou n’a pas craint de montrer la piteuse image d’un amateur qui veut sauver sa peau en ne faisant pas de vagues et s’abriter derrière le succès sportif de l’Elan Béarnais qu’il entend soutenir avec les deniers publics. Comme avant. Mais sauver le soldat Bayrou n’a pas de prix.

Quant à porter plainte ? Le fera-t-il ? Pas la peine ! Sa menace (2h 14′ 02″) « ‘fraus omnia corrumpit » la fraude annule tout » est suffisamment terrorisante.

Sauf que « fraus omnia corrumpit » signifie « la fraude corrompt tout ». Sans le vouloir serait-ce un aveu qui expliquerait sa phrase suivante : « Vous voyez à coté de quoi nous sommes passés » Ah bon, le fiasco aurait pu être pire ?

Michel GELLATO

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