Quelque chose de pourri au royaume du sport professionnel

Rugby, Foot, Jeux Olympiques défraient tour à tour la chronique, avec des dirigeants avides et un État beaucoup trop laxiste.

Il y a décidément quelque chose qui ne tourne pas rond dans le monde ovale. Le cas de Bernard Laporte,  estimé président  de la FFR, est exemplaire de la manière dont certains des hauts dirigeants conçoivent aujourd’hui leur fonction. « Bernie le dingue », comme il était surnommé à l’époque où il entraînait le XV de France, a sidéré les magistrats de la 32e chambre correctionnelle de Paris en affirmant qu’il n’avait «  jamais lu la charte de déontologie » de la fédération française de rugby. Ce doit être pour cette raison que Bernard Laporte n’a pas vu de problème à signer un contrat privé de 180 000 euros pour des conférences qui n’ont jamais eu lieu avec le président de Montpellier, Mohet Altrad. Une « acrobatie » qui n’a pas eu l’heur de plaire au procureur qui a requis trois ans de prison dont un ferme contre les prévenus. Le jugement, attendu le 13 décembre prochain, pourrait complétement remettre en cause la gouvernance du rugby français à un an de la Coupe du monde.

À la lecture des  journaux, le passionné de rugby a pu constater un traitement circonstancié dans les quotidiens généralistes ou régionaux et approfondi de la part de L’Équipe, meilleur ennemi de Berny.  Même Midi Olympique, pourtant très favorable au président de la fédé, y est allé d’un  » Laporte remonte sur le ring  » (13/9) qui semble annoncer d’autres combats? Au détail près que la présidente du tribunal y devient celle du jury. La pratique de la chose  judiciaire gommera rapidement, n’en doutons pas, la faute de placement de l’éditorialiste.

Quand papy Le Graet fait dans le graveleux

Le rugby n’est malheureusement pas le seul concerné et c’est tout le sport professionnel français qui semble marcher sur la tête. Quatre organismes de tutelle de la participation française aux trois plus grands prochains évènements sportifs,  dont deux en France, ont aujourd’hui de graves problèmes de gouvernance, transformant les journalistes sportifs en chroniqueurs judiciaires.

Centre Presse du 13 09 22 :  » Harcèlement sexuel, alcool et dysfonctionnements… » à la Fédération Française de Football

– Mise à pied,  le 2 septembre, pour management brutal présumé, du directeur général, ĢIP France Rugby 2023, organisateur de la coupe du monde, Claude Atcher, par ailleurs inculpé dans le procès Laporte.

L’Équipe (13/09) : Du rififi au sommet ». « On en a fait une reine, elle se conduit comme telle » ( Un administrateur à propos de Brigitte Henriques, présidente du  CNOSF, essentiel au bon déroulement des JO 2024.)

Et pour faire bonne mesure, même s’il ne s’agit plus de dirigeants mais de pratiquants, on n’oubliera pas la tentative de racket de Paul Pogba par son frère et ses proches ou l’étrange affaire Diallo/Hamraoui, la première étant soupçonnée d’avoir commandité l’attaque à coups de barre de fer contre sa rivale sportive.

Dirigeants avides et État placide

Toutes ces affaires démontrent l’absence de personnes compétentes et honnêtes au sommet de ces comités et fédérations qui, à l’approche de ces événements,  brassent des dizaines de millions d’euros. Ils sont entièrement phagocytés par des oligarques à la sauce bretonne ou à l’aligot aveyronnais qui, non contents d’espérer se partager cette manne, nous rejouent cigarettes, whisky et p’tites pépées au XXIe siècle. Des concepts tels que la résilience, la sobriété, l’égalité des sexes, d’actualité dans d’autres mondes, sont  bien éloignés de ces rivages mafieux.

Dessin publié dans L’Équipe du 23/9

Bien au contraire, toutes les combines du manuel de base réactualisé sont employées par les ex-Rapetous et consorts : Usage du téléphone du copain (merci pour lui…il y en a qui sont dévoués…ou cons), pour circonvenir une commission comme Bernard Laporte. Envoi supposé de SMS à caractère sexuel par Le Graët (80 ans), président de la FFF, à des salariées. Paiement des frais de crèche par la famille Atcher….

Que de tels personnages croient pouvoir impunément pratiquer ainsi, ratissant aussi bien humainement que financièrement ces fédérations auxquelles ils devraient être dévoués , est bien la preuve que l’on est bien loin de l’exemplarité et de la sérénité qui devraient y régner, ne serait-ce que dans un objectif d’efficacité.

Il sera intéressant d’observer comment l’État,  grand ordonnateur final, va se sortir ces épines du pied alors que les horloges tournent.

Pascal ANGLADE

Un commentaire

  1. Je suis surprise que vous ne rajoutiez pas dans ce lamentable constat, ce qui se dit pour le rugby pro sur l’usage paraît il coutumier de drogue… Si c’est exact il serait judicieux que ça se sache(si c’est réel) car beaucoup de jeunes pratiquants pourraient être en danger à l’insu des familles.

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