François Bayrou nous confie : oui, j’utilise la langue de bois, mais de bois vert.
Les déboires du maire d’Urrugne quand il voulut imposer les horodateurs à Socoa (1) sont à opposer à l’enthousiasme débordant des Palois pour aligner 15 (ou 21) millions d’€ pour le « renouveau » de la place du Foirail.

Précision apportée par monsieur François Bayrou
Pourtant, à Pau comme à Urrugne, les mêmes ingrédients y sont réunis :
- Personne ne demandait rien et les riverains ne sont pas d’accord
- Consultation citoyenne type « je me démocratie dessus » ;
- Vous allez casquer ;
- Et je fais ce qu’il me plait, je suis le chef.
Mais voilà, n’est pas François Bayrou qui veut. Il sait entrainer les foules. Au-delà des 1 500 signatures d’une pétition des riverains s’opposant au projet, c’est une multitude d’ « une quarantaine de personnes en réunion publique » lors de la concertation avec les habitants du quartier du foirail (2)
Le Compte Rendu avoue benoitement : « cette mobilisation s’explique par l’action de l’Association du marché biologique (AMB) [opposée au projet NDLR] qui a incité via la distribution de prospectus à une mobilisation citoyenne autour de cette concertation. ». Sans les opposés au projet, il n’y aurait peut-être eu personne.
Mensonges d’une nuit d’été
Bref le dialogue s’engage. Ça vaut le coup :
Demande : 18 avis expriment la volonté de préserver le marché biologique au sein du quartier Foirail
Réponse du maître d’ouvrage (la ville, donc François Bayrou): le « projet d’espace culturel au sein du bâtiment Foirail ne permet plus la tenue du marché biologique » Si c’est pour la culture..
Demande : 5 avis expriment le besoin d’un marché de plein air sur la place Foirail.
Réponse :une solution de marché de plein air sur la place Foirail peut être ouverte à la discussion
Bref, on verra plus tard et n’oubliez pas de me le rappeler.
Demande : 3 avis expriment la nécessité de préserver les arbres rares plantés en jardinières sur la place du Foirail : 3 savonniers, 3 margousiers et 2 chênes verts.
Réponse : L’arasement des jardinières ne permettra pas de conserver en place les essences d’arbres plantées à l’intérieur.
Le maitre d’ouvrage François Bayrou a déjà oublié les engagements de Bayrou François lors de la réunion publique du 14 janvier 2022 : « Les plantations anciennes seront préservées »
Demande : 1 avis exprime le besoin, dans la mesure du possible, de préserver les tilleuls.
Réponse : « Les tilleuls existants ne pourront également pas être conservés car les systèmes racinaires seront endommagés et fragilisés lors des travaux de terrassements de la place. »
Effectivement quand on voit le b…. du chantier, pauvres arbres !

Demande : « 3 avis expriment la volonté de ne pas planter de platanes sur la place Foirail en raison d’allergies, d’entretien et de maladie (chancre coloré) »
Réponse : « Le platane a été préfiguré ». « Une quarantaine vont être plantés »
Ne sont-ce pas de « arbres botaniquement remarquables » pour François Bayrou ?
Pour finir, un pur moment de Bayroucratie. La « République des Pyrénées » (16 janvier) relatait : devant la pétition de 1500 riverains opposés au parking : « je serai têtu, je tiendrai mes engagements » (envers qui ? pas envers la population concernée signataire de la pétition).
Une phraséologie magnifique
Manifestement, « être à l’écoute » puis « comprendre » et enfin « prendre en compte », François Bayrou à quelques problèmes avec cette gradation, mais la puissance de son langage parabolique excuse tout.
« Véritable place de village, sous les lampions », « le quartier du foirail va passer en zone verte de stationnement »
En Français : la zone verte, ce n’est pas pour y cultiver des choux mais convertir les places de parking gratuites en payantes.
Le but est la « libération de la capacité de stationnement par extension de la Zone Verte »
En Français : multiplier le nombre de places au max, car plus il y a de places plus y a de sous qui rentrent.

Mais pas d’affolement, avec une « tarification attractive » mettre la main au portefeuille est un plaisir. Ça change tout. Ah quel bonheur d’entendre le tintement des piécettes que l’on introduit dans l’appareil ! Appareils installés dans « un espace aux allures de jardin » doté de « mobilier aux couleurs et matériaux naturels ».
En français : des bancs en planches.
Pour finir en Bayroucoulade
Suggérons à François Bayrou d’enluminer les poteaux des horodateurs de couleurs chatoyantes, d’un vert apaisant bien que de forme audacieuse. De même il serait de bon ton de vêtir les agents de surveillance de coton vaporeux façon brocard, alliant l’aisance au chic palois, coordonné à des chaussures légères certes, mais suggérant les sabots de jardinier pour donner une touche symbiotique avec l’environnement empreint de rusticité.
Michel Gellato
2) http://marche-bio-pau.fr/wp-content/uploads/2018/02/3674_13bis201706bilanconcertation-3.pdf
Bonjour, je ne vois pas en quoi le parallèle avec le maire d’urrugne est justifié. Autant j’apprécie la verve de Monsieur GELATTO autant j’ai l’impression un peu désagréable d’une fixation( voire de règlement de compte personnel) vis à vis du maire d’urrugne. Je ne pense pas que cela soit dans l’image et dans le but de RAMDAM que je lis toujours avec délice. Cordialement
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Bonjour monsieur Nagel, et merci pour votre commentaire.
Je vous rassure, je n’ai aucune animosité envers monsieur Philippe Aramendi. Ne lui ayant jamais rien demandé je n’ai rien à lui reprocher de personnel. Quant au parallèle il m’a semblé que les deux maires procédaient de la même manière, sauf que le maire d’Urrugne, reconnaissant son erreur, a fait marche arrière, tandis que François Bayrou ne fait jamais d’erreur, c’est bien connu.
Merci des qualificatifs flatteurs que vous accordez à Ramdam.
Cordialement,
Michel GeLLato (avec deux L L comme dans avion)
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