Le projet de la CAPB pour le logement en Pays basque :  sincérité ou sauve qui peut ?

Lors de la présentation du projet de la CAPB pour mettre un frein à l’envolée des prix de l’immobilier en Pays basque, nous avons relevé la position claire et courageuse de Kotte Ecenarro, maire de Hendaye, qui, bien que d’accord sur le diagnostic, a qualifié la réponse au problème « un mauvais choix »

A-t-il tort ?

Quand une solution se base uniquement sur un constat, aussi exact soit-il, sans envisager les conséquences socio-économiques futures, il y a beaucoup de chance d’aller vers un échec. Or, Kotte Ecenaro semble être le seul maire à avoir entamé cette prospective. Peut-être aurait-il fallu l’écouter et repousser les décisions après une véritable étude d’impact.

Au doigt mouillé, certains prévoient une baisse de l’immobilier, d’autres une hausse. Mais il semblerait qu’il y ait déjà un premier effet, et pervers : vendre tant que l’on peut, le mieux que l’on peut, puis voter la réforme pour les autres. D’où la réaction spontanée mais sincère de Madame Chantal Kehrig-Cottençon. prenant la parole après l’intervention de Madame Cotinat (élue de la majorité municipale d’Hendaye, groupe Hendaia Bitzen)

« Même l’indécence a ses limites, je ne peux rester silencieuse devant certains propos, surtout quand on évoque des convictions, de l’engagement social et politique, de la fierté à voter cette délibération. Il est un temps ou il faut mettre en cohérence ses propos et ses actes ou bien se taire. Qui vend ses biens à 9000 € le m² à Hendaye ? Qui vend ses biens à 9000 € à des Bordelais ? Alors que, bien sûr, ces mêmes vendeurs vertueux pourraient vendre leur bien à 4000 € aux jeunes ou moins jeunes Hendayais. Alors de grâce, cessons les leçons de morale hypocrite. »

Madame Chantal Kehrig Cottençon

Une telle réaction sortie des tripes de l’adjointe au maire Kotte Ecenarro montre que les débats en Conseil municipal de Hendaye ont été, sinon riches, du moins animés. C’est bien connu, les beaux discours ne coûtent rien. Combien de maires qui par le passé ont eux-mêmes participé, à leur avantage ou pour des proches, à l’envolé de l’immobilier, ont levé la main pour voter cette délibération qui ne les concerne plus.

La loi 4 D, ne pas confondre avec le système D, quoi que…

La loi 4D (1) est une nouvelle phase de la décentralisation, qui fait suite à la création des super agglos (loi NOTRe), et des mégas régions. Le but, selon nos sénateurs, est de « donner au projet de loi un souffle décentralisateur » Avant de sentir ce souffle nouveau, il semblerait que le vent des précédents regroupements territoriaux soit celui d’un ventilateur.

Des fois que le citoyen ne se soit pas aperçu que ces regroupements coûtent un bras, alors que, par mutualisation, des dizaines de milliards d’économies étaient attendus (2), le parlement s’est penché sur l’ « évaluation de l’impact de la loi NOTRe » (3)

Leur conclusion n’est pas un scoop : « Il en résulte une perte d’efficacité pour l’action publique et pour les usagers des services publics, un coût élevé pour le contribuable et un manque de transparence pour l’électeur. »

Quand de tels rapport, rejoignant l’insatisfaction des citoyens, (qui, rappelons-le, n’élisent pas leur représentants à l’agglo), éveilleront ils, enfin, nos élus ?

Quand nos présidents en prendront-ils conscience ? quand diront-ils : ces dépenses toujours en augmentation, ce n’est pas normal, que se passe-t-il ?

Non, pas la moindre interrogation, pas un de nos présidents d’agglo ou de régions ne s’en sentent culpabilisés, alors qu’ayant le pouvoir, ils en ont la responsabilité.

Et maintenant, la loi 4D ! Son but n‘est pas de corriger la « perte d’efficacité pour l’action publique et pour les usagers des services publics, [le] coût élevé pour le contribuable et [le] manque de transparence pour l’électeur » , mais s’ajouter aux dispositifs actuels. A quel prix?

https://www.senat.fr/presse/cp20210701.html#:~:text=Les%20commissions%20du%20S%C3%A9nat%20ont,ambition%20au%20service%20des%20territoires.

« les chiffres de 12 à 25 milliards d’euros annuels d’économies, résultant de l’ensemble de la réforme territoriale, avaient été évoqués dans un premier temps par M. André Vallini, secrétaire d’État à la réforme territoriale »

https://www.vie-publique.fr/rapport/272406-evaluation-de-limpact-de-la-loi-du-7-aout-2015-notre

Loi Elan, suite

Nouvelle surprise de la loi Elan. « Le Canard Enchainé » nous apprend que l’avis de l’architecte des bâtiments de France n’est plus opposable aux décisions d’un maire si ce dernier déclare le bâtiment présentant un risque.

Donc, si un maire veut raser un bâtiment historique pour combler les vœux d’un promoteur, facile, un petit terrassement, absolument indispensable, à proximité qui fragilise les fondations, et zou, bulldozer.

Un train peut en cacher un autre

Titre choc dans SO :  » Guerre en Ukraine : une trentaine de réfugiés ukrainiens attendus ce mardi soir à la gare SNCF d’Hendaye. » Quel bel élan de solidarité ! Malheureusement un peu forcé et qui n’a duré que l’espace d’un matin !

« Kotte Ecenarro, a été prévenu dans la matinée de ce mardi 8 mars 2022 par la préfecture des Pyrénées-Atlantiques que des ressortissants ukrainiens devaient être accueillis pour une nuit sur sa commune, avant de rejoindre leur route vers l’Espagne ou le Portugal. »

C’est ce que SO qualifie en ces termes : « La Ville d’Hendaye, et à travers elle le Pays basque, s’apprête à expérimenter très concrètement la notion de solidarité avec le peuple Ukrainien ». Être obligé par le préfet d’accueillir les réfugiés, et leur souhaiter bon voyage le lendemain, c’est « expérimenter très concrètement la notion de solidarité ».

A Ramdam, nous pensons que les habitants du Pays basque sont des gens autrement généreux envers les réfugiés comme ils le montrent envers les pauvres immigrés qui traversent la Bidassoa, (ou s’y noient) et méritent plus que quelques remerciements juste pour changer les draps, et hop, salut et bon voyage.

Depuis quand la télévision décide des « grands » et « petits » candidats ?

Lundi 14 mars, TF1 invite à débattre dans une émission intitulée « La France face à la guerre » huit des douze candidats à l’élection présidentielle. Nathalie Arthaud (LO), Nicolas Dupont-Aignan (DLF), Jean Lassalle (Résistons!) et Philippe Poutou (NPA) ne sont pas invités. « Le débat démocratique c’est bien, mais c’est pas pour tout le monde« , a protesté à juste titre Philippe Poutou vendredi sur Twitter.

Même si ces candidats seront invités ultérieurement pour respecter l’équité du temps de parole, il est inadmissible dans une démocratie moderne qu’une chaîne de télévision puisse décider des « grands » et des « petits » candidats, alors que tous sont censés être à égalité. Ramdam regrette que, parmi les évincés, notre chanteur béarnais favori ait été renvoyé dans ses montagnes alors qu’il aurait pu soutenir les couleurs de notre région.

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