Sur la côte de Saint Jean de Luz, Acotz est connu et fréquenté par de plus en plus de vacanciers, ce qui, fatalement, a entrainé un développement rapide de campings, commerces, kiosques, vente ambulante saisonnière etc.. développement plus ou moins maîtrisé. A tel point qu’une association « Akotz Biharko » s’est spontanément créée, réunissant les jeunes commerçants du quartier alarmés par « le flux automobile, la gestion des déchets », conscients d’être «témoins d’une saturation de plus en plus fréquente d’un quartier qui se veut pourtant champêtre. » et se posant en « garants d’un développement touristique cohérant et maîtrise » Ils concluent ainsi leur profession de foi : « Le bien vivre ensemble, le respect de cette terre de paysans et le caractère endémique si particulier d’Acotz sont les piliers de notre 1réflexion ».

L’appel à la raison lancé par l’association « Akotz Biharko » sera-t-il écouté ? Quelques jours après la visite infructueuse de la police municipale, le camping « Playa » était tagué de slogans ambigus : « Out, Pas bienvenus, Respect Lafitenia, Stop invasion » Messages qui s’adressent à qui ? aux établissements touristiques aux touristes eux-mêmes ? Bonne chance au Maire et à l’association « Akotz Biharko » pour régler ce problème dans la sérénité. Sur notre photo, un membre du staff « Carlos Lfitenia Beach Club » taguant les tags pour les effacer.
Cette démarche vertueuse faisait tranquillement son chemin quand un élément déclencheur précipita la détermination de certains : la vente du camping « Playa » situé au lieu-dit Lafitenia à la société AFC, propriété de la famille Cuxac. Le démarrage immédiat de travaux conséquents fit de suite suspecter les voisins qu’il ne s’agissait pas d’une simple remise en état.
Pourtant, tel que présenté à la mairie, « Cuxac Promotion Immobilière » les nouveaux propriétaires du Camping « Playa » devenu le « Carlos Lafitenia Beach Club » assuraient ne procéder qu’à une rénovation d’un vieux camping. En conséquence, leur fut accordé une DPT (demande de permis temporaire de vente de boisson alcoolisée sur place) lui permettant d’exploiter son commerce.
Jalousie ? concurrence ? rivalité entre commerçants ? ou crainte justifiée et désir sincère de mettre un terme à un développement touffus qui défigurerait un peu plus la beauté des lieux ? tous les yeux étaient braqués sur le « Carlos Lafitenia Beach Club »
Réagissant à cette excitation, l’association « Akotz Biharko » décide d’affirmer sa position et contacte, entre autres, RamDam. Après une première rencontre, l’apparente indolence de la mairie qui semblait hésiter à intervenir, nous a interpellés. Aussi, avons-nous appelé Jean François Irrigoyen le maire de Saint Jean de Luz, pour faire le point.
Voilà en substance sa réponse : « Je suis bien conscient que cette construction dépasse la simple remise en état du Camping « Playa ». Mes services ont constaté des ouvertures et autres modifications qui demanderaient plutôt un Permis de Construire. J’ai donc demandé aux nouveaux propriétaires de se mettre en conformité. Pour le moment, aucune réponse. Ça ne peut perdurer et tôt ou tard je vais devoir faire intervenir la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer). Problème : si ces services interviennent ce ne sera pas seulement pour le « Carlos Lafitenia Beach Club ». Or, quel commerçant n’a pas un peu rogné ici ? quelle camionnette de vente ambulante ne s’est pas un peu étendue par-là ? .. C’est un quartier populaire et sympathique, on ne peut se comporter comme des ayatollahs de la loi. Les services de l’Etat ont un peu regardé à côté tant qu’il n’y avait pas flagrante exagération, mais s’ils interviennent à la dure, cela risque d’enclencher une guerre entre les commerçants. »
Voilà donc le problème posé. Dans quel camp est la balle ? celui du maire ? L’art de gouverner en ménageant la chèvre et le chou, sans avantager la chèvre ou le chou et surtout sans créer de pagaille ? pas facile. Ou celui des commerçants qui doivent matérialiser le désir vertueux de leur association « Akotz Biharko » et convaincre les réfractaires que la préservation de leur quartier ne peut se faire sans certains renoncements, parfois grands, parfois petits ? pas facile non plus. Quoi qu’il en soit, (ou qu’il en coûte) les responsables de « Akotz Biharko » ont pris la responsabilité de rallier tous les commerçants en pariant sur leur bon sens et la raison.
Fort de cet accord vertueux, le maire a diligenté une mission d’inspection au « Carlos Lafitenia Beach Club ». Mauvais début : le nouveau propriétaire a refusé l’accès à la police municipale. En conséquence, le maire a adressé un signalement au procureur de la république.
Bons sentiments, discours vertueux, intérêts divergents, devoir du maire d’assurer la paix sociale et d’intervenir pour faire respecter la loi, voilà les ingrédients d’une soupe qui, espérons-le, n’aura pas de goût amer…
affaire donc à suivre.
Michel Gellato
Bon courage à la mairie et à Akotz Biharko. Ayant animé pendant des années un camp d’ado associatif sur le site de l’ancienne école communale j’ai pu constater lors d’une récente visite que ce lieu était devenu une verrue de bâtiments tagués peu compatibles avec la vocation initiale du quartier qui se voulait « simple en champêtre ». Le fait que les tags soient en langue basque ne les rend pas plus esthétiques…
A quand une rénovation digne de l’identité du lieu.
Cordialement,
C.B
J’aimeJ’aime