En 2016, l’adjoint chargé de la mission Climat énergie annonçait que sur la qualité de l’air on allait voir ce qu’on allait voir en 2021. Résultat : un gros vent !
Du 31 mai au 4 juin 2021 a eu lieu la semaine verte européenne consacrée à « l’ambition zéro pollution » Elle s’inscrit dans l’action clé du pacte vert pour l’Europe de l’Union Européenne. Quelqu’un était-il au courant ? Saviez-vous que l’agglomération de Bayonne a été labellisée ville respirable il y a 5 ans et avait jusqu’en mars 2021 pour se mettre aux normes ? Ce qui a dû faire palpiter les narines du Doc Catogan-surfeur de Biarritz, alias Guillaume Barucq, adjoint à l’environnement à l’époque. Pouvoir respirer à plein poumons de l’air marin épuré de toute pollution après avoir bu un grand verre d’eau de mer Appellation Contrôlée Pavillon Bleu. Quelle chance pour nous, en effet l’Agglomération Côte basque Adour figurait parmi les 20 lauréats de l’appel à projets « Villes respirables en 5 ans », lancé en juin 2015 par Ségolène Royal, Ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie.
Le but : mettre en œuvre des mesures ambitieuses dans quelques « villes laboratoires », pour une amélioration de la qualité de l’air dans un délai de 5 ans.
Dans un entretien en date du 11 mars 2016 sur la labellisation de l’agglomération de Bayonne comme ville respirable horizon 2020, Maxime Renaud, chargé de mission Climat Energie à l’Agglomération Côte basque Adour, nous en disait un peu plus. L’Agglomération de Bayonne labellisée « Ville respirable en 5 ans » – Santé Environnement Nouvelle-Aquitaine (santeenvironnement-nouvelleaquitaine.fr)

À qui s’adressait cet appel à projet ?
« Aux villes couvertes par un Plan de Protection de l’Atmosphère (PPA). Les collectivités devaient présenter un projet à une échelle intercommunale, dessiner, a minima, une zone à circulation restreinte et proposer deux initiatives supplémentaires liées à différents secteurs (transport et mobilité, industrie, agriculture, logement, innovation, planification urbaine). Le Conseil des Elus du Pays Basque, dont l’Agglomération Côte basque Adour (ACBA) fait partie, avait été retenu dans le cadre d’un appel à projets national baptisé « Territoires à énergie positive pour la croissance verte ». C’est également dans ce contexte que nous avons élaboré un plan d’actions. »
« Territoires à énergie positive pour la croissance verte », ça, ça vous colle une bonne bourrasque chargée d’embruns technocratiques. Donc Action. Compte tenu des moyens mis en œuvre pour éradiquer le problème on peut penser que l’Agglo va agir avec efficacité et sans brasser d’air. »
Quels sont les axes de votre projet ?
« Nous avons fait le choix de lier la thématique de l’air avec celles du climat et de l’énergie et d’aborder ce triptyque de manière globale, en intégrant la qualité de l’air dans le Plan Climat Energie Territorial ou PCET de l’Agglomération.»
Que c’est beau tous ces termes, on sent toute la motivation et le déterminisme de notre chargé de mission Climat Energie. Faire des choix c’est sentir d’où vient le vent n’est-ce pas ?
« C’est une des grandes orientations de notre projet.
Nous avons donc axé notre programme d’actions sur les questions de mobilité, avec la mise en œuvre de notre Plan de Déplacement Urbain (PDU). La mise en place de zones à circulation restreinte pour limiter la circulation des véhicules les plus polluants, l’amélioration de l’offre en modes de déplacement doux et d’électro-mobilité avec le déploiement de bornes de recharge, et l’aide au développement de Plans de Déplacement Entreprises (PDE) et Administration (PDA), avec un accompagnement des acteurs du territoire. Nous allons intégrer le volet « Qualité de l’Air » dans les questions d’habitat (sensibilisation sur les thématiques climat/air/énergie ; actions sur la qualité de l’air intérieur, communication autour des feux de cheminée) et dans nos documents de planification urbaine (PLU). »
Donc l’équipe de l’ACBA de l’époque, s’est dotée pour affronter le défi « air pur » d’un PTCE, PDU, PDE, PDA, PLU.

Et pour le calendrier ?
« Nous mettons en place d’ici 2015 le comité de pilotage constitué du Conseil Régional Aquitaine, de la DREAL Aquitaine (voir DREAL Nouvelle-Aquitaine), de l’ADEME Aquitaine (voir ADEME Nouvelle-Aquitaine) et de la Direction Départementale des Territoires et de la Mer 64. Nous bénéficierons pendant cinq ans d’un appui financier et méthodologique de la part de l’ADEME, pour les études, le conseil et l’accompagnement. Charge à nous, maintenant, de réaliser notre plan d’actions ! »
En espérant que le choix retenu ventile l’option du pilotage au pifomètre et le nez au vent. La Communauté de Communes pourrait-elle oxygéner nos neurones et nous présenter les résultats que tout ce grand raout a généré ? A moins que le plan n’ait pas juste pris un gros vent ?
Encore des mots toujours des mots, les mêmes maux
L’art de la procrastination semble être à la mode à l’Agglo. Après 5 années de longue et onéreuse réflexion sur le comment ne rien faire tout en faisant croire que l’on fait quelque chose, le verdict est tombé. Cette fois on y va et on s’y met, pour de bon, parce qu’il le faut et puis l’annoncer montre que l’on s’en occupe. Donc on prend acte que le 19 juin 2021 la Communauté d’Agglo s’engage à : réduire de 77 % les émissions Gaz à effet de serre de la mobilité, de 73 % ceux de l’habitat, de 30 % ceux de l’agriculture, ainsi que le maintien du stockage carbone et une couverture de 100 % des besoins énergétiques du territoire par des énergies renouvelables. On en reparle en 2050, pour faire le point.
Éric MÉNARD
Quand je pense que ces personnes qui prennent des engagements…. et les oublient aussitôt, sont encore surprises du manque d’assiduité des electeurs lors des dernières échéances électorales ! Êtes vous vraiment surpris ? Moi non….
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