Pour cause de confinement, le conseil communautaire du 20 mars sera filmé et visible sur Internet. Mais pour le moment, il s’agit d’un « simple test ».
Les adhérents de RamDam 64-40 ont sans doute plus de défauts que la moyenne, si l’on en croit certains politiques, mais on ne peut pas leur reprocher un manque de la suite dans les idées. Depuis sa naissance, qui correspond à quelques jours près à celle de la communauté d’agglo du Pays basque, notre association citoyenne demande à cor et à cris que les débats soient publics. Il y a deux ans, Jean-René Etchegaray nous avait reçus pour nous expliquer que beaucoup de maires étaient défavorables à la présence de caméras et que chaque citoyen pouvait se déplacer pour assister aux débats. Un propos que nous avions trouvé un peu désinvolte pour les habitants du Pays Basque intérieur, condamnés à de longs trajets en voiture et dommageable pour la démocratie, car à chacun de nos déplacements nous sommes frappés par la qualité des débats tenus dans cette enceinte.
D’autant plus que les débats ont toujours été filmés mais qu’ils sont simplement rendus délibérément inaccessibles au grand public.
Depuis un an, la pandémie vient bouleverser nos habitudes et nous oblige à nous remettre en cause. Alors que l’ordre du jour est chargé et qu’un certain point 32 concernant l’aménagement du plateau d’Aguilera risque de faire couler encre et salive, l’Agglomération s’est enfin décidée à sortir les caméras pour une indispensable publicité des débats.
Une décision qui reste très provisoire comme le précise le service de presse de l’Agglo : « Il s’agit d’un test. La question de la pérennisation du dispositif se posera à l’issue de la crise sanitaire en fonction des différents retours. »
Pour Colette Capdevielle, cette décision « pose un problème juridique de taille » puisque la moitié des conseillers communautaires seront présents, tandis que les autres auront donné un pouvoir. Ce qui fait dire à l’opposante bayonnaise qu’il y aura « comme un déni de démocratie ».
Pour les internautes, en revanche, pas d’états d’âme à avoir. Que ce soit en direct ou en différé, il faut suivre ce conseil pour mieux comprendre le fonctionnement de cette communauté d’Agglo qui reste bien théorique pour beaucoup. Ce sera la meilleure réponse à apporter à un président et à son entourage, alors qu’ils hésitent encore à prendre une décision de publicité des débats qui relève de la plus élémentaire démocratie.
Tous les producteurs le savent : un bon film ne vaut que s’il a beaucoup de spectateurs.
Jean-Yves VIOLLIER