Fanche Bayrou, un conte en Béarn

Il ne s’agit pas de vous raconter les exploits d’un Comte crotté logeant dans un château en Béarn mais d’un petit Rastignac en espadrilles s’étant exilé dans un hôtel particulier d’une Gaule gouvernée par le petit marquis Manu.

Il ne s’agit pas non plus d’un Rémus lombard nourri aux mamelles de la démocratie par une Louve protectrice mais d’un histrion, mis en examen en décembre 2019 pour « complicité de détournement de fonds publics », épuisant par sa gloutonnerie une Marianne déjà efflanquée par trois années de disette doublées d’une pandémie.

Garde des sceaux pendant un mois, notre « mis en examen » Fanche de Pau, comme on l’appelle en Béarn, a dû quitter le gouvernement de Manu, la crinière sous le béret, pour une sombre affaire lancinante d’emplois présumés fictifs du MoDem au Parlement européen.

Mais qu’à cela ne tienne ! Notre historien béarnais sait que ce sont « les minorités qui font les majorités » surtout en ces temps difficiles. Il a donc insisté auprès de Manu pour être nommé « Haut-commissaire au Plan » à titre gracieux pour lui mais pas pour ses services et son service de table pour lesquels il disposera d’un budget annuel de 15 millions d’euros environ et du bel hôtel de Cassini. Le désintéressement de notre Fanche doit, en effet, être souligné puisqu’il a déjà atteint son plafond, risible et pratique pour qui sait compter les écus, les Francs, les nouveaux Francs, enfin les €uros !

Notre Fanche est tellement talentueux que notre Manu lui confie un poste à mi-temps pour, d’une part, sauver la France alors qu’un « plan de relance » est sur les rails depuis Bruxelles pour redresser l’Europe et la France après le coronavirus! et, d’autre part et très accessoirement comme on le devine, pour se faire réélire en 2022 grâce au MODEM ! Du pur « en même temps » jupitérien non ?

Notre petit Rastignac en espadrilles, modeste comme on le sait, affirme à une presse toute esbaudie qu’il a « toujours pensé que pour que le commissaire au Plan ait l’influence nécessaire, il fallait qu’une personnalité politique expérimentée puisse s’y coller ». Rattaché directement à Manu, et non à Matignon, de l’expérience, Fanche en dispose dans de très nombreux domaines, notamment en cuisine politicienne et en reclassements amicaux.

C’est pourquoi, si, comme indiqué par Patrick Mignola, patron des députés MoDem, le premier chantier de Fanche sera « l’organisation du système sanitaire à long terme, et de la recherche », est exacte, la fulgurance de cette organisation pour la distribution des masques, des tests et des vaccins, a dû vous convaincre de la qualité du traitement mis en place par le Béarnais ! Mais notre Manu, prudent car pas si stupide, doublant en douce son Fanche, a fait appel au cabinet MacKinsey, cabinet dans lequel officie le fils de Laurent Fabius, le président du conseil constitutionnel !

Consacrant son autre mi-temps à la belle ville royale navarraise, Fanche quitte sporadiquement et à regret l’anonymat lutécien pour affronter la béarnaise des dissensions provinciales qui barbouille jusqu’à sa propre équipe puisque trois de ses élues ont démissionné, dont sa numéro deux. Mais notre petit Rastignac en espadrilles s’en fiche puisqu’il peut jouir et se réfugier dans le confort princier de son somptueux hôtel parisien.

Validé par les fondateurs de RAMDAM 64/40 car « Hors concours » ou « Hors sol » et ovationné par un vote populaire basco-béarnais unanime, le choix des sympathisants s’est porté sur François Bayrou pour lui attribuer l’instrument sonore de nos montagnes : la « clarine » en os de manech à tête noire !

Dominique DE LA MENSBRUGE