Comme nombre de vieux chevaux de retour, Brice Hortefeux, nommé préfet hors cadre en 1995, va bénéficier d’une retraite de 5000 euros mensuels… Alors qu’il n’a jamais exercé !
Inutile d’envisager de faire de la politique si nous n’avez pas un toupet monstre. En début d’année, au micro d’Europe 1, l’ancien ministre de l’Intérieur et porte-flingue de Nicolas Sarkozy s’était emporté contre la réforme des retraites voulue par Macron : « Un projet cafouilleux auquel personne ne comprend rien et qui inquiète tout le monde ». Les occasions de retrouver la lumière médiatique étant rare pour Brice Hortefeux, on comprend qu’il s’en soit donné à cœur joie ce jour-là. S’il y a pourtant un sujet sur lequel Brice de fric, le surfeur auvergnat qui sait prendre comme personne la vague des petites combines, aurait dû se montrer discret, c’est bien celui-là.
En effet, après avoir été le directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy lorsqu’il était à Bercy, notre Hortefeux-sur-tout-ce-qui-embête Nicolas, a été nommé en 1995, préfet hors-cadre, « chargé d’une mission de service public relevant du gouvernement ». En clair, il a été payé par les contribuables pour aider Sarkozy à accéder au pouvoir.

Et comme dans ce genre de poste, on gagne une fois au tirage et une autre au grattage, notre fort démuni Hortefeux qui doit se contenter de ses maigres émoluments de député européen et vice-président de la Région Rhône-Alpes, va faire valoir au 1er décembre ses droits à la retraite de son éreintant poste de préfet (décret paru dans le Journal Officiel du 1er octobre).
Et l’on comprend mieux que le révolutionnaire Hortefeux s’enflamme contre la future réforme des retraites, au vu de la misérable aumône que lui accorde l’État pour vingt-cinq ans de non-présence à son poste : un misérable 5 000 euros brut mensuel qu’il pourra évidemment cumuler avec sa future retraite de ministre et parlementaire.
Maigre consolation qui n’en sera pas une pour tous les « sans dents » chers à Hollande qui viennent d’apprendre que l’indice de leur retraite sera gelé en novembre, nombre d’anciens élus, comme Michel Vauzelle ou Michel Delebarre anciens ministres de Mitterrand, sont dans la même situation inconfortable que Brice Hortefeux.
Ah, si seulement la République était aussi bonne fille avec ses retraités modestes qu’elle l’est avec ses invendus de la politique, on pourrait tous jouer à « Plus belle la vie ! »
Jean-Yves Viollier