Les séances du conseil : faire savoir ou savoir taire, un vrai dilemme.
Parmi les 35 engagements proposés par Ramdam aux candidats aux dernières élections municipales figurait en bonne place l’intérêt de retransmettre les séances de conseils en direct ou différé. RamDam y voyait une façon de permettre à tout un chacun de suivre les débats et ainsi de mieux comprendre les prises de décisions de nos élus.

Par conviction ou par contrainte due au coronavirus, il semble que l’idée ait fait son chemin auprès de quelques nouveaux élus.
Jusqu’alors seules certaines collectivités importantes avaient décidées de jeter en pâture aux citoyens l’intégralité des débats, piliers de la démocratie. C’était le cas à Biarritz, Anglet, Bayonne, Pau, Dax pour ne citer que ces exemples.
Bien entendu il est toujours possible d’assister aux longues séances nocturnes mais cela reste dissuasif preuve en est que les courageux restent peu nombreux. Quant à la lecture des comptes rendus imposés par la réglementation mais souvent trop succincts, elle ne permet pas de se faire une idée objective du débat. Certains maires sont même incapables de faire la différence entre un compte rendu et un procès verbal de séance. Alors revenons sur la diversité des situations
A Soort-Hossegor le nouveau maire en a fait une priorité. Le 24 juin au soir à la surprise générale Christophe Vignaud remporte les élections avec une voix d’écart. Malgré un contexte perturbé de crise sanitaire et d’afflux de touristes, l’une des premières décisions de la nouvelle équipe fut de mettre en place les moyens permettant la retransmission en direct sur Facebook des séances du conseil et ceci dès le 3 juillet.
Entrainées par cette dynamique plusieurs communes de moins de 10 000 habitants examinent la faisabilité technique et financière d’une telle pratique avec plus ou moins de bonheur car en pratique il s’avère que l’usage d’une simple caméra fixe couvrant la totalité de la salle n’est pas satisfaisant si ce n’est pour vérifier qu’un conseiller ne s’échappe pas.
A titre indicatif l’intervention d’un prestataire extérieur pour un travail de qualité coûte aux alentours de 1500 € par conseil.
Malheureusement si l’on peut observer un intérêt pour ce type de communication nous sommes encore loin d’une généralisation.

À Arbonne, modeste commune d’environ 2 000 habitants, le COVID a contraint à l’organisation de conseils à huis clos entrainant de facto une retransmission en live via Facebook. Lorsque les choses seront revenues à la normales, il n’est exclu que cette pratique soit pérennisée. Ainsi la pandémie aura peut-être favorisé la transparence.
À Ondres par exemple, le maire étant opposé à toute retransmission filmée du conseil, il faudra se contenter d’une diffusion »sauvage » captée à l’aide d’un téléphone portable et mise en ligne par une liste non majoritaire.
À Saint-Jean-de-Luz le COVID aidant, le conseil du 25 mai avait été retransmis en direct pourtant le maire n’a pas trouvé utile de renouveler l’ expérience . Il faut dire que ce premier conseil portait essentiellement sur le sacre de Jean-François Irigoyen, une sorte d’émission promotionnelle du style »l’écharpe est belle ».
À Mont-de-Marsan, commune dont le nombre d’habitants avoisine les 30 000, les élus n’ont toujours pas opté pour la retransmission audiovisuelle des conseils.
Plus inquiétante la situation de cette communauté XXL qu’est la C.A.P.B. Un cas particulier où pourtant la diffusion serait la plus pertinente vue l’étendue du territoire et son budget de 590 millions d’euros. Il y a deux ans nous avions lors d’une rencontre, fait part au président Jean René Etchegaray de notre étonnement de constater que les conseils de la C.A.P.B étaient filmés mais non mis en ligne. Les arguments de J.R.E avait été pour le moins surprenants : « cela mettrait mal à l’aise les élus des petites communes et de plus cela fausserait la spontanéité des débats » Aujourd’hui le président entame un nouveau mandat et il semble fort bien s’accommoder du manque d’intérêt des citoyens et du peu de clarté des décisions de l’importante assemblée qu’il cornaque.

Alors malgré des progrès, si dans le domaine de la transparence tout le monde se déclare croyant, beaucoup ne sont pas pratiquants en se dédouanant par de multiples prétextes souvent fallacieux.
Dominique LAPIERRE
Pour compléter la liste : à Oloron Sainte-Marie, commune d’un peu plus de 11 000 habitants, les séances du conseil municipal sont retransmises en direct via la chaîne YouTube « Oloron Sainte-Marie ». Cette diffusion existe depuis que les séances se déroulent à huis-clos en raison de la crise sanitaire. Reste à savoir s’il en sera toujours ainsi lorsqu’elles redeviendront ouvertes au public. Si tel n’était pas le cas, nous nous retrouverions à peine à une dizaine de braves tout au plus à nous déplacer à la mairie lors des réunions pour assister aux débats depuis les chaises réservées au public
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