Vous ne rêvez pas, mais l’histoire fait rêver. Un salarié, délégué syndical CFDT de la célèbre société publique Trans-Landes RRTL (1) accusé par sa direction de diffamation, se joint à elle pour être sûr qu’un procès aura lieu.
Mis en cause par sa direction qui l’accuse de colporter des avis diffamatoires dans les médias, (c’est-à-dire, après en avoir vainement averti sa hiérarchie, rendre public le fait que des chauffeurs conduisent sans permis valides,), Philippe Cazalet est convoqué devant le Conseil d’Administration de Trans-Landes RRTL. Ce Conseil d’Administration est composé de sept personnes présentes ou représentées : Pierre Froustey (Président du Conseil d’Administration et Président de la RRTL) Gilles Couture (ancien président), Patrick Hauquin, (Représentant du Personnel), Marc Iannini (représentant FCPE) Elisabeth BONJEAN, (Conseillère Régionale) Christophe CATHUS (Conseiller Régional) et Pierre Cheret (Conseiller Régional)
Ces sept personnes décident, comme un seul homme, à main levée, de poursuivre notre pauvre Philippe pour diffamation. Toutes les mains se lèvent, et à la surprise générale, même celle de Philippe ! Ébahis, les présents lui demandent pourquoi il se joint à sa propre accusation
Explication simple : « Comme je suis sûr de mon bon droit, que je possède toutes les preuves de ce que je dénonce, je crains que votre avocat au vu de mes documents, renonce à me poursuivre pour diffamation, procès que je veux absolument » annoncera-t-il, tant était forte sa volonté de porter sur la place publique la gestion aventureuse de son employeur. »
Il en sera ainsi, et Philippe gagnera son procès.

Sans en faire panache, – mais il faut bien savourer sa victoire- il sermonnera ainsi ses accusateurs : « j’ai gagné haut la main mon procès et vous vous êtes faits étriller tout en vous rendant ridicules. Des conducteurs ont effectivement conduit sans permis de conduire valide depuis des années, certains pendant des mois, et cela a été prouvé à l’audience ».
Narquois, il ajoutera : « J’ose espérer que vos avocats vous font des prix, d’autant qu’ils sont loin d’être brillants ».
Nous trouvons que Philippe se laisse entrainer par sa colère. Qui doit être blâmé? Les avocats qui doivent défendre même l’indéfendable, ou les dirigeants de Trans-Landes RRTL qui puisent dans l’argent public pour multiplier les procès ? Tôt ou tard ils arriveront bien à décourager les emmerdeurs ou les épuiser financièrement. Et c’est bien leur seul but.
La preuve est que Trans-Landes RRTL n’a apparemment tenu aucun compte de sa condamnation. Les irrégularités se sont poursuivies, comme en atteste le courrier envoyé par Gabriel BELLOCQ, conseiller Départemental Canton de Dax 2 et maire honoraire de Dax, à la fois à Renaud Lagrave (Vice-président Président du Conseil Régional et Président de Trans-Landes) et à monsieur Frouestey président de la RRTL.

Courrier envoyé le 28 février 2020 (donc 10 mois après le procès perdu par Trans-Landes RRTL) et qui montre que rien n’a changé)
« Je suis de nouveau alerté par ces mêmes personnes qui, malgré les démarches multiples qu’elles ont effectuées, Indiquent que les problèmes subsistent (cartes conducteurs non vidées dans les délais, interruptions insuffisantes dans l’amplitude de travail, non-respect des dates limites de validité des documents obligatoires afférents à la conduite, …).
Afin d’étayer leurs propos, ils m’ont présenté des documents relatifs à ces faits »
Même si les dirigeants de Trans-Landes RRTL, perdent régulièrement la majorité des procès qu’ils intentent ou ceux intentés par leurs salariés, ils continuent de tracer leur route, sans état d’âme, sûrs d’eux, imperturbables, se moquant des règles et des condamnations.
Pour se moquer ainsi de la loi, tiennent-ils quelqu’un par la barbichette ?
Michel GELLATO
- Voir nos nombreux articles concernant la société publique Trans-Landes RRTL
Ce dossier est incroyable, la passivité des élus est sidérante et les bras m’en tombent quand je vois que même le représentant de la FCPE se montre solidaire et couvre les irrégularités commises, oubliant là son devoir de protection des enfants transportés chaque jour.
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