Le 3 décembre dernier, Vincent Bru, député des Pyrénées Atlantiques a tenu au café de la Gare à Biarritz une réunion sur ce thème, mais a-t-il répondu aux attentes ? Ramdam représenté par nos enquêtrices Danielle et Pascale vous raconte.
Outre Vincent Bru, y assistaient Marie-Pierre Burre-Cassou, maire de Guéthary, Marie-Josèphe Mialocq, maire d’Arbonne, Eneko Aldona Douat, maire de Ciboure, ainsi que l’adjoint à l’urbanisme de Biarritz et des représentants des offices d’HLM.
L’assistance, animée, remontée par moments, a porté beaucoup d’attention au débat mais finalement paraissait plus impliquée que nos élus au vu des embryons de solutions envisagées.
Certes, des constats, des suggestions, des pistes, des vœux pieux de la part des élus ont été évoqués, « Trop de résidences secondaires /Trop de locations saisonnières/ Prix de l’immobilier trop haut/ Peu de locations à l’année / Impossibilité pour les locaux de pouvoir se loger / Manque de logements sociaux ». Rien de bien nouveau.

Quant aux solutions proposées : « S’inspirer de la Corse pour augmenter les plus-values des cessions immobilières pour éviter la spéculation ; Inverser la fiscalité des meublés saisonniers en zone tendue ». Bref ne jouer que sur la fiscalité alors que, face à la réalité, le problème est beaucoup plus profond.
N’oublions pas que l’attractivité de la Côte Basque a très longtemps été le cheval de bataille des maires. Chacun pensait y trouver son compte : pour les citoyens habiter dans une jolie ville, moderne et soignée et voir leurs biens prendre de la valeur. Pour les finances des municipalités, les nombreux et onéreux mouvements immobiliers garantissaient de bonnes rentrées.
L’élu qui aurait anticipé les conséquences que nous endurons aujourd’hui, n’aurait pas fait recette auprès de ses pairs. C’est peut-être pour cela que nous n’en connaissons pas.
Aujourd’hui, la réalité s’impose. Nous ne sommes pas à Lourdes, il n’y aura pas de miracle. Biarritz possède 42 % de résidences secondaires, Guéthary 50 %, etc.. à opposer au taux de personnes accessibles au logement social en Pays basque : 72 %. C’est énorme !
Car le pouvoir d’achat des Français n’a pas progressé proportionnellement. Aujourd’hui, accéder à un bien « social » de 300 000 € – un minimum vu le marché actuel – est l’équivalent de 20 ans de salaire net d’un employé au SMIC ! Où est le social ?
Devant de tels constats, nos élus semblent repousser le problème en multipliant les réunions (à Guéthary 5 jours après par exemple) ou en comblant leur manque d’idée ou de volonté par le même refrain rabâché : « un propriétaire au Pays Basque a plus d’intérêt de louer à la semaine qu’à l’année », constate la sénatrice Frédérique Espagnac. Nous voilà bien avancés.
La maire de Guéthary précise n’avoir rien contre les résidences secondaires, mais son village voit sa population quadrupler l’été et cela a un impact financier sur les infrastructures municipales, obligées de se développer pour faire face à cet afflux de population. Qu’est-ce à dire ? Que les touristes coûtent plus cher en infrastructures qu’ils ne rapportent à la commune ?
Quelle est la sincérité d’un maire, d’un député, d’un sénateur dans ces réunions ? Suffit-il de se lamenter quand depuis de nombreuses années, la situation s’enlise ?
N’y a-t-il vraiment rien à faire de CONCRET ?
Le « Courrier des Maires » publié le 26/06/2018 (1) sous la plume de Hugo SOUTRA « soulignait que la maîtrise d’ouvrage échappe de plus en plus aux bailleurs sociaux, qui dépendent alors des stratégies des promoteurs immobiliers.
La Cour des Comptes indiquait que le coût annuel pour l’Etat d’un logement construit avec le dispositif Pinel est jusqu’à trois fois plus élevé que le coût d’un logement social de même taille. Ces dispositifs favorisent les acteurs de la promotion immobilière.
Les élus ont-ils la volonté de se saisir toutes les possibilités qui existent pour réguler ? Manquent-ils de capacités d’expertise, en interne, pour entrer en négociation avec les promoteurs ? L’attribution des permis de construire est souvent l’occasion de nouer un rapport de forces avec le secteur privé. Mais cela implique évidemment de ne pas être dépendant de la capacité financière des promoteurs ».
L’avis de Ramdam :
Tant que nos villes et nos villages seront vérolés par des élus qui arrangent à leur sauce le PLU et qui copinent avec les promoteurs, l’immobilier au Pays basque continuera à grimper.
Quel élu aura le courage de donner un coup de pied dans la fourmilière ?
Danielle BONNARDET
Vraie volonté des élus ?… Quand on épluche les marchés publics relatifs aux créations de logements par les collectivités locales, on ne lit rarement que x % sont assortis de critères sociaux… et JAMAIS x % réservés aux habitants LOCAUX….
Donc, on peut douter de la réelle volonté des élus en place !…
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On a eu les mêmes promesses avec Veunac et son écoute du citoyen magnifiée par le « renforcement du rôle des Conseils de Quartier » et la « création de logements , notamment pour les jeunes ménages actifs » ou encore avec Lafite qui prônait aussi la « concertation avec les habitants, les associations et les acteurs économique » (excusez du peu…) et promettait « une politique volontaire de logements accessibles à tous … et une mixité sociale qui sera la règle tout en mettant l’accent sur le logement social « … Devant les résultats époustouflants issus de ces promesses il importe de demander à ces élus , non seulement de raconter leur rêve pour notre ville mais surtout de préciser la METHODE et les MOYENS et pour y parvenir …!!!
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