A Urrugne, une démocratie participative sans participant

Dix-huit mois après son élection, il était temps que Philippe Aramendi et sa troupe apprennent ce dont ils se gargarisaient dans leurs tracts électoraux sans savoir de quoi ils parlaient : la « démocratie participative » 

Chut, il ne faut pas le dire, c’est confidentiel, mais l’information est tombée dans la boite aux lettres de Ramdam : le maire d’Urrugne, Philippe Aramendi a organisé pour les élus de sa majorité, en juillet dernier, un séminaire « Démocratie Participative » animé par le bureau d’étude « Fréquence commune »

Si vous voulez avoir une idée de ce qu’est l’apprentissage de la démocratie participative, il suffit d’aller voir sur Wikipedia, c’est très bien fait, et gratuit. (1)

Grosso modo, la démocratie participative se décline en quatre niveaux : « la co-décision, la co-construction, la consultation, l’information. » D’où rigolade de l’opposition non conviée à ce travail, de découvrir que pour Philippe Aramendi, la co-décision et la co-construction ne se partagent qu’entre élus de la majorité. Ça démarre bien.

Qu’ont-ils appris durant ce séminaire ? On aurait pu s’attendre, ou du moins espérer que lors des deux conseils municipaux suivant ce stage (28 septembre et le 06 novembre) on découvre ce désir de codécision et co-construction. C’est tout le contraire.

Lors du conseil municipal du 28 septembre, l’opposition apprend que Philippe Aramendi a décidé de créer un « pump track » à Socoa sans autre consultation qu’une enquête auprès des « jeunes », enquête qui ne sera communiquée à personne malgré la demande de l’opposition.. Bravo la co-construction. Dans la foulée, il se fait voter la « maitrise d’ouvrage unique » (1 13 27) La messe est dite.

Mais quelle mouche a piqué Philippe Aramendi ? Le couac subi lors de sa précédente décision unilatérale d’installer des parcmètres à Socoa, ne lui suffit pas ? Quand, devant le mécontentement citoyen, il avait dû, la queue entre les jambes, rétropédaler ? (et c’est pas facile dans ces conditions)

Que veut-il démontrer ? En choisissant à nouveau Socoa, veut-il mater ceux qui l’ont ridiculisé ?

Plus décevante et significative, est l’ambiance des débats. Comme l’opposition n’est pas contre la création d’une zone jeunesse mais reste critique sur la méthode autocratique employée et le lieu envisagé, c’est le ton agressif utilisé par la majorité pour répondre qui est gênant.

Aux critiques des élus de l’ancienne municipalité, Philippe Aramendi répondra systématiquement par : vous avez fait pire et vos remarques sont « de la pure politique de bas étage et un exercice de pure mauvaise foi »

A la remarque d’une élue de l’opposition soulignant que ce projet n’a jamais été évoqué dans le débat d’orientation budgétaire, Nikolas Regerat, de la majorité, lui lancera : « vous n’avez aucun respect pour les jeunes » (1 :02 :05) . Faut suivre le raisonnement.

Tous les échanges se feront sur ce ton jusqu’au point d’orgue du maire qui décompte les votes « contre » comme « hostiles » (1 :13 :01).

Philippe Aramendi met un bémol à ses fanfaronnades

Changement de registre mais non de ton lors du dernier conseil municipal du 6/11 après que les Socotards se soient à nouveau mobilisés (2) et que la presse eut critiqué ce projet (un piment rouge sera décerné et La Marquise de « la Semaine du Pays Basque » tancera vertement le maire) Philippe Aramendi se bémolise : « ce projet, s’il se fait … » et de toute façon « il n‘y a pas la moindre esquisse de plan ». Donc, ceux qui ont vu au conseil municipal de septembre la présentation ci-dessous ont eu une illumination collective.

Mais applaudissons. Ce projet de Pump Track à 196 000 € HT, 4000 m2 à imperméabiliser sur le seul espace vert de Socoa, ne peut qu’emporter l’adhésion de tous. Philippe Aramendi en est sûr car ….. il va demander des subventions ! L’arme fatale d’un maire qui peine à gérer : gratter !

Et, croix de bois croix de fer, dès que les subventions seront acquises, on pourra « envisager la co-élaboration » avec les citoyens de Socoa sur ce projet déjà décidé.

Vous voyez bien que ce stage de « démocratie participative » a été bénéfique aux élus de la majorité qui gobent tout cela comme un âne tend le cou pour un peu de son.

Ramdam64-40

  1. https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9mocratie_participative#:~:text=La%20d%C3%A9mocratie%20participative%20est%20une,cadre%20de%20la%20d%C3%A9mocratie%20repr%C3%A9sentative.
  2. https://wordpress.com/post/ramdam6440.fr/5677

3 commentaires

  1. Ce qui est certain c’est que les collectivités locales dans leur ensemble n’ont comme l’Etat pas encore pris la mesure du problème de la République et continuent à dépenser sans compter avec l’argent qu’ils n’ont pas et qu’ils auront bien du mal à faire entrer dans les caisses.
    La note de la France ne cesse de baisser bientôt il ne sera plus possible à la France d’emprunter sur le marché international. Que va t-il se passer alors comment toutes ces collectivités locales vont-elles rembourser leurs crédit et dettes ? Qui va payer si les banques ferment leurs guichets comme en Grèce ? Il faudrait inventer une unité pour mesurer le taux d’idiotie des candidats à toutes les élections dans cette République pour sauver les meubles.

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  2. Pourrait-on me rappeler le coût d’une piscine municipale ? Je crois me souvenir que celle-ci était le projet phare du programme campagne de Mr Gavilan et son équipe aux élections municipales 2020. Mais c’est si loin maintenant…..
    Il m’a aussi été laisser dire, que la zone du projet Pump Track, a été classée en « UE »,au PLU 2019. Cette zone peut donc recevoir des équipements publics d’intérêt collectif.
    Pour rappel, le PLU 2019 a été voté à l’unanimité par l’équipe de Mme De Coral et son équipe, dont Mr Gavilan. Tout le monde devrait être d’accord non?

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    1. Cher monsieur,
      Je vous rappelle que dans mon article, en aucun moment, je ne juge de l’opportunité ou non d’un pump track ou de toute autre proposition de la municipalité. Je ne pointe que la « méthode » de décision unilatérale utilisée par un maire, qui a fait sa campagne sur la démocratie participative, et qui n’associe ni l’opposition, ni les citoyens à des choix qui les concernent et concerne l’argent public.
      Lisez ce qu’est la démocratie participative (ref dans le texte) et vous comprendrez que travailler en petit comité d’élus en est tout l’inverse.
      Cordialement
      MG

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