Spectacle insolite à la mairie d’Hendaye : le maire échange des bourre-pifs avec ses alliés Abertzale, tandis que l’opposition essaie de les ramener à la raison.
Quand l’opposition Hendayaise, par la voix de Pascal Destruhaut, en pleine discussion du budget lors du dernier conseil municipal « essaie de dédramatiser » la volée de bois vert qui s’échange dans les rangs de la majorité, c’est qu’il y a vraiment du vent dans les voiles et un avis de tempête sur la ville.
Pourtant le maire Kotte Ecenarro avait introduit le débat sur le budget avec un poétique « Il ne faut pas confondre le clapotis et la marée ». Cette présentation maritime n’a pas calmé les Abertzale et Monsieur Xabi Martiarena, sur le même thème aquatique a déploré que « La marée est montée et le bateau flotte mais avec le clapotis, le navire danse et le marin s’épuise ». Bref, comme pensait le poisson dans la poêle du matelot qui l’assaisonnait : « Je me suis bien fait rouler dans la farine ».
Devant la contestation de son budget Kotte Ecenarro menace de retirer les délégations aux Abertzale, ses alliés d’un jour (électoral), ce qui ne changera pas grand-chose, puisque ces derniers accusent le maire de leur mettre systématiquement des bâtons dans les roues.
Les Abertzale frétillent, mais un peu tard
Comme mesure de rétorsion, ils demandent que leur groupe, à l’instar de l’opposition, dispose d’une page dans le bulletin municipal où ils pourront s’exprimer sans filtre. Comme vous le voyez, quasiment une révolution.
Le problème est qu’ils frétillent un peu tard. Après avoir gobé tout rond, comme on avale des bichus, tant de décisions indigestes, le travail reste à faire auprès de leurs électeurs pour démontrer que leur accord avec le maire ne fût pas un simple désir personnel, opportuniste ou simple posture.
Car les signaux, envoyés par la presse locale en général et Ramdam en particulier ne manquaient pas. Les agriculteurs de la ferme Legarralde, toujours en bail précaire depuis 2019, la destruction des halles, les dépenses insensées, 1,250 millions – sans appel d’offre – faite à la va-vite pour 100 mètres de passerelle, le coût des études farfelues de la réhabilitation du centre-ville, etc.. Maintenant que l’argent fait défaut, peut-être aurait-il fallu ne pas se laisser si facilement prendre dans la nasse des caprices de l’un et des rivalités d’égos des autres, tout cela aux frais du citoyen.
Ajoutez à cela les déclarations vertueuses, larmoyantes quasi bouleversantes à l’adresse des jeunes qui ne peuvent plus se loger, quand en sous-main l’argent de l’immobilier brûle les doigts, (ce qui a fait énergiquement réagir Madame Chantal Kehrig en Conseil Communautaire), ce n’est plus un Conseil Municipal mais le Cimetière Marin des résolutions de façade. Comme le dit un vieil adage : « Un mariage de raison n’explique pas toujours les raisons d’un mariage ».
Michel GELLATO