N’avoue jamais, Jean-Michel !

Lunaire et surréaliste, le premier adjoint de la ville d’Anglet s’est distingué en affirmant lors du dernier conseil municipal : « Je suis très réactionnaire ». On confirme.

C’est à se demander s’il ne serait pas sage parfois de procéder à des contrôles anti-dopage inopinés lors des séances de conseil municipal au vu des envolées de certains. Jean-Michel Barate nous avait habitué aux propos totalement hors sol, mais depuis qu’il a été nommé premier adjoint, il affiche des progrès manifestes quand il se lance dans des élucubrations que n’aurait pas reniées le chanteur Antoine. Les élus avaient ri sous cape lorsqu’en 2020, le maire Claude Olive avait choisi comme bras droit le danseur mondain, accessoirement président de la scène nationale du Sud-Aquitain en se disant qu’il ne risquait pas de lui faire de l’ombre. Mais ses bourdes à répétition commencent à gêner tout le monde.

En juin dernier, alors qu’il représentait le maire lors de l’assemblée générale des Genêts, notre Prince Charles d’Anglet – celui qui ne gouvernera jamais au plus grand soulagement de tous ! – avait cru bon de répondre à un groupe d’adhérents de la section gymnastique qui s’indignaient de ne pas être immédiatement remboursés pour tous les cours manqués pendant le confinement : « Franchement, en cette période de Covid, vous ne pensez pas qu’il y a des choses plus graves ? » C’est sûr que quand le vin d’honneur est prêt et les glaçons dans les verres, un politique a autre chose à faire qu’écouter ses administrés. Les contestataires lui avaient ensuite adressé une lettre à la mairie, mais le récent promu au grade de Chevalier des Arts et des Lettres, n’avait guère fait preuve de talent épistolaire, se gardant bien de répondre.

Jeudi 23 septembre, lors du dernier conseil municipal, le sémillant premier adjoint s’est à nouveau surpassé affichant une forme olympique dans l’énoncé des lieux communs, niaises platitudes et autres âneries prononcées. Au point parfois, de sembler capable de surpasser dans l’exercice l’ancien maire de Biarritz, Michel Veunac, un champion en la matière.

Sport et Culture ne sont pas inconciliables !

Alors que l’opposante Élise Wilbois s’interrogeait sur le coût pour les familles du Festival des Jours heureux et se demandait s’il est judicieux d’éditer un catalogue papier au lieu de numérique, le premier adjoint, comme un enfant à qui on veut piquer son jouet, est parti dans une tirade surprenante. « Il faut arrêter cette politique de gratuité systématique » Bien entendu, quand on ne paie jamais rien et est invité à tous les vins d’honneur de la Ville, ce point de vue se comprend. Et l’élu de se lancer dans une improbable comparaison avec le sport : « Quand je regarde le prix des places de certains événements sportifs à quelques centaines ou milliers d’euros pour voir des gens se battre sur un terrain ». Comme les penseurs dinosaures du XX^e siècle, persuadés qu’on a soit un gros cerveau soit de gros biscoteaux, Jean-Michel Barate estime qu’il est impossible d’aimer la Culture ET le Sport, témoignant d’une totale étroitesse d’esprit. La conclusion de sa longue péroraison est donc en parfaite adéquation avec le personnage : « Je suis très réactionnaire, vous le savez. Je ne changerai pas, je suis trop vieux ».

Pourvu que les électeurs s’en souviennent lors du prochain suffrage et lui fassent goûter aux joies de la maison de retraite où il aurait dû s’inscrire dès 2020 !

Jean-Yves VIOLLIER

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