Entre les discours sur l’immobilier du maire Philippe Aramendi et la réalité du terrain, il y a quelques contradictions…
Pas de veine pour Monsieur le Maire d’Urrugne. Est-ce une taquinerie de Sud Ouest ? Face à son interview où il menaçait de mettre « fin au bon vouloir des promoteurs », le journal, volontairement ou involontairement facétieux, faisait la pub d’un projet « à proximité des plages de Socoa », exactement à 2,7 km !

Mais ne soyons pas trop rigides avec Monsieur le Maire : privilégier une entreprise, Amodia dans ce cas, logée dans sa propre ville est bien normal, et entraîne fatalement des liens et échanges informels. Au contraire saluons la volonté affirmée du premier magistrat pour des projets nouveaux qui viennent balayer l’insipide « livre blanc pour une architecture au pays basque » œuvre magistrale d’Odile de Coral et Paul Baudry, pourtant des gens qualifiés puisque tous deux passés par la case tribunal du jeu de loi basque.
Aussi avions nous hâte de voir ce qui allait changer. D’abord : « L’écoconstruction et la réalisation de bâtiments basse consommation seront notre priorité » Curieux comme nous sommes, nous avons donc appelé Amodia. Après un échange très ouvert avec le responsable technique (qui n’a pas ménagé son temps à nous expliquer les détails et contraintes de son métier), ce dernier n’a pas souvenir d’une quelconque exigence nouvelle venant de la mairie quant à la qualité de leur construction.
Deuxième résolution de Monsieur le Maire : « la construction ne peut se faire qu’en continuité du tissu urbain déjà existant. Cela veut dire que je n’autoriserai pas de constructions sur des parcelles isolées, nous prendrons soin de protéger les zones naturelles et de préserver les terres agricoles »

Certes, trois projets de l’ancienne municipalité, excentrés, ont été abandonnés, mais bizarrement, le terrain choisi pour le projet MUXILO se situe entre un habitat dispersé et un champ, justement en continuité de l’aire dense de Kechiloa. Pourquoi ce dernier n’a-t-il pas été choisi ? Mystère qui nous échappe.
Passons au côté « social », « à terme nous pourrions envisager 60 % voire 70 % de logements sociaux, locatif et accession, pour chaque construction neuve. »
Mixité ou décantation sociale ?
Effectivement ce projet MUXILO offre 50 % de logement favorisant la mixité sociale. En fait plutôt que « mixité sociale », nous devrions parler de « décantation sociale ». Décantation car si trois rangées de constructions sont prévues, sur ce terrain en pente de 13 %, devinez qui se trouve au fond vers le ruisseau Muxillotenea et la voie ferrée ? Les logements sociaux !

Grosse frayeur ! Ne voilà-t-il pas que les services de l’Etat se rendent compte qu’une partie de ces bâtiments sociaux se trouve en ZI. (Zone Inondable). Aussitôt, le projet est modifié et les constructions légèrement remontées. Est-ce rassurant ? La zone est cependant classée « zone hydrogéomorphologie », ce qui en bon français signifie un risque de submersion en théorie centenaire… à ce jour ; mais le réchauffement climatique et l’imperméabilisation des sols, qui canalise les eaux vers l’aval, ne peut qu’amplifier le phénomène. La logique voudrait de se montrer plus prudent. Mais pas de panique, l’aire de stationnement couvert (lot N° 4) sert aussi de bassin de rétention. Prévoir quand même une bonne assurance inondation pour les voitures.
C’est un comble !

Ruse: Il suffit qu’un mur mesure moins de 1,80 m pour que le niveau devienne comble et soit aménageable.
Mais enfin ne critiquons pas, 50 % de logement sociaux, même « décantés », on ne va pas cracher dessus. Au détail près que seuls huit logements sociaux sont prévus par la nouvelle municipalité en BRS (bail réel et solidaires où seul est acheté le bâti, donc moins cher), le reste de ces constructions pouvant être achetés et revendus en toute liberté. Et comme les autres pavillons sont offert au prix de 5000 € le m², c’est à dire 480 000 € un T4 ce qui représente ce qu’un employé au SMIC gagnera en 25 ans, nous pouvons être rassurés, ce ne sont pas les personnes modestes qui viendront spéculer mais bien ceux qui peuvent profiter des modifications du PLU et pour qui le mot « social », qu’ils se gardent bien de définir, justifie beaucoup de choses.
Michel GELLATO
https://www.amodia.fr/fr/programme/programme-immobilier-neuf-urrugne-le-hameau-socoak
Les limiers de Ramdam ont encore des taloas sur la planche … Dans l’affaire qui est évoquée (un projet immobilier sur une OAP d’un PLU adopté fin 2019 par la CAPB avec la précédente équipe municipale). Le tacle asséné par Ramdam à l’actuel maire d’Urrugne et au promoteur à piston suffit-il est pour décrire la verte réalité du terrain Muchilo à Kechiloa ? A l’heure où il est de politique publique de lutter contre l’artificialisation des terres naturelles, la CAPB et la précédente municipalité ont pour le moins commis des erreurs, voire des turpitudes, en permettant dans ce PLU une consommation effrénée de terre naturelle (dont l’OAP en question) bien au delà de ce que permettent les textes. Et plus grave sur le projet concerné : le déclassement totalement irrégulier et bien discret de l’unique chemin rural menant au projet ! Les habitants du chemin de Mutxilenea ont en effet découvert que l’unique accès à leurs basques pénates était désormais controlé par un promoteur humain … Chers amis de Ramdam un complément d’enquête s’avère nécessaire du coté de Bayonne et de Pau.
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Merci Guy pour cette veille citoyenne que tu exerces. Ta remarque est tout a fait justifiée comme Sud-Ouest l’avait reportée dans l’interview avec Mr Tachoires du 1° décembre 2020.
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Une précision, c’est la SCI Haurekin qui contrôlerait le chemin d’accès irrégulièrement privatisé à l’insu des riverains.
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