Le 26 avril 2018 le maire d’Ascain, Jean-Louis Fournier, dans une lettre ouverte, répondait vertement au rédacteur en chef de Mediabask qu’il accusait entre autre « d’un grave manque de respect à la présomption d’innocence de mon adjointe à l’urbanisme dont je considère que la profession est un gage indéniable de compétence pour le mandat qu’elle exerce au service du bien commun », plus d’autres assertions bien senties « sur le sens de notre action qui est menée au bénéfice de l’intérêt général contrairement à ce que laissent accroire vos articles montant en épingle le ressentiment de quelques particuliers »
Trois ans se sont écoulés, et l’affaire vient d’être plaidée devant le tribunal correctionnel de Bayonne. Bizarrement, le juge ne semble pas avoir suivi le même raisonnement que le maire, lequel, appelé comme témoin, avait perdu beaucoup de sa faconde dans ses déclarations.
RamDam vous en fait, à sa manière, le compte rendu.
Tribunal correctionnel de Bayonne du 23 mars2021
Boutons les Bordelais hors d’Ascain, c’est en substance, (ou en désespoir de cause) le point fort des avocats de la défense pour écraser l’association « Ascain cadre de vie » partie civile dans le procès contre trois élus d’Ascain poursuivis pour prise illégale d’intérêt.
Quel égoïsme inimaginable de la part de cette association « Ascain cadre de vie », ou plutôt, comme l’a caractérisé avec tact l’avocat de la défense, cette « bande de bourgeois bordelais opposée à la construction des bâtiments sociaux pouvant héberger des immigrés » ?
Certes, les élus accusés, Madame Lacarra, Monsieur Jolimon et Monsieur Larroquet, grâce à une distorsion du PLU, en ont apparemment avantageusement bénéficié, mais n’oublions pas leur but vertueux : construire des logements sociaux dont certains « pourraient » accueillir des immigrés !
Le ministère public, (certainement un autre Bordelais au cœur de pierre), a requis, contre Madame Lacarra, 5 ans d’inéligibilité et 75 000 € d’amende (dont 50 000 € avec sursis) alors que cette dernière, adjointe à l’urbanisme et bien qu’expert Foncier, présidente des Experts Fonciers du Sud Ouest, membre du Conseil Syndical du Scot Pays Basque-Seignanx, commissaire enquêtrice et experte au tribunal administratif de Pau, avouait au président du tribunal son ignorance quant à la définition de « prise illégale d’intérêt ». Donc comment l’accuser ?
Contre Monsieur Jolimon Jean Michel, lui aussi membre de la commission d’urbanisme, 1 an d’inéligibilité et 15 000 € d’amende avec sursis, ce qui n’est pas cher pour, dixit le procureur, pour « un projet immobilier moyennement intéressant » devenu « un projet très intéressant financièrement »
Contre Monsieur Larroquet Christian, adjoint aux travaux et membre de la commission d’urbanisme, 1 an d’inéligibilité et 15 000 € d’amende avec sursis. Quelle injustice ! Jardinier de profession, il avouait être « un manuel qui n’entendait rien à l’urbanisme » et donc encore moins à la commission d’urbanisme dont il était membre. Il était en stage peut-être.
Pour leur défense, les accusés ont appelé le maire, monsieur Jean Louis Fournier, en renfort. Ce dernier, à l’évidence victime de la confiance aveugle qu’il accordait en ses adjoints, n’avait pas vu ou pas compris le but caché de la modification du PLU. D’où la conclusion du procureur « puisqu’il n’avait pas su faire le ménage dans son équipe, ce serait le code pénal qui le ferait »
Jugement le 1° juin
Michel Gellato