Le virtuose de la double casquette

Quand Jean-René Etchegaray, maire de Bayonne, a besoin d’une subvention, il se tourne vers Etchegaray Jean-René, président de l’Agglo. Du grand art !

Conseil municipal sans grand relief, jeudi 10 septembre, à la maison des Associations de Bayonne. Majorité et opposition étant d’accord pour signer un bail emphytéotique administratif avec la société sportive de l’Aviron bayonnais Rugby Pro – On ne s’avise pas de toucher à l’Aviron quand on est un élu bayonnais ! – les débats ont été de pure forme et ont surtout porté sur les conditions de financement des travaux.

( Photo France 3 )

Le seul moment de sourire sous les masques obligatoires, a été lorsque le maire de Bayonne a détaillé comment il comptait se faire aider financièrement dans ce lourd dossier : rendez-vous le 30 septembre prochain, avec le président de région Alain Rousset, rendez-vous ensuite avec le président du conseil départemental Jean-Jacques Lasserre et enfin « une demande de financement sera aussi faite à la Communauté d’Agglomération Pays basque ». Un ange passe !

Non aux mandats-gigogne !

Et il ferait beau voir que le président de l’Agglo, un certain Jean-René Etchegaray, refuse au maire de Bayonne Etchegaray Jean-René, ce qu’il demande ! RamDam 64-40 a toujours déploré ces mandats gigogne qui s’interpénètrent et se télescopent et les multiples casquettes dont se parent les élus. Dans la vie publique, on ne peut être juge et partie. Alors que le président du Biarritz Olympique s’égosille et voit des complots partout, il est clair que la position du maire de Bayonne obligé de se faire aider financièrement par le président de l’Agglo, en l’occurrence lui-même, est compliquée.

Qui a dit que dans ce dossier Jean-René Etchegaray avance masqué ?

La solution est pourtant très simple : on ne peut décemment, et quelles que soient ses qualités personnelles, être à la fois le représentant des 158 communes du Pays basque et le premier magistrat d’une des villes les plus importantes de cette communauté sans être suspecté de conflit d’intérêts. Le mandat unique auquel on se consacre pleinement, voilà la solution. Mais comme par hasard tous les virtuoses de la double casquette vous expliquent que dans l’absolu vous avez raison mais que dans leur cas précis, c’est tout bonnement impossible. Deux casquettes, en ces temps de canicule, ça tient pourtant rudement au chaud les oreilles, même si on a la chevelure un peu dégarnie.

Éric MENARD

4 commentaires

  1. Mon cher Eric,
    J’apprécie tes écrits que je découvre ici. Je ne vais pas ajouter grand chose ni t’apporter la contradiction sauf sur un point, mais il me semble important : ton emploi ici du terme « conflit d’intérêt ».
    Il ne faut pas confondre la personne ès-qualité, sa fonction donc, et la personne privée. En aucune manière, quel que soit le cas de figure, JRE et EJR ne s’activent pour leur/son compte personnel. Il n’y a pas détournement d’argent public au profit d’intérêts privés, ce qui caractérise le conflit d’intérêt. Qui, d’ailleurs en passant, n’est pas légalement répréhensible. Il ne s’agit pas ici de Monsieur Etchegaray. Nullement. Il s’agit du maire de Bayonne et du Président de la CAPB.
    J-R. Etchegaray et J-J. Lasserre ne se connaissent pas ? Ne sont-ils politiquement proches ? Alors en ce cas, pourquoi n’y aurait-il aussi conflit d’intérêt ? Et JRE et A. Rousset n’ont-ils quelque connivence ? Conflit d’intérêt. Et ainsi de suite. On peut en discuter indéfiniment. Quoi qu’il en soit, il s’agit d’argent public d’une institution publique pour venir en aide à la politique publique d’une autre institution publique. Copinage ? D’accord. Mais pas conflit d’intérêt.

    De toute manière, réservons ce terme conflit d’intérêt à ce qu’il est réellement. Sinon, à voir du conflit d’intérêt partout, on finira, comme souvent le mots précèdent les idées, à le vider de son sens et, finalement, ce qui est vraiment répréhensible pénalement risquerait d’en paraître plus ordinaire. Et ça, c’est grave. Très grave.
    Hasta pronto, amigo
    Jacues SAURY

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  2. Dans le genre , le maire de Guiche (J-Y Bussiron) est aussi 13eme vice-président de la CAPB en charge des déchets pour l’Agglo et aussi membre du bureau de Bil Ta Garbi auquel la CAPB a délégué la compétence de la gestion des déchets (collecte-traitement) qui a imposé au maire de Guiche un nouveau mode de collecte en points d’apports volontaires. C’est pas moi, c’est lui !!!!
    Jean-Pierre Poupon

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  3. Ces mandats-gigogne ne participent pas à la démocratie, qui peut contester la décision de Monsieur Jean-René Etchegaray qui donne un ordre à Monsieur Jean-René Etchegaray ? Quand vous consultez le compte-rendu du conseil communautaire du 30 juillet 2020 (sur le site de la CAPB) vous vous apercevez que les résultats sont des scores à la soviet, ce qui me fait penser que ce sont de petits arrangements entre ami(e)s entre politiques qui se connaissent bien. Et ce n’est qu’une toute petite part du mille-feuilles que les politiques se partagent dans ce pays!
    Martine RUDNICKI

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