Ce n’est pas à quelqu’un qui a été huit fois candidat à la magistrature suprême avant de
triompher à 77 ans que l’on va apprendre les ficelles de la vie municipale. Ancien conseiller
juridique de la CGT et membre du parti communiste Louis Labadot l’a emporté de trente-
neuf voix sur le maire sortant Michel Etchebest, 58 ans.
Personne ne sait encore à Mauléon si le nouveau maire sera un élu efficace, mais il ne fait
pas de doute qu’il est déjà un as absolu de la rhétorique. Alors que la situation financière de
la Ville est très préoccupante puisque la mise sous tutelle menace avec un endettement
correspondant à seize années de budget, le maire et la nouvelle équipe dirigeante viennent
de revaloriser leurs indemnités, comme le raconte fort bien Mediabask dans cet article.

« Il s’agit d’une application stricte du code des collectivités » s’égosille Louis Labadot. Ce
qui est faux, car personne n’est obligé d’utiliser toute l’enveloppe prévue par la Loi, surtout
quand on bénéficie par ailleurs d’une confortable retraite de cadre. Et pour finir de
convaincre les sceptiques, le nouveau maire dément une augmentation de 26% comme
l’affirme l’opposant Beñat Elkegaray, précisant qu’il s’agit d’une simple « revalorisation de
15% ».
En principe, on est revalorisé quand on est depuis longtemps dans une entreprise, mais peut-
être que Louis Labadot souhaite prendre en compte les années où il était dans l’opposition et
ne touchait rien ? Autre hypothèse : il est de tradition chez les élus communistes de reverser
10% de leurs indemnités à leur parti. Rajoutez 5% pour l’intéressé et vous aurez la
démonstration que Mauléon tient là le grand argentier dont elle avait besoin.
« Les chiffres, on peut leur faire dire n’importe quoi » bougonne le nouveau maire. Est-ce si
sûr ?