Budget : le concours Lépine des idées à la con

LE LIVRET A COMME ARMÉE

Vous ne le savez peut-être pas, mais Macron a permis que l’on puisse pomper dans le Livret A des Français pour acheter des armes. Cela s’est fait sans trop de pub car même ma conseillère de la Caisse d’Epargne l’a appris quand je suis allé fermer mon livret pour ce motif .. et elle a fait comme moi.

MALGRÉ LA CANICULE, ON SE LES GÈLE

Pour aider le gouvernement à trouver les 40 milliards (sans toucher aux dividendes ni à l’évasion fiscale), le Sénat propose une année blanche, c’est à dire on gèle tout, les dépenses et donc les salaires.

Au passage, notons qu’un rapport de l’Insee publié en novembre 2024 indiquait que pour 40 % des Français la capacité d’épargne était négative ou nulle. Epargne négative c’est une façon de ne pas dire endettement.

Dieu merci, nos sénateurs, qui viennent juste de s’augmenter de 700 € par mois, l’ont échappé belle. Mais, comme l’a justifié Gérard Larcher, si les frais de mandat sont passés de 5.900 euros mensuels à 6.600 euros. « C’est le coût de la démocratie » . Ça c’est du culot ! Comme disait l’autre, « je suis pour la démocratie si c’est moi le chef ! » Et je décide, moi, ce que j’estime mériter.

LES RETRAITÉS À LA GUERRE

Pour trouver comment financer notre réarmement, le patron de la banque publique d’investissement, Nicolas Dufourcq, propose de prendre l’argent des jeunes retraités, dans ce qu’il appelle leur « période de loisir » pour investir dans la défense.

Mieux, s’ils ont assez de santé pour profiter de la « période de loisir », je propose de les envoyer directement sous les drapeaux, ces nantis.

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-billet-politique/effort-de-guerre-qui-doit-payer-6181762

DES JOURS À VERSER DE CHAUDES ARMES

Une autre idée de nos cranes d’œufs, c’était de répéter le jour « férié mais non chômé » pour alimenter les fabricants d’armes, soit 2.5 milliards par an. C’est ce que perçoivent (ou devraient percevoir) les personnes âgées et handicapées grâce au lundi de pentecôte travaillé mais non payé. Nul doute que c’est avec plaisir que les salariés vont se décarcasser pour enrichir Dassault, Thales, EADS etc..

Mais nos têtes pensantes se heurtaient à un problème autrement grave : quel jour ? Alors Bayrou est arrivé ! et a mis tout le monde d’accord, ce ne sera pas un, mais deux jours fériés et non chômés : le 8 mai et le lundi de Pâques. On voit là le Chef !

https://www.sudouest.fr/politique/francois-bayrou/direct-budget-2026-francois-bayrou-devoile-les-grandes-orientations-vers-16h-suivez-les-annonces-ce-mardi-15-juillet-25256576.php

A noter qu’en 2004, après la suppression du lundi de Pentecôte, la CFTC avait levé un lièvre : Imposer un travail sans salaire, c’est la définition de l’esclavage. De suite les grands mots !

Bonne nouvelle quand même, Les parlementaires ne cotisent pas pour cette journée, car leur gain est une indemnité et non un traitement.

Y’A DU Q.I. CHEZ NOS PATRONS

Patrick Martin, le président du Medef a déclaré, faisant références aux frappes sur l’Iran : « L’actualité rappelle que le sujet des retraites est important mais relatif » (Canard Enchaîné du 25 juin) C’est sûr, et le chapeau de mon oncle est plus petit relativement au jardin de son voisin.

Si c’est ça le niveau intellectuel de nos grands patrons, y’a du souci à se faire !

Imaginons un ministre de la santé qui pour répondre à l’engorgement des services d’urgences et au manque de lits dans les hôpitaux nous consolerait par un « comparé à Gaza on n’a pas à se plaindre »

On peut aller loin dans la lancée des comparaisons sans logique ; Betharram, n’est-ce pas «relatif» face à l’école bombardée par l’armée israélienne ? les sommes détournées par Marine le Pen face au trou de la Sécu, etc.. etc..

Le plus fort c’est que les affirmations du président du Medef ne sont pas obligatoirement dues à des neurones défaillants, car elles touchent leur but : paralyser le dialogue. Devant une sortie aussi stupide, que répondre ? que répondre d’intelligent ? Comment être sûr que Monsieur Martin peut comprendre ? Personnellement, à part quitter la salle, je ne vois pas ce que je ferais.

Et peut-être ne pas trop s’étendre sur les 211 milliards d’€ que le gouvernement leur concède chaque année, lesquels sûr, avec un tel Q.I. ne peuvent être que bien employés.

Michel GELLATO