ENFIN LA MÉDIATISATION POUR TRANS-LANDES RRTL

Le Canard enchaîné, mais aussi 20 minutes ou France 3 Régions commencent à s’intéresser à cette régie de transports suivie depuis trois ans par RamDam. Les responsables politiques de ce gâchis ne vont plus pouvoir se planquer longtemps.

Un dossier qui dure depuis des années et qui a provoqué des dégâts humains que l’on a du mal à imaginer. Deux salariés licenciés ont fait des tentatives de suicide et d’autres sont encore en pleine tourmente judiciaire, contrairement à Florian Deygas, qui vient de l’emporter définitivement en cassation. Victime d’une sclérose en plaques alors qu’il était salarié de Trans-Landes, il avait été fermement poussé dehors, insulté et humilié, avec de lourdes allusions racistes à ses origines. « L’immigré, tu viens chercher tes tickets restau pour nourrir toute ta famille ? »
Tous ces salariés en souffrance ont appris avec satisfaction que le tribunal judiciaire de Dax avait décidé de mettre en examen Trans-Landes et La Régie Régionale des Transports des Landes (RRTL) suite à des plaintes d’anciens salariés pour harcèlement moral.

Et un bonheur n’arrivant jamais seul, les médias nationaux et régionaux semblent désormais s’intéresser à ce qui se passe dans cette entreprise où les DRH n’ont pas hésité à demander à leurs salariés de faire des faux témoignages, et où, au mépris de la sécurité, des chauffeurs utilisent des bus sans les qualifications requises. Le Canard enchaîné, mais aussi Le Figaro, 20 minutes, France Info ou France 3 régions ont prolongé ces derniers jours le formidable travail qu’a effectué Michel Gellato pour ce blog. (Pour retrouver tous les articles, il vous suffit de taper TransLandes dans la barre de recherche). Les politiques qui ont fermé les yeux trop longtemps sur les abus de cette entreprise délétère vont enfin devoir s’expliquer et nous nous en réjouissons.

RamDam 64640

La page Facebook de Florian Deygas : https://www.facebook.com/Florian4207

Jésus Martins, responsable de la gestion des Transports et de la sécurité des passagers, arrivé à Trans-Landes en 1999 et obligé de partir en 2021, a pour sa part à nouveau interpellé son député. Qui sait? Cette fois peut-être aura-t-il une réponse.

Lettre ouverte à Monsieur Boris Vallaud, député des Landes

Monsieur Vallaud,

Le 12 février 2020, je vous ai adressé un courriel à votre adresse officielle de l’Assemblée Nationale. Ce message portait un titre simple mais fort :
« La sécurité n’a pas de prix… Aidez-nous pour que la vérité soit dite »

Quatre années se sont écoulées depuis. Quatre années de silence. Aucune réponse. Aucun mot. Aucune explication.

Je vous écrivais pourtant avec le cœur lourd, pour vous alerter sur des faits graves et inacceptables survenus au sein de deux entreprises landaises RRTL et SPL Trans-Landes. Nous y dénoncions des dysfonctionnements majeurs : désorganisation, mal-être au travail, risques psycho-sociaux, conducteurs sans permis valide, harcèlement moral… Autant de situations dangereuses pour les salariés, mais aussi pour les usagers de la route, les voyageurs, et donc pour nos enfants.

Je vous rappelais également qu’en 2019, le Délégué Syndical de la CFDT avait gagné un procès en diffamation publique devant le tribunal de Dax, car il avait su prouver la véracité des faits qu’il dénonçait.

En 2016 déjà, un CHSCT extraordinaire avait été organisé sur le thème des salariés en souffrance. J’y ai entendu des témoignages bouleversants, notamment celui de Florian Deygas. Son histoire m’a touché au plus profond, car mon propre fils est atteint de la même maladie que lui. En tant que père, je n’aurais jamais accepté qu’on s’en prenne à lui comme cela a été fait. C’est un devoir de tout parent : protéger les siens, défendre les victimes et faire éclater la vérité.

Et aujourd’hui encore, je me permets de vous poser cette question, qui me reste en travers du cœur : Pourquoi ce silence, Monsieur Vallaud ?

Pourquoi n’avoir jamais répondu ? Pourquoi avoir fermé les yeux sur des faits aussi graves, qui concernent la sécurité de nos enfants, de nos proches, de tous ceux qui empruntent la route chaque jour ? Vous qui aimez tant les Landes, vous qui incarnez la voix de ses habitants à l’Assemblée Nationale, comment expliquer cet abandon face à une situation aussi préoccupante ?

Je me permets aussi de rappeler que l’article 40 du Code de procédure pénale impose à toute personne dépositaire de l’autorité publique, qui a connaissance d’un crime ou d’un délit, d’en informer sans délai le procureur de la République. Pourquoi, alors que vous avez été alerté, n’avoir pas fait respecter ce principe élémentaire de justice et de responsabilité ?

Ce courrier n’est ni une attaque personnelle, ni un règlement de compte. C’est un appel. Un appel sincère, humain, et peut-être même désespéré, pour que la vérité ne soit plus enterrée sous l’indifférence et l’omerta. La sécurité n’a pas de prix. Le silence, lui, peut en avoir un : celui de la culpabilité partagée.

Je reste, malgré tout, dans l’espoir que vous me répondrez un jour. Parce que le respect des citoyens, de leur parole, et de la vérité est, je le crois encore, au cœur de votre engagement politique.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Député, l’expression de mes salutations distinguées.

Jesus MARTINS

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