Les Biarrots sont venus nombreux à la réunion intitulée « La Négresse, Histoire et avenir d’un nom » pour affirmer leur soutien au maire qui rechigne à débaptiser le quartier. Rares auront été les voix dissonantes.
Une opération de communication au cordeau comme seule Maider Arosteguy sait les organiser. Accueil par Madame le maire en personne aux portes de l’amphithéâtre du casino Bellevue, bousculades pour trouver un siège (Même les strapontins étaient occupés!) et très intéressant exposé de l’historien Jean-Loup Ménochet qui a fait part de ses recherches aux cinq cents personnes présentes. Le chercheur évoque les premières traces de l’appellation « Harausta la Négresse » sous Napoléon 1er, analyse l’hypothèse « Lanegrasse ou Lanegresse » qui signifie en gascon « landes d’argile », en évoquant les nombreuses tuileries qui se trouvaient à cet emplacement et finit sur la décision du conseil municipal en 1986 qui vote pour une rue La Négresse.
Tout cela est parfaitement érudit mais semble un peu hors-sujet par rapport à la problématique actuelle. La Ville doit-elle, comme le tribunal administratif d’appel lui ordonne, débaptiser le quartier de La Négresse ?

L’historien Jean-Loup Ménochet, Maider Arosteguy et l’avocat Pierre Cambot.
Conscient de la bronca qui m’attend (Je n’ai pas été déçu), tant mon point de vue est minoritaire, je demande le micro pour regretter que Jean-Loup Ménochet n’ait pas poursuivi son déroulé historique jusqu’en 1994. (Précision : mes propos n’engagent que moi et je n’ai pas parlé au nom de RamDam qui estime majoritairement qu’on ne doit pas débaptiser ce quartier). Les 8 et 9 novembre 1994, François Mitterrand a organisé à Biarritz un sommet franco-africain réunissant vingt-six chefs d’état. Et qu’a décidé, suite aux injonctions de l’État, le maire de l’époque, Didier Borotra ? Il s’est empressé de faire draper tous les panneaux portant le nom de La Négresse pour ne pas offenser ses hôtes. Qu’on m’explique pourquoi ce qui était gênant en 1994, ne le serait plus en 2025 !
Une cause en or à 16 mois des élections municipales
Le monde change et évolue et le mot nègre que Leopold Senghor utilisait abondamment en 1946 est devenu blessant pour nombre de nos visiteurs. La décision du tribunal administratif d’appel de Bordeaux n’empêchera pas les vieux Biarrots de continuer à appeler leur quartier du nom de « La Négresse », comme ils parlent du « quartier du gaz » ou de « Biarritz bonheur », mais nous vivons dans un monde où certaines temes du passé ne sont plus acceptables, n’en déplaise à tous ceux qui aimeraient que la Terre cesse de tourner et le monde d’évoluer.

Pas de chance pour l’avocat de la Ville, Maître Pierre Cambot, frappé par une sévère extinction de voix. Il a du mal à esquisser une stratégie judiciaire future et parle mollement d’un possible recours au conseil d’État. Maider Arosteguy annonce ensuite qu’un conseil municipal va se tenir le 31 mars prochain pour entériner la décision de Justice de débaptiser le quartier de La Négresse, ce qu’elle ne semble pas avoir envie de faire. Tout en reconnaissant qu’elle ne veut pas se retrouver « en position d’inéligibilité ».
Reste donc une question intéressante pour tous les lecteurs de ce blog. Combien entre les frais de recherche historique, les frais de Justice et un recours possible avec de faibles chances de succès devant le Conseil d’état, ce refus de débaptiser le quartier de La Négresse, aura coûté aux contribuables biarrots ? Étrangement, Maider Arosteguy, évoque le coût à venir pour les entreprises ayant adopté dans leur raison sociale le mot La Négresse, mais ne parle pas des frais que cela représente pour la Ville. Nous avons donc posé la question au service communication et nous ferons un plaisir de publier la réponse, car il est évident qu’à seize mois des élections municipales, Maider Arosteguy tient un sujet en or pour fédérer les Biarrots derrière elle.
Jean-Yves VIOLLIER
Le wokisme et les bobos s’en prennent à la dénomination d’un quartier de Biarritz et de son Histoire. Pourquoi alors ne pas déboulonner les statues illustres encombrantes, débaptiser Le Negresco, Les négresses Vertes, Le Cap Nègre…..etc. Les habitants anciens et actuels sont satisfaits de vivre dans un quartier qui a un passé, n’en vous déplaise.
Je suis un lecteur assidu de Ramdam, et je continuerai de vous lire avec intérêt, mais votre intervention et article vont à l’encontre de nombreux Biarrots non racistes.
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Merci pour votre commentaire. Personne ne dit que les Biarrots sont racistes ni n’interdit aux habitants de cette ville de parler du quartier de La Négresse. Il s’agit juste d’admettre que le terme peut choquer et qu’il serait judicieux en 2025 de changer cette appellation désuète et trop fortement connotée.
Par ailleurs, je tiens à souligner que mon point de vue n’est absolument pas partagé par les autres membres du bureau de RamDam.
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100% de cet avis auquel j’adhère sans réserve !
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