Odile-moi encore une fois !

Une vieille connaissance de RamDam, Odile de Coral, semble envisager un retour à Urrugne en 2026. On en rigole d’avance…

Sonnez hautbois, résonnez musettes, tout le monde jubile, car c’est le grand retour d’Odile. C’est La Semaine du Pays Basque du 7 mars dernier qui annonce que l’ex-maire envisage de se représenter en 2026. Peut-il y avoir un meilleur choix pour Urrugne ?  Le pedigree de Madame de Coral, Odile de son prénom, ne peut qu’en imposer sinon aux citoyens, du moins aux politiques.

D’abord son principal diplôme : sa condamnation par la justice à 4 mois de prison avec sursis (donc on s’en fout) et 10 000€ d’amende pour prise illégale d’intérêt. 10 000 € qui lui en ont fait gagner 500 000. On ne va pas chipoter pour ça. Comme disait François Bayrou « Tout le monde est mis en examen ou à peu près dans la vie politique française. » Elle est des nôtres !

D’ailleurs, condamnation ou pas, elle fut reçue à bras ouverts par nos conseillers communautaires lors de la création de l’Agglo en 2017. Pourtant, le président Jean René Etchegaray avait bien rappelé aux futurs élus (et votants) lors de la première réunion du 23 janvier 2017,  la charte de l’élu local. Entre autres :

§ 2 « l’élu local poursuit le seul intérêt général à l’exclusion de tout intérêt qui lui soit personnel, directement ou indirectement, ou de tout autre intérêt particulier »

§ 3 « l’élu local veille à prévenir et faire cesser immédiatement tout conflit d’intérêts lorsque ses intérêts personnels sont en cause ».

Condamnée et élue à la CAPB avec un score stalinien

Les 233 candidats au conseil communautaire ont solennellement pris acte de cette charte, sans rigoler, du moins ouvertement, car quinze jours après, le 4 février 2017, Madame Odile de Coral fut élue avec un score stalinien de 179 voix sur 192 exprimés.

À l’époque, cet enthousiasme pour soutenir une élue condamnée nous avait étonné et lors d’une rencontre avec le président Jean René Etchegaray nous lui posions alors la question suivante : « Quelle impression reçoit le citoyen quand, après avoir lu la charte de l’élu, Madame Odile de Coral, condamnée à amende et prison, se présente et est élue avec un tel score ? » La réponse fut biblique : « Qu’elle se présente est compréhensible car elle ne se considère pas malhonnête. » Ah bon ! C’est bizarre. Je me rappelais un compte-rendu de la condamnation d’une négresse – pardon, d’une immigrée de couleur, seule, sans papier avec un bébé sur les bras qui avait volé dans un supermarché (pas le bébé, la mère de couleur). Son avocate, commise d’office, avait utilisé les mêmes mots : « C’était pour nourrir son enfant, elle n’est pas malhonnête » Bizarre ça n’a pas marché. Quant aux élus se disaient-ils, « des fois que ça m’arrive, je pourrais toujours invoquer le précédent Odile de Coral ? », ce n’est pas exclu.

 Et puis, Odile de Coral possède les bons réflexes des élus : déjà, le 6 novembre 2017 elle nous menaçait « Si je devais relire de votre part de nouveaux propos cherchant à nous nuire, je n’hésiterai (sic) pas à vous poursuivre pour diffamation ». Ah la diffamation ! l’arme fatale des politiques qui veulent étouffer les citoyens trop curieux. Que demandait Ramdam ? Quels élus visait-elle quand, pour sa défense, elle avait annoncé sa surprise d’être seule poursuivie quand « une douzaine d’élus étaient dans son cas ». Sympa pour les petits copains, qui manifestement ne lui en ont pas voulu. Une grande et bien belle famille.

En tout cas, nous à Ramdam depuis 2017 nous avons appris beaucoup de choses : que les lois ne sont pas les mêmes pour les élus et le citoyen lambda ; que la morale, la probité, la droiture sont de jolis mots pour embellir les discours ; que l’incorruptibilité est acquise avec le mandat d’élu ; que la honte est soluble dans l’euro ; que pour les partis politiques, le mot déontologie, que es aco ? ; et que pour Ramdam, pour notre propre gouverne, pour éviter les procès en diffamation, il faut toujours fayoter avec les élus. Aussi, nous souhaitons bonne chance à Odile de Coral et croyez bien que nous croisons les doigts.

Michel GELLATO

4 commentaires

  1. Si j’en crois Mediabask https://www.mediabask.eus/eu/info_mbsk/20170926/odile-de-coral-fait-marche-arriere

    Elle ne s’est pas pourvue en cassation comme elle disait le faire. D’autre part, la vente du terrain aurait rapporté beaucoup plus que ce que vous dites « Un terrain qui, par la suite vendu, a rapporté quatre millions d’euros. Jointe par téléphone, elle n’a pas souhaité s’exprimer. « 

    Si cela est vrai, la peine choisie par le Tribunal, 10000 euros d’amende, 4 mois avec sursis, sans inéligibilité, est un véritable encouragement !

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    1. Quelle serait la vraie question une fois que nous savons?

      Que faire pour que cela ne se reproduise pas?

      Mais la réponse est déjà dans l’article de Michel. On ne peut qu’espérer que des élus, un jour peut être, respectent enfin les textes qu’ils écrivent eux même.

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