Atterrant et aberrant Richard Ferrand

Le nouveau président élu à la tête du Conseil Constitutionnel n’a guère d’atouts à faire valoir en dehors de sa proximité avec Macron.

Pour changer de règlement de copropriété, il faut une majorité des deux tiers, une majorité simple pour être élu maire, mais deux cinquièmes seulement des suffrages des députés pour briguer la présidence du Conseil constitutionnel. Décidément notre constitution marche un peu sur la tête. !

Avec 39 députés pour, 58 contre et le complaisant oubli de voter du Rassemblement National qui espère bien un retour sur abstention si Marine le Pen connaissait quelques ennuis avec la Justice, Richard Ferrand a donc été élu à la tête du conseil constitutionnel pour les neuf prochaines années en lieu et place de Laurent Fabius. Le pire score de toute l’histoire de la Ve République, tant le personnage semble bien loin de la moralisation de la vie publique voulue par Macron en 2017.

Les digues volent en éclats depuis la dissolution

Si encore Richard Ferrand présentait quelques garanties en matière de droit constitutionnel, on pourrait ne pas trop renauder. Mais l’intéressé se contente de deux années de droit en dilettante à l’université de Toulouse, menées conjointement avec des études d’allemand avant de devenir… journaliste !

Mais quelle mouche a bien pu piquer Emmanuel Macron d’avancer la candidature de l’un de ses plus fidèles lieutenants… Récompense-t-il une dette passée ou une dette future ?

Certes, « celui que des médias nomment le « porte-flingue » de Macron, a bien aidé ce dernier « en lançant des critiques à l’égard de François Fillon » (déclarations du 27 février 2017). Quant au futur, « dans une interview accordée au quotidien Le Figaro le 18 juin 2023, il se déclare favorable à la possibilité pour le président de la République d’effectuer un troisième mandat consécutif » Modification que seul le Conseil Constitutionnel peut valider. Macron a-t-il en tête de se présenter à un troisième mandat en 2027 ?

 Déjà, Richard Ferrand avait nommé au Conseil Constitutionnel Véronique Malbec, magistrate qu’il connaissait bien puisque, procureure générale près la cour d’appel de Rennes, elle avait eu en charge en 2022, le dossier bien gênant de prise illégale d’intérêts dans l’affaire des Mutuelles de Bretagne du sieur Richard Ferrand. Affaire ayant bénéficié d’un non-lieu salvateur. Ça crée des liens.

Cette façon de procéder ne peut qu’alimenter d’autres soupçons. Richard Ferrand, peut remercier les élus RN de s’être abstenus, ce qui lui a permis d’être élu in extremis. Arrangements entre amis ? échanges de bons procédés ? Ou alors le parti de Marine le Pen a-t-il tout simplement soigné son futur puisqu’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) doit bientôt être examinée par le Conseil, ce qui pourrait tout à fait influencer le sort judiciaire de Marine le Pen.

Les mauvais esprits de RamDam seraient tentés de croire à cette version.

Ramdam 64-40