Un collier de perles signées Emmanuelle Brisson

L’ex candidate LR aux législatives s’imagine excellente communicante mais se montre peu inspirée dans les 4 pages que lui consacre « La Semaine du Pays basque ». Morceaux choisis.

Histoire d’une détestation très réciproque. Pratiquement tous les membres de RamDam 64-40 se sont passionnés pour la vie publique dès leur adolescence et nous nous réjouissons toujours quand nous voyons arriver un jeune talent dans ce monde politique qui en a tellement besoin. Nous avons à dessein employé le mot de talent.

Agacés par les louvoiements permanents et les sincérités multiples de son père Max Brisson, nous avons vu émerger la jeune Emmanuelle Brisson avec sympathie. Elle osait se pâmer pour Emmanuel Macron et au lieu de prendre la roue de Maider Arosteguy, soutenait Guillaume Barucq lors des municipales de 2020. Le signe d’une personnalité intéressante. Las, quelques brefs échanges à l’époque, nous avaient déjà convaincus qu’il n’y avait pas grand chose derrière l’emballage pimpant.

Néanmoins, quand le 6 octobre 2023, la jeune ambitieuse nous annonce la création de « Biarritz de Demain », son association faux nez pour peser sur les futures municipales à Biarritz, et nous convie par téléphone à la première réunion, nous acceptons avec plaisir. Une des plumes de RamDam poireaute le jour du rendez-vous prévu avant de partir de guerre lasse au bout d’une demi-heure. Nous attendons toujours un SMS d’excuse ou le moindre début d’explication. Et évidemment, à la fin de l’année 2023, quand nous nous sommes gaussés du sénateur Max Brisson, de surcroît conseiller départemental, parti à la conquête du bureau départemental et dont la première décision consistera à nommer sa fille Emmanuelle, revenue depuis peu de Macronie, à la communication, les SMS peu amènes ont fusé de toutes parts et j’ai été bloqué sur Twitter. On oubliera aussi la « fable » des législatives où il n’y avait soi-disant pas de candidats et où Emmanuelle Brisson a poussé le dévouement jusqu’à se présenter et on va s’intéresser à sa dernière interview dans « La Semaine du Pays basque » (4/10), tellement elle contient de « perles » à faire encadrer dans toutes les écoles de sciences politiques. Accrochez vos ceintures, c’est parti !

Ce sont toujours ceux qui en ont le moins qui en parlent le plus. Ce qu’on attend d’un jeune désireux de faire carrière en politique, ce sont les convictions. À moins de trente ans, avoir déjà bourlingué en Macronie, chez LR ou du côté d’Horizons n’est pas bon signe. Avoir été tour à tour journaliste, communicante ou assistante parlementaire non plus. Mais quand on a un père adepte permanent de la ligne sinusoïdale, peut-on échapper à son destin ?

La transparence est la qualité première qu’on attend d’une future élue, mais vous noterez comment Emmanuelle Brisson louvoie au moment d’évoquer son job d’assistante parlementaire et refuse de dire pour qui elle travaille. RamDam 64-40 va donc se faire un plaisir de combler les blancs. La fille du sénateur Brisson travaille pour Nathalie Colin-Oesterlé, députée Horizons de la Moselle (Qui, comme chacun le sait se trouve juste à côté du Pays basque).

Pas fâchée avec elle même, la jeune assistante parlementaire, forte de ses deux mois d’ancienneté a quelques conseils à donner aux députés en place, même si elle reconnaît avoir été « auparavant un peu en manque de fond », ce que nous lui accordons volontiers. Contrairement aux nouveaux élus, elle n’est pas dépassée « par la complexité des dossiers« . On espère pour elle que « La Semaine du Pays basque » n’atterrira pas à l’Assemblée nationale où ce genre de vantardise de la part d’une assistante débutante est en général fort peu goûtée des parlementaires.

Martine découvre l’Amérique. Elle ne savait pas, malgré son milieu familial, que tout n’est que posture en politique. Comme c’est touchant…

Ne doutant de rien, Emmanuelle annonce la couleur. Le prochaines législatives auront lieu « dans un an » (Vite qu’elle nous prête sa boule de cristal!) et il ne fait aucun doute à l’en croire qu’elle sera candidate. Elle n’a jamais détenu le moindre mandat de conseiller municipal mais l’idée de faire un cours préparatoire avant de passer son bac ne lui traverse pas l’esprit. Qu’elle ne puisse pas avoir l’investiture LR ou qu’il y ait dans le département meilleur candidat qu’elle ne semble pas l’effleurer. On notera tout de même que dans son immense magnanimité, elle accorde un petit sursis à Maider Arosteguy : Pour les municipales, « on verra plus tard ». On se croirait dans la fable de La Fontaine où le renard trouve les raisins trop verts et décide de les ignorer faute de pouvoir les attraper.

Quant à Henri Levrero, militant LR que nous adorons à RamDam pour sa droiture et ses convictions rectilignes, il est bien plus « qu’un simple suppléant ». Mademoiselle est bien bonne avec le petit personnel.

Pour les futures municipales à Biarritz, dont Emmanuelle s’occupera dès qu’elle en aura le temps (Comme son père en 2014, elle est persuadée que les Biarrots n’attendent qu’elle), elle n’ira que si Arosteguy revoit sa copie et vire ceux qui « ne l’inspirent pas ». À la place de Maider, face à une telle menace, on rendrait l’écharpe tricolore immédiatement.

Reste le bouquet final, le must le plus absolu pour une moins de trente ans, la communication sur Facebook. Pas du tout consciente que cette interview la dessert totalement, Emmanuelle parade sur sa page avec le journal, alors qu’elle n’a strictement rien trouvé à écrire cet été sur les errances de Macron ou la nomination de Barnier.

Que c’est triste la politique quand les jeunes singent les vieux !

Jean-Yves VIOLLIER

5 commentaires

  1. Un article plutôt version vitriol, mais très amusant à lire, au vu du personnage qui, malgré son jeune âge, cumule déjà tout ce qu’une majorité d’électeurs déteste chez « les politiques » : des postures d’affichage, des retournements de veste(s), un discours creux et vide de sens…Mais s’en rend-elle seulement compte ? Ce serait presque ça le pire. Bref, en un mot : détestable.

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  2. N’ayant strictement rien à dire, il était urgent pour elle de nous le faire savoir. Mais qu’il fut cruel d’accorder tant de place à son  » Moi-Je-Personnellement  » extatique et la censurer un peu eut été charitable.

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  3. bonjour, vous me faites tous rire!!!
    Macron était comme elle , vous avez tous voté pour lui à deux reprises … et pire c’était pour les présidentielles !!
    Et ne dites pas que c’était un vote barrage contre le Rn !!
    Car même élue, Marine le Pen à la première erreur , n’aurait pas eu la majorité , ni le conseil des sages contrairement à Macron

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