Aller d’Irún à Donostia-San-Sebastián c’est parcourir la même distance que de Saint-Jean-de-Luz à Bayonne, mais avec un choix de moyens de transports beaucoup plus large.
Si dans les deux cas on trouve une autoroute payante, côté sud on nous propose aussi une voie rapide et jamais embouteillée. De plus on peut contourner la capitale gipuzkoanne sur dix kilomètres par une quatre voies gratuite, tout comme via la large rocade autoroutière. Un peu comme éviter Bordeaux, alors que chez nous on trouve un maigre tronçon gratuit de 800 m au dessus de l’Adour. Outre Bidassoa un bâton A15 écourte le trajet vers Pampelune, comme si on pouvait passer de la RD 810/A63 à la route d’Ustaritz, à l’autoroute A64 vers Pau ou à la RD817 vers Tarnos, sans venir s’engluer dans la circulation du BAB. Aller à Pampelune ou Vitoria, leurs Dax et Pau, peut être gratuit.
En train on trouve certes le légendaire « Topo » d’Euskotren, un métro à ligne métrique, mais aussi les « Cercanías » de la Renfe, qui irriguent tout le bassin de population, d’Irún jusque après Tolosa, sur des rails à écartement espagnol. Une ligne TGV-AVE à écartement européen est en cours de construction depuis Burgos, mais comme son prolongement dans le corridor Gros/Hendaye posait problème, un troisième rail est en cours de pose sur la voie existante, pour des TGV sans LGV branchés sur l’Europe, mais aussi un projet de RER Atotxa-Rentería-Colón, qui deviendrait omnibus jusqu’à Dax.
Travaux en cours, Euskotren a éventré le quartier de la Concha, pour prolonger son Topo d’Easo vers la plage, puis Ondarreta, et retour vers Lasarte. Une nouvel échangeur sur l’ancienne autoroute GI20 vers Gros est prêt à ouvrir, tandis que nous pleurons nos sorties vers Caresse ou Chantaco. La gare de Donostia enterre ses voies, découvrant une immense place urbaine devant le centre culturel Tabakalera, et dégageant du terrain à bâtir. Le piéton bénéficie partout de larges trottoirs, tandis que le cycliste dispose de son réseau propre de « Bide gorri », qui ruisselle dans toute l’agglomération. Et pour effacer le relief tourmenté, des tunnel et ascenseurs urbains sont proposés, y compris dans des quartiers populaires comme Morlans, Loiola ou Altza. Loin des vagues coups de peinture parfois bâclés chez nous …
Charabia sur l’intermodalité et sommes folles dépensées…
Ne parlons plus des Dbus urbains ou Lurraldebus interurbains, ni des autocars dans des gares routières flambant neuves, car une nouvelle consternante frappe notre déjà sous-équipée Côte basque. En-effet depuis cette rentrée, en application de l’interdiction aux véhicules de plus de 16 tonnes du pont Luis-Mariano au dessus des voies SNCF (désolé, Luis !), la gare de Biarritz La Négresse n’est plus desservie par des lignes de bus majeures, comme la ligne 3 Hendaye /Bayonne, qui devait s’y arrêter depuis 100 ans (« Sud Ouest » du 28 août 2024, p13).

Je répète pour ceux qui n’en croiraient pas leurs yeux : malgré les sommes folles dépensées, le charabia sur l’intermodalité entre les moyens de transport, les frais d’étude et de personnel, la fine fleur des élus de la Côte parmi les 17 président, vice-présidents ou délégués de notre syndicat des mobilités, la deuxième gare du Pays basque, porte vers une destination touristique internationale, point d’accès ferroviaire pour des milliers de salariés, habitants ou étudiants, ne sera plus desservie par de nombreuses lignes de bus, pour une affaire de code de la route.
J’ignore si notre fameux pont est national, ferroviaire, départemental, intercommunal ou municipal, et j’entends déjà le prochain cri scandalisé « Mais c’est la faute à l’État!» Sauf que les transports locaux sont décentralisés depuis des lustres, et si le code de la route est bien de compétence nationale, on peut espérer que quelqu’un, chez nous, l’étudie avec soin avant de faire rouler des bus. Et cessons de parler de millefeuilles administratif, entre État, Région, Département, Syndicat d’agglo, communes, SNCF ou TxikTxak, Keolis/Ratp, nos voisins et amis ont aussi un État, un gouvernement (autonome), des diputaciones, communes, Renfe, Euskotren, Dbus etc …
De bien piètres résultats et des salariés dans les bouchons…
Et surtout pas de chouinement sur le manque de moyens, ce sont nos salariés d’employeurs de plus de dix personnes, dont les patrons versent 2% de la masse salariale au titre du versement mobilité, sur l’ensemble des communes basques, y compris sur celles où la probabilité de voir passer un bus y est aussi élevée que celle d’y organiser les prochains Jeux Olympiques. Des salariés agglutinés chaque matin dans les bouchons de Sutar, des Docks, ou de Bayonne Nord, et que l’on culpabilise au nom d’une prétendue addiction volontaire à la voiture individuelle …
50 millions qui ne vont pas aux salariés, mais surtout 50 millions chaque année, ça fait beaucoup beaucoup d’argent, d’où cette question à nos deux exemples locaux : comment font nos voisins, pour de si belles réalisations, et comment faisons-nous ici, pour de si piètres résultats ?
Michel LAMARQUE
J’aimeJ’aime
Bonjour, et vous ne parlez pas du scandale journalier des sorties 5 et 6 de l’Autoroute A63 en direction de l’Espagne.
Le matin entre 8h30 et 9h30 la voie d’arrêt d’urgence sert de file de sortie parfois sur 1km .
A quand un camion qui vient fracasser toute cette file.
C’est très angoissant quand on connait le problème et très perturbant et dangereux quand on ne le connait pas.
J’aimeJ’aime
Bonjour, merci de votre message et désolé de cette réponse tardive.
Le pire est que ces bouchons sont dus … au manque de fluidité de la barrière de péage ! On risque sa vie pour payer son écot.
J’aimeJ’aime
Je suis assez d’accord avec votre analyse mais l’aire urbaine de Saint Sébastien est quasiment deux fois plus peuplée que celle de Bayonne. Y posséder une voiture est un signe de richesse au sud, les habitations y sont moins individuelles, le topo connecte les zones à forte densité. Toutefois au niveau des axes routiers il y a eu des choix faits dans les années 90/2000 qui sont bénéfiques aujourd’hui. Côté pays basque nord, la dépendance à Pau fait qu’il n’y a aucun projet, le dernier était la mise à 2X2 voies à Ustaritz qui a mis plus de 20 ans à être terminé. Pau a sa rocade quand le BAB a l’A63 payante, l’immobilier y est également moins cher, et l’offre et la demande y sont assez équilibrées. Se loger le long de la côte est impossible avec les salaires proposés dans la zone, tout comme la précarisation des baux locatifs « étudiants » pour tout le monde afin de profiter de la manne touristique l’été venu. Pour le BAB, les gens sont obligés de partir dans les terres ou dans les Landes profondes pour avoir un logement. L’explosion de la population d’Ustaritz qui a quasiment doublée en 40 ans en est un exemple. Les lignes de bus des terres vers la côte se retrouvent finalement bloquées et retardées par les bouchons aux portes du BAB comme les voitures, et le maillage des transports en commun du BAB n’aide pas non plus car les gens qui vivent ici n’ont pas forcément envie de mettre plus d’une heure pour aller d’un point A à un point B quand en voiture, même avec les bouchons on met 30 minutes. C’est la combinaison de plusieurs facteurs comme le sous dimensionnement du réseau routier, l’absence d’un réseau de transports en commun efficace et la crise locale du logement qui font qu’aujourd’hui le BAB et le long de la côte en général, c’est un b.rdel sans nom aux heures de pointe et aujourd’hui quasiment à toute les heures faute d’un réseau routier et de transports en commun efficace.
J’aimeJ’aime
pleins de choses auquelles j’ ai pensé en lisant cet article.
également la géographie est très diférente, nous avons un ensemble de petites villes parsemées ici et la, alors que côté espagnol il y’ a des grosses villes bien séparées et délimitées, et séparées par des montagnes quasiment pas peuplées.
Il y’ a beaucoup de gens qui habitent dans des tours d’ immeubles labas, et nous plutôt des maisons, plus loins des centres villes, activités.
J’aimeJ’aime
Bonjour, merci de votre message et désolé de cette réponse tardive. Clairement les géographies et organisations urbaines diffèrent des deux côtés de la Bidassoa, mais on ne peut qu’être admiratif de l’organisation de nos voisins, et dubitatif sur la nôtre.
J’aimeJ’aime
Bonjour, merci de votre message et désolé de cette réponse tardive. Le retard pris sur les infrastructures devient caricatural sur ce pont de la gare de Biarritz, nous poursuivons l’enquête …
J’aimeJ’aime
je partage votre analyse
la décentralisation permet aussi de comparer au plus près coût et efficacité
l’accumulation de normes, règles et strates de decision ajoute à la lenteur et l’exaspération
il en est de même pour les zones à activité
mais ce n’est pas la question à l’ordre du jour pour le français moyen râleur versatile sportif de télé mais bedonnant bref la France aussi est malade de ses habitants….
J’aimeJ’aime
Bonjour, merci de votre message et désolé de cette réponse tardive. Aussi râleurs ou bedonnants que nous soyons, ceci n’explique pas pourquoi un des principaux points d’accès à l’agglo BAB est interdit aux plus de 16t ! Car avec un camion de matériaux et deux Tesla, on dépasse largement le score …
J’aimeJ’aime
Ce qui est dommage c’ est qu’ il y’ a des super rails qui lient les principales villes, Bayonne, Biarritz, ( anciennement Bidart ), Guéthary, Saint jean, Hendaye.
Il y’ a un ou deux petit TER le matin, et un ou deux le soir. Si tout va bien, annulé fréquement.
Cette ligne serait énormément utilisée localement si elle était promue, et développée.
c’ est dans ce genre de reflexion ou on voit la diférence entre la france et l’ Espagne, la bureaucratie, les normes, l’ Etat central…
car l’ option de déveloper cette ligne évidente et déjà existante, n’ est même pas envisagée tellement les blocages bureaucratiques vont être puissants.
J’aimeJ’aime