Bienvenue aux « circuits courts » entre la Nouvelle-Zélande et la France

Quelle est la formule miraculeuse, magique, quasi surnaturelle qui fait que les produits de Nouvelle-Zélande, transporté sur 20 000 kilomètres, rivalisent de prix avec les nôtres ?

Pourquoi importons-nous ce que nos produisons en excès, au mépris de tout bon sens? Personnellement, en tant que chimiste de formation, j’ai une petite idée: hormones, antibiotiques et farines animales sont les trois mamelles de la croissance des bestioles. Les accords de libre-échange qui viennent d’être signés avec la Nouvelle-Zélande (1) vont permettre d’importer sans droits de douane et sans limite, pommes, kiwis, oignons, vin, poissons, crustacés, miel… Mais aussi 38 000 tonnes de viande ovine, 10 000 tonnes de viande bovine, 15 000 tonnes de beurre, 25 000 tonnes de fromage, 15 000 tonnes de lait en poudre.

Comment ces produits peuvent-ils être concurrentiels quand il faut les importer depuis un pays situé à 20 000 kilomètres de l’Union Européenne ? Le travailleur néo-zélandais gagne-t-il des cacahuètes ? Apparemment non, bien au contraire  : la banque mondiale chiffre le revenu brut par habitant à 49 090 dollars contre seulement 45 290 dollars pour la France. (2)

La France serait-elle affamée sans ces importations du bout du monde ? Pas du tout : « Le commerce extérieur agroalimentaire français affiche un excédent structurel depuis la fin de la décennie 1970. Un excédent qui se structure autour de secteurs phares, comme les boissons et alcools, les céréales, les produits laitiers, le sucre, les animaux vivants, et les produits destinés à l’alimentation animale » (3)

En outre, j’attends celui qui pourra m’expliquer que tout ça c’est bon pour notre santé et pour la planète.

Mais le plus alarmant : que vont faire nos paysans de leur production désormais invendable au juste prix ? Il faudrait peut-être demander à François Bayrou dont le député européen a voté pour ou au Rassemblement National qui hurle être contre mais dont le groupe a voté pour à l’Europe (4.)

Quant au futur Mercosur avec l’Amérique du Sud, Macron se déclare contre … enfin, pas exactement, il ne peut « l’accepter dans l’état« . Pourtant, bien peu de différence avec celui accepté avec la Nouvelle-Zélande. Peut-être suffira-t-il d’enlever les oignons ou de mettre en avant le fait que l’Amérique n’est qu’à 6 000 kilomètres au lieu de 20 000 pour le requinquer et « l’accepter dans un meilleur état« .

Michel GELLATO

  1. https://www.collectifstoptafta.org/actu/article/87-des-eurodeputes-en-faveur-d-un-accord-climaticide-ue-nouvelle-zelande-les
  2. https://donnees.banquemondiale.org/indicator/NY.GNP.PCAP.CD
  3. https://chambres-agriculture.fr/fileadmin/user_upload/National/FAL_commun/publications/National/Plaquette_chiffres_de_l_agriculture_VDEF.pdf
  4. https://www.tf1info.fr/politique/agriculture-le-rn-rassemblement-national-a-t-il-vote-en-faveur-d-un-accord-de-libre-echange-avec-nouvelle-zelande-au-parlement-europeen-comme-le-dit-lfi-2284617.html

3 commentaires

  1. Bonjour, pertinentes analyse et remarques sur le vote hypocrite de certains députés à Bruxelles. Asselineau a récemment publié une vidéo qui recense méticuleusement les écarts entre le discours et l’activité politique de plusieurs groupes, justement nommée « le bal des faux culs » .. . https://m.youtube.com/watch?v=qgk-0tUG6lM Merci pour les mises au point – d’interrogation ou d’exclamation – de Ramdam, régionales et au-delà.

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