Pas de klaxons cette année

Après mûre réflexion, RamDam 64-40 a décidé de ne pas décerner ses trophées annuels. On vous explique pourquoi.

Vous l’avez constaté comme nous, la moralisation de la vie publique effectue des progrès décisifs depuis la première élection de Macron en 2017. Voir un ministre de la Justice, comparaître à la barre du tribunal, sans imaginer une seconde démissionner, et s’adresser à des magistrats qui sont sous ses ordres, voilà une belle avancée démocratique ! Localement, découvrir que Nathalie Motsch est décorée de l’Ordre national du mérite, sans doute en tant qu’occasionnelle conseillère régionale et absente perpétuelle au conseil municipal de Biarritz, montre en quelle estime il faut tenir les hochets offerts aux politiques. Et regarder un Jérôme Cahuzac faire la danse du ventre pour revenir en politique en affirmant qu’il a purgé sa peine comme un citoyen ordinaire constitue la dernière pelletée de terre sur le cercueil de nos illusions.

Oui, plus que jamais, RamDam 64-40, poil à gratter de nos élus locaux, est nécessaire et indispensable. Alors, pourquoi donc ne pas décerner à nos élus si « méritants » cette année encore ces récompenses qui plongent les lauréats dans une félicité extrême si l’on en croit les réactions que nous avons eues par le passé ? Pour trois raisons simples.

UN NON-RENOUVELLEMENT ABSOLU DE LA CLASSE POLITIQUE

Max Brisson incarne à peu près tout ce que nous détestons en politique. Certes, il travaille, ce qui n’est pas le cas de certains élus, mais le candidat-à-tout se montre d’une goinfrerie sans limite, interdisant à une nouvelle génération de faire ses armes. Sénateur, conseiller départemental, avait-il vraiment besoin de devenir président de la fédération LR 64 ? Bien sûr que non, si ce n’est pour enquiquiner Henri Levrero qu’il déteste ou refuser l’investiture à Maider Arosteguy, si elle avait une tentation parlementaire. Et au passage promouvoir sa fille, qui était encore fervente Macroniste il y a deux ans. On pourrait vous citer des dizaines de cas semblables dans le département. Pas envie de repartir, une année de plus, avec des klaxons attribués à Brisson, Bayrou ou Lassalle… Alors, bien sûr, on aurait pu faire un peu de marketing et mettre en lumière quelques seconds couteaux, en faisant semblant de les prendre pour des élus d’importance, mais la malhonnêteté intellectuelle ne fait pas partie de l’ADN de RamDam64-40.

UNE PRESSE DE PLUS EN PLUS FRILEUSE

En ne racontant pas on évite les coups. Certes, pour un journaliste local, il est plus facile de relater une assemblée annuelle de boulistes que le procès d’un élu local. Mais tout de même ! À notre plus grande surprise, nous avons constaté lors du procès en appel de « l’artiste de Bassussarry » Paul Baudry à Pau que seul Mediabask était présent aux côtés de RamDam 64-40. De la même façon, à l’exception notable de La Semaine du Pays basque, qui donne souvent la parole à RamDam, aucun média n’a repris début 2023 notre palmarès. Et en 2022, suite au klaxon d’or attribué à Kotte Ecenarro, Sud Ouest a rédigé un écho totalement imaginaire, affirmant que nous avions débouché le champagne avec Axel Brucker. Nous avions eu toutes les peines du monde à obtenir un droit de réponse. Ce sont désormais des blogs comme Oloronblog ou RamDam qui donnent aux citoyens une information qui n’est plus traitée par les médias classiques, trop soucieux de conserver leurs pages d’annonces officielles et de ne pas se mettre à dos les cadors du département.

UN PROCES QUI A TOUT D’UNE PROCÉDURE BAILLON

Même absence de solidarité des médias, lorsqu’en juin dernier, nous avons obtenu pour conflit d’intérêt la récusation de la magistrate qui instruisait la plainte en diffamation de Pierre Mallet, maire de Benquet. L’information n’avait rien de banale puisque le mari de la magistrate travaillait sous les ordres de Pierre Mallet, mais elle a été ignorée par tous. Alors que nous pensions que notre requête en nullité allait aboutir, ce qui paraissait logique après ce premier verdict, nous avons été déboutés à Pau et l’instruction est repartie de plus belle, valant à trois anciens présidents de RamDam d’être auditionnés en septembre et octobre. Vingt-six mois que dure cette plaisanterie qui nous empêche de traiter journalistiquement certains sujets tant que le contentieux judiciaire sera en cours ! Et donc impossibilité pour nous de décerner pour le moment des klaxons à des élus qui le mériteraient largement et qui le plus souvent ne pensent qu’à leur gueule.

Jean-Yves VIOLLIER

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