Ça part dans tous les sens, mêmes interdits

Onzième tiroir : Après les faux témoignages, l’intimation, le mépris pour les malades, le racisme, pour ajouter au tableau : l’homophobie !

Comme sur le champ de bataille, quand les généraux sont désemparés, il ne faut pas attendre que les soldats soient meilleurs. Cédant à l’ambiance, un formateur, Jean-François Laporte, rend public le fait que plusieurs salariés (hommes et femmes) sont, à sa connaissance, homosexuels. Un des mis en cause, Bertrand Barère ne goûte guère ces commentaires et se plaint vigoureusement à la direction.

Dépôt de plainte de Bertrand Barère:

«  Monsieur Jean-François Laporte avait en charge de montrer et expliquer un service scolaire et fonctionnement du car, …à l’heure de la coupure, ils ont parlé de la vie privée des collègues dont moi en précisant bien que j’étais homosexuel ainsi que Monsieur Harry Françoise et Madame Fabienne Bégards.  Le nouveau chauffeur, un peu étonné de ces propos est venu après son service, nous le rapporter.

Nous avons demandé à notre chef de secteur, Monsieur Martin Marinea, une réunion pour avoir des explications. Celle-ci a eu lieu et Monsieur Jean-François Laporte a eu des explications peu convaincantes et sans fondement. Trois jours après, à ma prise de service, je vois un imprimé sur les tableaux d’affichage où Monsieur Laporte se fait passer pour la victime. Depuis ce jour, le regard et le comportement de mes collègues a changé à mon égard. Je pensais arriver à gérer la situation jusqu’en septembre dernier, j’ai fait une dépression et à ce jour je suis encore en arrêt de travail pour troubles anxiogènes. J’ai un traitement médicamenteux et je vois tous les mois une psychologue.

La direction a été mise au courant mais n’a rien fait pour sanctionner Monsieur Jean-François Laporte mais au contraire elle le soutien ». « Je souhaite donc porter plainte contre Monsieur Jean-François Laporte pour outing selon l’article 225-1 du Code Pénal et qu’il soit sanctionné même si je n’ai qu’un dédommagement minime car je sais qu’il recommencera vu que la direction n’a rien fait et ne fera rien. »

Effectivement au lieu de calmer un tel litige, la direction l’envenimera. Pourquoi ? Peut-être par pure homophobie primaire à tel point qu’en 2019, SOS Homophobie s’en mêle pour défendre les salariés concernés.

Mais peut-être le tableau est-il plus encore noir.

Douzième tiroir : Qui harcèlera le premier ?

Dans un premier temps, la direction tolère (contrairement au règlement de la société) que J.F. Laporte affiche sur tous les tableaux officiels de Trans-Landes RRTL ses différents avec ceux dont il a dévoilé l’intimité, se plaignant à son tour d’être harcelé par eux et tombe en arrêt maladie.

Accusé d’être un des acteurs de cet harcèlement et donc de l’arrêt maladie de Jean-François Laporte, un autre chauffeur, Asdine Rebbouhi est puni d’une mise à pied de deux jours. Ce dernier ne l’entend pas comme ça. Si Trans-Landes RRTL croyait le déstabiliser, grossière erreur. Il engage à ses frais un avocat, porte plainte devant les prud’hommes, gagne et reçoit la somme de …. 78 € (équivalent à 1 jour de travail)

Vexée, la direction de Trans-Landes RRTL (qui régulièrement battue à chaque procès, devrait être largement vaccinée) fait appel. Asdine Rebbouhi lance un contre appel. Les deux affaires sont confondues, et le résultat confondant !

Bien sûr, Trans-Landes RRTL perdra, mais le jugement permet de comprendre le but que poursuivait la direction en créant des problèmes de personnes pour occulter les problèmes techniques. Parmi les trois salariés pointés du doigt pour leur orientation sexuelle, l’un d’eux, Harry Françoise est dans le collimateur de la direction. Cet agent, à son tour, avait remarqué des dysfonctionnements dans la gestion de Trans-Landes RRTL et commençait à se plaindre. Donc un emmerdeur. Technique habituelle, s’en débarrasser. 

Pourquoi ne pas profiter de cette altercation entre salariés pour trouver une bonne raison ? Jean-François. Laporte, le formateur bavard, devient alors le flambeau de la hiérarchie laquelle organise deux réunions (sans avertir le CSE et encore moins le délégué syndical) auxquelles seize personnes (choisies sur quels critères ?) sont convoquées.

A la suite de ces « entretiens », Harry Françoise est licencié.  

Treizième tiroir : Des témoins vraiment « assistés »

Entretiens étranges. Deux des témoins récuseront leur participation devant la justice, car, encore une fois, la hiérarchie veut provoquer de faux témoignages. Certains non remplis par les chauffeurs interrogés, d’autres modifiés, d’autres utilisés alors que le témoin ne l’a ni lu ni signé et indique bien qu’il ne veut pas participer à une fausse déclaration.

Témoignage de Jean-François Dessalles, élu CFDT au CSE.

« Monsieur Philippe Lartigau m’a demandé de le suivre …. la délégation se composait de madame Audrey Auvrey, assistante qualité, monsieur Christophe Save, responsable qualité, Philippe Lartigau et moi-même. Je ne sais pas dans quel cadre cette délégation avait été constituée ni quelle était sa mission. Il n’y a pas eu de décision d’enquête en réunion de CSE. Je ne sais pas si une alerte avait été lancée par un salarié ou un représentant du personnel, alerte qui aurait alors déclenché une enquête. J’ai en toute innocence suivi cette délégation de personnes dont le chef était monsieur Christophe Save. J’ai compris que nous étions là pour interroger des salariés mais je ne sais pas de quel droit ni à quel titre nous le faisions. J’ai noté qu’il était difficile d’interroger les salariés qui étaient peu nombreux à vouloir témoigner par écrit. Les témoignages n’ont pas été remplis par les chauffeurs interrogés. J’ai entendu parler d’« homophobie ». J’ai noté une ambiance bizarre. J’ai entendu parler d’une affaire de vêtement trop sexy que porterait la conductrice Amal el JAMGHILI. J’ai entendu parler d’un document interdit à l’affichage à l’initiative de J.F.Laporte. J’ai entendu monsieur Save tenir des propos ironiques car l’entreprise avait perdu devant le tribunal correctionnel de DAX. »

« Je suis reçu par Messieurs Philippe Lartigau et Christophe Save. Ils me posèrent des questions et j’y répondis. Monsieur Save tapait sur un ordinateur mes réponses … cela dura une trentaine de minutes, Une semaine plus tard, Monsieur Save m’interpelle pour que je signe un CERFA rédigé par ses soins et non de ma main. Je lui répondis que je ne signe pas un document sans l’avoir lu. J’ai vu qu’il y avait plusieurs feuillets dont la copie de ma pièce d’identité alors que je ne l’avais pas fournie lors d l’enquête. Je commence à lire et je constate qu’une partie de ce que j’avais dit avait été modifié. J’ai donc refusé de signer une fausse déclaration. Une semaine après, madame Audrey Auvray m’appelle [pour] me faire signer le document en me disant qu’ils avaient remis mot pour mot ce que j’avais dit. Je lui ai donc dit qu’il n’y aurait pas de RV car je ne signerai pas ce papier.  Plus de nouvelle jusqu’à ce jour où j’apprends qu’on se sert de mon document (non signé) sans me prévenir ni demander mon autorisation »

Notes : l’attestation de témoin est encadrée par les dispositions des articles 200 à 203 du Code de procédure civile. Elle doit être écrite, datée et signée par son auteur. Dans le cas de Bertrand Barère, la Direction a rempli elle-même l’attestation, hors de vue du témoin et l’a modifiée. Il s’agit donc bien d’un faux. L’article 441-7 du Code pénal prévoit un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende pour falsification et d’usage de faux témoignage en justice.

À noter aussi, dans le témoignage de Bertrand Barère, les deux « auditeurs » lui posent une question étrange qu’il reporte ainsi : « l’audit était pour savoir quelle solution je pourrais proposer pour la réintégration de monsieur Jean François Laporte car il était absent depuis une semaine et pas bien moralement » « pendant un moment, je suis resté sans voix, me demandant pourquoi on me demande cela à moi simple chauffeur » Bonne question !

Quatorzième tiroir : Le Clan des Translandais

Qu’essayait-on de leur faire dire ? Le compte rendu du jugement de Asdine Rebbouhi est éloquent.

D’après la direction, trois personnes, Asdine Rebbouhi, Harry Françoise et la conductrice Fabienne Bégards, feraient partie d’un « clan ». Pire, à l’inverse des trois mousquetaires, ces trois formeraient « un quatuor infernal » pour obtenir des promotions et jouiraient « d’un sentiment d’impunité dans une zone de non droit ». Fichtre !

Suit une liste à la Prévert de déclarations confuses, contradictoires et à la limite farfelues (Bravo pour la hiérarchie reconnaissant avoir laissé se développer « une zone de non droit »)

Et bien non, les juges (qui ont dû bien rigoler) n’ont rien vu de ce « clan » auquel Asdine Rebbouhi aurait adhéré. Quant à Jean-François Laporte principal accusateur d’avoir subi le harcèlement moral de Asdine Rebbouhi, il s’est quelque peu dégonflé, entraînant avec lui l’accusation de la direction.

« Il n’est pas relaté par quiconque de faits circonstanciés de harcèlement de la part de monsieur Asdine Rebbouhi » « la matérialité des faits objectifs constituant des manquements aux obligations professionnelles n’est pas établie. Le jugement (des prud’hommes) sera confirmé en ce qu’il a annulé la sanction disciplinaire du 24 juillet 2019 »

Quinzième tiroir : La direction vide en gros

Jésus Martins, Philippe Cazalet et Harry Françoise s’ajoutent à la longue liste des licenciés. Car à Trans-Landes RRTL, les motifs de licenciements sont divers et variés. Pour la direction c’est par la menace que le chef se fait respecter et le respect du chef, c’est sacré et ça peut aller loin.

Deux chauffeurs s’étaient permis de demander à la DRH, Sophie Izoulet de ne pas garer son véhicule personnel à l’emplacement des bus sur le parvis de la gare de DAX (emplacement réservé à Trans-Landes et donc gratuit) parce qu‘il gênait la manœuvre. Quoi ! Quelle impudence : virés tous les deux !

Ça ce sont des chefs ! « L’UNSA Transport voyageur » les accusera de « management par la terreur ». De suite les grands mots !

Conséquence autre procès aux prud’hommes.

Quand on s’acharne sur des personnes, certaines cèdent, d’autres s’enragent. Suite à son licenciement, monsieur Harry Françoise dépose trois plaintes différentes pour homophobie, une contre un instructeur, une contre l’entreprise et la dernière contre Sophie Izoulet, actuelle Directrice Générale de RRTL.

Nous n’avons pu rentrer en contact avec Harry Françoise, mais un procès en appel serait en cours. Ce procès s’ajoutera à ceux de Jésus Martins et Véronique Lefilliatre.

Allons-nous retrouver les glorieuses méthodes de management de Trans-Landes RRTL ? Faux témoignages, intimidation, homophobie, racisme, et plus si affinités, car manifestement, Trans-Landes RRTL présente de grandes aptitudes à perdre.

Michel GELLATO

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