Entre Bayonne la bûcheuse, Anglet la conviviale et Biarritz la bordélique, les points communs sont rares lors des conseils municipaux.
Vous l’avez déjà constaté, RamDam 64-40 ne recule devant aucun sacrifice pour intéresser ses lecteurs ! Plusieurs membres de l’association se sont donc rendus sur place pour assister aux trois conseils municipaux d’Anglet le 20 septembre, de Biarritz le 29 septembre et de Bayonne le 19 octobre. Et le moins que l’on puisse dire est que l’atmosphère y est bien différente. Florilège.

Pour apercevoir les élus de loin, c’est la porte de gauche, à peine entrebâillée. Est-ce vraiment démocratique ?
PUBLIC MAL VENU À BAYONNE
Il a bon dos le Covid ! Depuis l’épidémie, la ville de Bayonne a pérennisé une organisation fort discutable avec les élus regroupés dans une salle et les rares spectateurs et journalistes installés dans une antichambre… devant un écran ! L’acoustique est excellente, l’image de qualité, mais cette séparation entre élus et simples manants reste un choix contestable à une période où la classe politique se plaint de la fracture de plus en plus grande avec les citoyens. Même si les spectateurs n’ont pas le droit d’intervenir et de manifester, les échanges d’avant et après conseil entre élus et visiteurs, les haussements de sourcils ou sourires des spectateurs face aux interventions, la mobilisation ou démobilisation des électeurs suivant les sujets traités sont des indicateurs précieux pour les élus. Le choix de la salle à Bayonne, alors qu’il en existe des plus grandes et mieux adaptées, constitue une gêne considérable pour les journalistes qui comprennent beaucoup de choses en observant les réactions du public ou de l’opposition, alors qu’ils doivent désormais se contenter du visage à l’écran de celui qui parle. Carton rouge décerné sans hésitation par RamDam pour ce choix.
Pour ce conseil du 19 octobre, 55 délibérations sont inscrites à l’ordre du jour. Jean-René Etchegaray a beau être un travailleur acharné, il n’est pas un surhomme. Écartelé entre ses fonctions de président de l’Agglo et de maire de Bayonne, un curieux mélange des genres auquel il aurait dû mettre fin au moment de sa réélection de 2020, son emploi du temps démentiel l’incite à espacer les réunions et à présenter aux élus un ordre du jour survitaminé. Même si chacun , dans un esprit de respect et d’écoute, peut s’exprimer longuement, le nombre de délibérations incite chaque élu à faire bref. « On devient une simple chambre d’enregistrement » déplore une opposante.
Carton jaune décerné sans hésitation par RamDam pour ce trop-plein qui nuit au débat.
Félicitations en revanche pour la qualité des débats, une constante depuis des années à Bayonne. En bon centriste, Jean-René Etchegaray dirige le bateau municipal avec calme, humour et maîtrise. La majorité comme l’opposition ont de l’expérience et l’ensemble du conseil municipal a la passion de sa ville. Toutes les interventions sont donc de haute volée, que ce soit sur la préservation du centre-ville, les conseils de quartier, le prix de l’abonnement à l’Aviron bayonnais ou la sécurité des fêtes de Bayonne, l’opposition mettant l’accent sur le coût des forces de l’ordre et l’esprit convivial quelque peu dévoyé. Tous les débats (3h47 pour le dernier) sont passionnants et vous ne vous ennuierez pas une minute

Claude Olive anime avec un style très personnel des conseils municipaux pleins de vie et de bonne tenue.
DÉCONTRACTION DE RIGUEUR À ANGLET
Ses détracteurs affirment que Claude Olive a beaucoup changé avec sa large réélection de 2020 et qu’il aurait tendance à devenir autocrate. Difficile de s’en rendre compte en assistant au conseil municipal qui se déroule dans une belle salle de la mairie avec deux rangées de chaises pour les spectateurs qui souhaitent être présents et une grande facilité à croiser les élus. L’ambiance est décontractée et bon enfant et fait plus penser à des retrouvailles entre anciens élèves d’un même établissement qu’à une joute entre rivaux politiques. Claude Olive passe du formel « Mes chers collègues », à un chambrage en règle de son adjoint aux Finances Patrick Chasseriaud, hospitalisé ce jour-là après une bénigne opération « Patrick, tu n’es pas tombé du lit ? ». Que ce soit sur la nouvelle carte scolaire, les promotions internes au sein du personnel municipal, ou le projet d’aménagement d’une nouvelle piscine à El Hogar, les interventions, qu’elles émanent de la majorité ou de l’opposition, sont toujours constructives et pertinentes, donnant lieu à des échanges de grande qualité. Claude Olive, qui est passé par la fonction territoriale prend toujours grand soin de remercier « les services » pour la qualité de leur travail et a l’élégance de saluer le rôle très positif de l’opposition dans le projet d’élaboration de nouveaux bassins à El Hogar, délibération qui sera votée à l’unanimité.
Le spectateur a le sentiment d’une pièce de théâtre où chacun connaît parfaitement son rôle (3 h 42 pour la séance du 20 septembre) et cherche à élever le débat. Respect !
https://www.anglet.fr/vie-municipale/conseil-municipal/voir-le-conseil-municipal/

Après des débuts plutôt prometteurs, Maider Arosteguy semble avoir du mal à diriger sereinement les débats.
TOUT LE MONDE PARLE, PERSONNE N’ÉCOUTE À BIARRITZ
Des limites de l’Art déco ! Depuis que le conseil municipal a abandonné la majestueuse salle du casino Bellevue au profit du hall du premier étage de la mairie, il est impossible pour le spectateur d’avoir une vue complète sur le conseil à cause des colonnes qui lui bouchent la vue. Et la sono est loin d’être fameuse ! On peut tout de même bien capter l’atmosphère et le moins que l’on puisse dire, quand on connaît l’ambiance qui règne à Anglet ou Bayonne, c’est que l’on a soudain l’impression de tomber dans une classe de cancres. Le principal sujet du jour est pourtant passionnant avec le renouvellement des concessions des parkings à Vinci jusqu’en 2030 et une manne de plus de 19 millions d’euros qui va tomber dans l’escarcelle d’une ville très endettée. Jean-Baptiste Dussaussois Larralde et Patrick Destizon sont dans leur rôle en se demandant si la Ville n’aurait pas mieux fait de créer une régie pour empocher tous les bénéfices (ce qui n’est pas certain du tout le personnel municipal étant sans doute nettement mieux payé que les salariés de Vinci), mais comme il y a huit opposants pour cinq courants différents, chacun veut y aller de sa tirade martiale, et exister. Alors Corine Martineau déplore la saleté des parkings, Sébastien Carrère qui parle aussi au nom de l’éternelle absente Nathalie Motsch, s’étonne que le parking Kléber devienne payant, Brice Morin affirme lui aussi qu’il aurait voulu une régie, Guillaume Barucq regrette qu’on n’ait pas profité de la situation pour revoir le plan de stationnement de la ville et qu’on « prenne les touristes pour des vaches à lait ».
Chacun commence son intervention par un « Mes chers collègues » long comme le bras, ce qui est assez savoureux quand on sait le niveau de détestation qui peut opposer par exemple les anciennes complices Maider Arosteguy et Corine Martineau et adopte une éloquence digne d’un jour de mobilisation générale.
Question autorité et discipline dans la salle, n’est pas Didier Borotra qui veut ! Pour vouloir singer celui qui l’a vu débuter, Maider Arosteguy oscille entre sympathie et fermeté, mène les débats de façon souvent hésitante et laisse les opposants s’exprimer une deuxième fois après leur avoir dit non, avant de tolérer que son adjoint au commerce Fabrice Sébastien Bach remettre une pièce dans la machine juste avant le vote en s’en prenant à Guillaume Barucq qui ne voulait pas en 2020 d’un parking souterrain à la Côte des Basques. Logiquement, Guillaume Barucq se sent agressé et commence à vouloir répondre, ce que le maire lui interdit. Il persiste et Maider Arostéguy lui coupe le micro… tout en s’excusant de le faire.
Bref, un immense sentiment de foutoir qui dure 2 h 45 !
https://www.biarritz.fr/mairie-/-herriko-etxea/le-conseil-municipal/conseils-municipaux
Il n’est pas interdit de chercher à progresser et les élus de Biarritz, qu’ils soient de l’opposition ou de la majorité, seraient bien inspirés de prendre un peu de temps à écouter leurs collègues d’Anglet ou de Bayonne pour avoir une idée plus précise de ce que doit être une vie démocratique de qualité. Chiche ?
Danielle BONNARDET, Pascale VIOT et Jean-Yves VIOLLIER
Anglet n est pas conviviale…
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Olive remercie surtout Sandrine Derville 1er adjointe aux finances à la Région auprès de Rousset. Il a eu les subventions nécessaires à la rénovation totale de la piscine. Et en votre présence…
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