L’élection sénatoriale qui n’a concerné que 1881 électeurs, vient de se dérouler dans l’indifférence générale. Les grands électeurs du 64, c’est-à-dire les représentants au second degré de la volonté populaire, ont finalement réélu dimanche nos trois sénateurs sortants. Tout ça pour ça !
La prochaine fois que vous entendrez un maire ou un grand électeur chouiner sur la baisse des dotations de l’État ou l’incurie du gouvernement, renvoyez les au scrutin du 24 septembre. On le sait, le renouvellement n’est pas la priorité dans ce genre de scrutin où la stabilité politique l’emporte. Mais tout de même, pousser le conformisme à ce point en adoubant les trois sortants, Frédérique Espagnac, Max Brisson et Denise Saint-Pé… L’enseignement majeur de cette élection réside donc dans l’évolution des voix obtenues par les élus.
En 2017 la candidate du Parti Socialiste avait brillamment gagné la première place avec 609 voix soit près de 34% des suffrages exprimés, auxquelles il faut ajouter les voix du candidat de gauche, ancien président socialiste du conseil départemental Georges Labazée qui avait obtenu 213 voix soit 12 %. Le total des voix socialistes en 2017 se montait à 822 soit 42 %. Dimanche les voix socialistes ont rétréci comme peau de chagrin, le score de la sénatrice PS tombant à 608 voix (34 %).
Brisson grand vainqueur, Bayrou en perte d’influence
De même pour la candidate MoDem de François Bayrou, qui voit elle aussi son score fondre, passant du potentiel de 2017 (cumul voix des candidats MoDem Denise Saint-Pé et Jean-Pierre Mirande) de 528 voix pour n’obtenir qu’une troisième place avec 363 voix soit une chute spectaculaire de près de 37 %.
Le grand vainqueur de cette élection est sans conteste, Max Brisson, représentant le Parti Les Républicains qui voit son score passer de 311 voix en 2017 à 553 cette année, soit une augmentation de près de 78 %. On peut y voir le résultat d’un travail de « sénateur de terrain » qui a arpenté durant son mandat toutes les communes du département, rencontrant tous les maires, ils sont 546, se penchant sur les soucis de nos édiles locaux. Son activisme au sénat, où le sénateur LR, a multiplié les interventions et participé à la co-construction législative, viennent d’être salué par nos grands électeurs.
Le travail paie, c’est l’enseignement que l’on peut tirer de ce scrutin.
Parallèlement le désaveu relatif de la candidate du pouvoir est à mettre sur le compte d’un certain rejet de la politique parisienne qui oublie de plus en plus les territoires, laissant leurs élus seuls devant un abîme de responsabilité. C’est aussi une forme de défi vis-à-vis du parrain du département, François Bayrou, dont l’aura commence à décliner, suite à une longévité omniprésente sur le département.
La gauche institutionnelle sauve les meubles et la sénatrice réélue va commencer son troisième mandat dans un contexte moins favorable mais qui lui permet d’envisager son implantation sur la Côte basque au côté de son compagnon Jean-Baptiste Lemoyne, ancien ministre de Macron.
Peu de bouleversements dans le marigot politique local, on prend les mêmes et on recommence.
Philippe MOREL
C’est une analyse sérieuse et claire. Elle est même me semble t-il honnête ce qui est assez rare en politique ou avec des œillères chacun défend son camp. E. G.
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