Est-ce pour stigmatiser mon grand âge que la Semaine du Pays Basque a accolé la chronique d’Emmanuelle Brisson, fringante jeune femme, à la mienne ?
Son titre « Tu ne peux pas dire ça » m’a bien évidemment attiré. Vieux croûton que je suis, écouter les jeunes ne peut que me remettre « up to date » dans le domaine politique. Mais vous savez ce que c’est, on ne se refait pas. Aussi, même si je ne prétends pas être un vieux sage, je me permets quand même quelque conseils critiques de la chronique d’Emmanuelle.

Renvoyer un coup de projecteur sur « l’héritage d’un père pour qui la parole donnée avait plus de valeur qu’une carrière » n’est pas très habile. Nul n’ignore dans le Pays basque que le sénateur Brisson a tapé à toutes les portes politiques pour se faire ladite carrière. Mais bon, si un enfant ne défend pas son père, où va-t-on ? Cependant, à mon avis, ne pas en parler eut été lui rendre un meilleur service
Hormis ce, quel style admirable : léger, jeune, pétillant, façon ‘c’est pas parce qu’on a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule ‘ comme dans le film français de Jacques Besnard. Savoir diluer le discours sans que l’objet, la raison, le sujet bref, ce « qu’elle ne pouvait pas dire » soit cité, n’est pas donné à tout le monde.
Le saurons-nous ? Peut-être s’agit-il de la première partie d’une série à suspense, une première chronique qui aura une suite. Espérons-le. En tout cas, c’était très amusant.
Michel GELLATO