C’est toujours la même histoire. On rend la salle de conseil municipal inhospitalière au possible et après les élus disent que les citoyens ne s’intéressent pas à la vie publique.
La mairie est censée être accessible à tous, mais pas tant que ça finalement. Avant de se livrer à un honteux bourrage de salle et à une jauge ridicule limitée à trente personnes, Maider Arosteguy a montré en quelle piètre estime elle tient ses concitoyens en réorganisant la salle du conseils municipal dès 2021.
Auparavant les premiers conseils municipaux de son mandat s’étaient déroulés pour cause de Covid au casino Bellevue et il n’était pas rare de voir jusqu’à 80 spectateurs passionnés par les débats municipaux. Craignant sans doute que les Biarrots ne découvrent très vite son incompétence en matière de vie publique, la nouvelle maire a prestement réintégré la mairie avec une variante majeure par rapport à ses prédécesseurs Didier Borotra et Michel Veunac.
Les élus qui étaient un peu serrés dans la salle des mariages se retrouvent désormais très au large dans le hall d’accueil du bureau du maire. Le public, qui avait de la place et pouvait manœuvrer entre les poteaux pour voir les élus prenant la parole, se retrouve désormais serré comme des sardines dans une salle malcommode où on ne voit rien et n’entend rien. Offense suprême, alors que les débats sont retransmis en vidéo pour les internautes, les malheureux spectateurs n’ont que les documents à disposition sur les écrans de la salle. Résultat, la majeure partie du temps, on ne sait pas qui parle et on n’est pas du tout sûr de comprendre ce qui se dit. Une honte démocratique qui laisse visiblement totalement indifférente la majorité municipale.
L’élu d’opposition Guillaume Barucq a totalement raison quand il affirme qu’il faudra « réfléchir à un lieu plus adapté pour accueillir le public » et on espère que toutes les listes en train de se constituer en vue des municipales de 2026 feront de même.
Avoir son directeur de cabinet qui envoie des SMS en douce pour mobiliser ses maigres troupes est quelque peu indécent. Décréter que la jauge de la salle est limitée à trente places, tout autant. Il est loin le temps où la jeune candidate Maider Arosteguy se montrait militante inconditionnelle de la démocratie participative. Maintenant qu’elle est au pouvoir, on est plutôt dans la démocratie façon Corée du Nord.
Jean-Yves VIOLLIER

Pour apercevoir les élus de loin, c’est la porte de gauche, à peine entrebâillée. Est-ce vraiment démocratique ?
PUBLIC MAL VENU À BAYONNE
La ville de Bayonne a pérennisé une organisation fort discutable avec les élus regroupés dans une salle et les rares spectateurs et journalistes installés dans une antichambre… devant un écran ! L’acoustique est excellente, l’image de qualité, mais cette séparation entre élus et simples manants reste un choix contestable à une période où la classe politique se plaint de la fracture de plus en plus grande avec les citoyens. Même si les spectateurs n’ont pas le droit d’intervenir et de manifester, les échanges d’avant et après conseil entre élus et visiteurs, les haussements de sourcils ou sourires des spectateurs face aux interventions, la mobilisation ou démobilisation des électeurs suivant les sujets traités sont des indicateurs précieux pour tous.