LA MAIRIE DE BIARRITZ EST-ELLE EN TRAIN DE RENONCER À PRESQUE 4 MILLIONS D’EUROS DE RECETTE ?

Selon nos informations à confirmer, Vinci et Icade proposaient beaucoup plus qu’Alday pour l’aménagement du plateau d’Aguilera.

Coupes drastiques dans les subventions des associations, difficultés à rénover L’Hôtel du Palais, plaintes incessantes du grand argentier Chazouillères… Si l’on suit les conseils municipaux de Biarritz, on a plutôt le sentiment que les Finances locales sont tendues. Il est donc particulièrement difficile de croire que la Ville vient de refuser une recette de presque 4 millions d’euros. C’est pourtant ce qui se murmure avec insistance dans les milieux proches de Maider Arosteguy.

Selon ce qui se dit, et qui demande vérification, même si certaines pièces que nous avons pu consulter semblent probantes, Robert Alday aurait remporté « le Lego grandeur nature de 300 logements à Aguilera », comme le qualifiait l’opposante Corine Martineau, en proposant 14,8 millions d’euros hors taxes à la Ville en échange de ses neuf hectares de foncier. Seul hic, Icade, le groupe immobilier de la Caisse des Dépôts aurait proposé… 18,2 millions et Vinci 18,6 millions hors taxes.

Comme au bon vieux temps de la Cité de l’Océan et de l’architecte Steven Hall, c’est donc le moins bien-disant Alday, ou plutôt sa société Aldim SAS qui l’emporte.
Interrogée à ce sujet jeudi après-midi, Maider Arosteguy ne dément pas vraiment l’information, expliquant qu’elle est « prête à fournir des explications supplémentaires après la date du conseil. »

Un calendrier très évolutif

Sous couvert d’anonymat, un des acteurs confie sa stupeur : « Perdre contre meilleur que soi, pas de problème. Mais perdre parce que l’arbitre avant le coup d’envoi a décidé qui serait le vainqueur, ça c’est dur à accepter ».

Certains éléments semblent donner raison aux râleurs et en particulier un calendrier municipal déroutant. Lorsque le 20 décembre 2024 « l’appel à projet opérateur : cession de charges foncières en vue de la constructions de logements » est lancé, une vingtaine de promoteurs se déclarent intéressés. Avant de se retrouver à trois au fil des étapes comme la « date limite de questions à la Ville » (3 mars 2025), « la date limite de réponses de la Ville » (10 mars 2025) ou « la date limite des dépôts des premières offres » (17 mars 2025). C’est ensuite que le calendrier va déraper et curieusement s’aligner sur les ennuis du BO, menacé de relégation. Initialement fixée au 25 avril 2025, « la date limite de dépôt des propositions finales » est finalement repoussée au 10 juin. On raconte, mais c’est impossible à vérifier, que Pierre-Edouard Stérin serait venu faire le forcing en acceptant de renflouer le BO avec l’aide d’Alday. Curieusement, toujours selon nos sources, Alday n’aurait pas bougé d’un iota sa proposition initiale de 14,8 millions, tandis que Vinci et Icade dont les propositions tournaient autour de 17 millions auraient rallongé l’enveloppe finale d’1 million environ. Avec le résultat qu’on connaît.

Tout le monde va donc attendre avec impatience les explications de Madame le maire pour le conseil municipal prévu le lundi 7 juillet. Mais il semble évident, au vu de ce tour de passe passe un peu étonnant, que les esprits vont sérieusement s’échauffer lundi.

Jean-Yves VIOLLIER

Des élus qui vont devoir prendre leurs responsabilités

Impossible, bien entendu de savoir ce que va dire Maider Arosteguy lundi à son conseil municipal. Il est néanmoins fort probable que les Biarrots, en direct ou par écran interposé, vont être nombreux à suivre le déroulement des opérations. La première magistrate de Biarritz peut se réfugier derrière le secret des affaires et le verdict de la commission d’appel d’offres pour ne pas avoir à évoquer les concurrents évincés et mieux disant.

Maider Arosteguy va peut-être aussi justifier le choix d’Alday en disant que le promoteur a été retenu car il s’engage à apporter 4 millions d’euros au BO. Mais depuis quand, en matière de finances publiques, mélange-t-on une « cession de charge foncière en vue de la construction de logements » avec une entrée au capital d’un acteur privé  dans un club sportif professionnel ?

Compte tenu de la différence de proposition entre Alday et ses concurrents, les électeurs biarrots devront se demander si c’est bien Alday qui amène cet argent inespéré pour le club de rugby ou les contribuables locaux avec ce choix de la mairie qui fait perdre à peu près autant d’argent à la Ville.

Entre les éconduits qui ont eu le sentiment de se faire gruger et les contribuables de se faire promener, tout cela pourrait bien finir au tribunal.

Nous nous dirigeons donc vers un conseil municipal aussi conflictuel que celui où Veunac et Lafite avaient tenté de convaincre les élus de l’intérêt de signer un bail emphytéotique avec Decaux pour L’Hôtel du Palais. Tous les Biarrots savent que cette histoire a précipité dans l’oubli en 2020 un certain nombre d’élus qui semblaient indéboulonnables. Sauf démonstration implacable de Maider Arosteguy prouvant qu’elle a œuvré dans l’intérêt des Biarrots, face à une décision aussi grave, il n’y a pas de majorité qui tienne et chaque élu doit voter en son âme et conscience,. C’est donc à un sérieux examen de conscience avant de se rendre à la mairie, que vont devoir se livrer tous ceux qui s’imaginent un avenir en politique.

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