SIMPLE COMME LA DÉMOCRATIE

Nos trois députés sont venus rendre compte de leur mandat au pied du château-vieux à Bayonne.

La démocratie comme on l’aime. Trois chaises à l’ombre d’un arbre, la population qui se partage entre rares espaces ombragés et gradins de la fortification et pour décor une simple banderole « NOUVEAU FRONT POPULAIRE ». Inaki Echaniz, Peio Dufau et Colette Capedevielle, les trois députés de gauche du département, élus il y a un an suite à la dissolution voulue par Macron, sont venus rendre compte avec beaucoup de simplicité de leur mandat. Pour eux, il ne faut surtout pas se laisser intoxiquer par les médias et croire en une gauche capable de résoudre ses divergences et de se présenter unie aux futures échéances électorales. Les trois élus en font la démonstration chaque semaine au Palais-Bourbon en s’épaulant et en luttant au maximum contre la dérive droitière de notre pays.

Pendant plus de 90 minutes la parole est donnée aux citoyens. Crise du logement, menaces sur la santé au Pays basque, extrême-droitisation des esprits, tout y passe et c’est passionnant. On retrouve dans cet exercice, avec parfois des maladresses et des redites dans les questions, tout l’esprit des démocraties scandinaves où les élus font leurs courses et prennent les transports en commun comme tout le monde.

A noter parmi les spectateurs, la présence de la sénatrice Frédérique Espagnac, que l’on dit en pourparlers avec Serge Blanco pour les municipales de Biarritz, et de Jean-Claude Iriart qui pourrait avec Colette Capdevielle constituer le ticket de gauche en 2026 à Bayonne.

Jean-Yves VIOLLIER

Entre élus, il faut savoir se serrer les coudes

La France est légèrement surendettée, mais tant que les indemnités des élus seront votées… par les élus, douceurs et gâteries multiples seront au rendez-vous. Après avoir été adopté en mars 2024 par le Sénat, le statut de l’élu local va revenir au Palais-Bourbon les 7 et 8 juillet prochains. Le texte prévoit une augmentation uniforme de 10% des indemnités des maires et de leurs adjoints, mais visiblement ce joli cadeau, bien au-delà de ce que les salariés peuvent espérer dans leurs entreprises, est jugé insuffisant par certains élus. Ainsi, selon « Le Canard enchaîné« , la députée macroniste Françoise Buffet propose dans un amendement de distribuer une prime de 500 euros aux 35 000 maires de France, tandis que l’élu RN Bruno Bilde demande à l’État d’élargir la dotation particulière des petites communes.
Àmoins de deux ans des élections présidentielles, les parrainages des maires vont être précieux et risquent de leur rapporter gros.

Macron s’esquive une fois de plus

Les Français sont frondeurs et c’est tant mieux. Qui a eu la chance de voir, lors d’une finale de Coupe de France ou de Top 14, François Mitterrrand ou Jacques Chirac essuyer des broncas de la foule au moment de la présentation des joueurs, ne peut que regretter les vaines gesticulations et le manque de courage physique de notre actuel président. Mitterrand, tel un sphynx, faisait mine de ne rien entendre et continuait à converser avec les joueurs jusqu’à ce que les siffleurs se découragent, tandis que Jacques Chirac, dont l’une des devises favorités était « ça m’en touche une sans faire bouger l’autre », se montrait hilare comme si l’adversité du moment le stimulait. Au point que les huées se transformaient souvent en coups de coude de connivence entre spectateurs pour lui reconnaître un sacré aplomb.

Se planquer dans les vestiaires pour aller saluer les joueurs, devant les caméras mais loin des supporters, traduit un manque de courage qui agace quand on est fan de rugby. Heureusement, après les simagrées élyséennes, les joueurs de Toulouse et de Bordeaux ont su nous offrir une magnifique finale et n’ont manqué, eux, ni d’engagement ni de sincérité.

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