Au théâtre ce soir à Biarritz

Pas besoin de vous offrir des billets coûteux au Colisée ou à la gare du Midi. La plus belle pièce de boulevard se joue toujours gratuitement à la mairie.


Près de douze minutes pour arriver à faire l’appel des 35 élus du conseil municipal, où peut-on voir cela en dehors de Biarritz ? Inspirés sans doute par la Fête de la Musique prévue le lendemain, les élus nous ont offert le violon, le pipeau, la grosse caisse et une pantalonnade plutôt désespérante pour tous ceux qui aiment la vie municipale.

En ce vendredi 20 juin, comme le prévoit la Loi, la maire de Biarritz fait l’appel et force est de constater que les retards ou absences sont plutôt nombreux du côté des élus de la majorité. L’occasion est trop belle pour Nathalie Motsch, grande spécialiste de l’absentéisme assumé pendant les deux tiers de la mandature mais soudainement très présente en vue des municipales de 2026, de faire la morale à ses collègues. Il fallait tout de même oser !

Me retrouvant cité et m’étonnant de son culot, j’envoie un SMS à l’élue d’opposition qui me répond dans la foulée :

Pas le temps de souffler, comme dans toutes les bonnes pièces de boulevard, car Maider Arosteguy, qui n’a guère goûté l’intermède Motsch, envoie à l’avocate de l’opposition une de ces punchline dont elle a le secret :

Guillaume Barucq qui est plus à l’aise quand les choses se déroulent dans le calme tente de signaler à la maire un dysfonctionnement, puisque certains pupitres dont celui de Brice Morin ont été montés à l’envers et qu’il ne peut donc placer ses jambes sous le bureau. Mais Maider Arosteguy déchaînée propose au médecin biarrot de se rapprocher de la majorité, ce qui suscite les rires gras de son entourage :

Car oui, vous avez bien lu, à Biarritz, on ne recule devant rien pour faire rire le spectateur et on n’est même pas capable de faire la différence entre l’avant d’un bureau où l’élu peut glisser ses jambes et l’arrière fermé par une planche. Nouvelle interruption de séance pour que les « machinistes » de la mauvaise pièce remettent les bureaux à l’endroit.
Et ce n’est pas fini, puisque Jean-Baptiste Dussaussois-Larralde pose enfin publiquement la question qui préoccupe RamDam depuis plusieurs années. Louis Bodin est-il toujours vivant puisque personne n’a vu le présentateur météo depuis quatre ans à Biarritz et que beaucoup se demandent si ce n’est pas son hologramme qui sévit sur TF1 ? Maider donne des nouvelles rassurantes mais vous admirerez la désinvolture avec laquelle elle esquive le sujet.

Arrive enfin le sujet du jour, à savoir la subvention « exceptionnelle », même si elle est versée pratiquement à la fin de toutes les saisons, accordée au Biarritz Olympique, miraculeusement sauvé de la relégation ce même jour. Maider Arosteguy se montre brève et passe la balle à Édouard Chazouillères que l’on a connu meilleur orateur sur d’autres sujets. À peu près aussi à l’aise qu’un Louis Bielle-Barrey que l’on ferait jouer au poste de deuxième ligne, notre financier municipal se lance dans un laborieux récapitulatif du parcours du BO et de ses joueurs marquants et demande à ce que tout le monde se positionne au soutien du club de rugby. Avant de sortir une grosse ficelle en conditionnant cette subvention à la remise d’un rapport chiffré prouvant la hausse de l’exposition médiatique. Mais de qui se moque-t-on ?

Comme les cocus de service des pièces de Feydeau ou Labiche, les opposants peuvent s’en donner à cœur joie. Destizon déplore « le tonneau des Danaïdes » et estime qu’il en sera de même chaque année tant qu’un modèle économique sérieux n’aura pas été mis sur pied. Dussaussois-Larralde rappelle qu’un accord de fiducie a été signé en 2024 sans l’accord du conseil municipal et parle d’un « bourbier ». Nathalie Motsch pense que la personne qui a rédigé cette délibération est « fâchée avec le droit » et Sébastien Carrère abonde dans le même sens avec cette « subvention qui pose problème car tous les ans c’est la même histoire ».

Calme et réfléchi, Guillaume Barucq estime tout comme Richard Tardits, que de « l’argent public ne devrait pas aller dans un club de rugby professionnel », tandis que Corine Martineau se montre encore plus incisive à l’égard de Pierre-Édouard Stérin, « Malin, le Stérin! » – se demandant tout comme RamDam si la mairie ne lui a pas promis quelque chose en échange du sauvetage du club, comme « Un Lego grandeur nature de 300 logements », ce qui reviendrait à faire du Aldigé sans Aldigé.

Et puis, comme il faut bien finir par une embrassade générale après trois actes de portes qui claquent et de comparses cachés dans les placards, c’est une question écrite de Guillaume Barucq sur les douches de plage, qui vaudra à Maider Arosteguy de ramer, ramer, ramer sur la nécessité d’économiser l’eau et de tenter des solutions innovantes, solutions tellement innovantes qu’elles ne marchent pas, et qu’au final  « les douches de plages vont être réactivées en nombre limité cet été ». Une façon de se contredire allègrement une fois de plus, comme sur le BO !, mais surtout de ne pas insulter l’avenir immédiat et les 17000 pétitionnaires protestant contre cette décision absurde à neuf mois de la future » échéance électorale des élections municipales.

Allez, les Biarrots auront de l’eau et des jeux pour cet été et ça s’arrose une telle décision. Mais quelle mauvaise pièce, quels mauvais acteurs !

Jean-Yves VIOLLIER

2 commentaires

  1. A l’heure du bilan de la mandature, on examine les promesses tenues…ou pas. Et à la page 11 du programme électoral de M. Arostéguy de 2020, on pouvait lire:  » Faire fonctionner à l’année les douches (des plages) existantes et en installer de nouvelles en saison ». Sur les 86 pommeaux de douche existant à l’époque, 12 seulement fonctionneront cette année mais seulement en juillet et août.

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