François Bayrou a bien fait marrer la classe politique en estimant que nous ne travaillons pas assez. À croire qu’il parle pour lui.
Budget : déclaration de François Bayrou : «Nous ne produisons pas assez et nous ne travaillons pas assez». Voilà un connaisseur : on dirait qu’il parle de lui et de ses œuvres mort-nées : le Plan et le CNR .
Budget toujours : de Gilbert Cette, président du Conseil d’orientation des retraites : selon lui, mettre fin à l’abattement de 10 % permettrait de dégager environ 4 milliards d’euros par an pour les finances publiques. Beaucoup, pas beaucoup ? C’est exactement ce que rapportait l’ISF (4,2 milliards en 2018) Le gouvernement a estimé que ce n’était pas grand-chose et l’a supprimé. Alors, on va pas chipoter.
Par contre, Attack a estimé l’évasion fiscale à la hausse depuis cette même date, 2018 : au moins 80 milliards d’euros — et considère désormais que l’évasion fiscale représenterait jusqu’à 100 milliards d’euros de pertes fiscales chaque année en France. Ne le dites pas aux retraités, ils seraient capables de descendre dans la rue et faire des folies avec leurs béquilles et déambulateurs. Ce n’est pas le moment d’augmenter le trou de la Sécu.
Michel GELLATO

Elisabeth Borne materne ses enfants
Dans une interview télévisée, lundi, Élisabeth Borne répondant aux interrogations sur Parcoursup, la plateforme d’orientation très décriée, a plaidé pour une orientation précoce. « Il faut se préparer, très jeune, enfin dès le départ, presque depuis la maternelle« , a-t-elle affirmé.
Ceux qui ont tout de suite accusé notre Elisabeth de tous les maux, se trompent : relisez La Bruyère, « que faire d’Eggesipe ?». Pour les familles nanties, il est hors de question que leurs rejetons entrent en compétition avec les enfants de ploucs. Un banquier sait que, encore dans le ventre de sa mère, le futur fruit de ses entrailles fera des études à HEC, un politique à Science-Po, une grande fortune en fera un champion en économie etc.. il faut donc prendre la place, pour que les mêmes, de génération en génération, accaparent les rênes d’un pouvoir qu’il ne faut surtout pas partager afin que, comme dit Wauquiez, « la France reste la France ».

Les comiques croupiers ramassent la mise
Que Jean Lassalle après avoir lassé la politique se convertisse au spectacle n’est qu’une prolongation de son personnage sympathique qui laissera à la postérité plus l’image de son nez que de son cerveau. Car il n’a pas la prétention d’être un donneur de leçons.
La reconversion de Dupond-Moretti, est plus questionnable. Cet ancien ministre de la Justice et ténor du barreau, s’est produit à Biarritz le 6 avril pour son spectacle « J’ai dit oui ! ». Pas comme un béni oui-oui j’espère.
J’avoue parler de sa prestation sans l’avoir vue car le tarif, 69 €, me parait un brin exagéré pour quelqu’un qui profite encore et pour longtemps des faveurs de notre République, donc de mes impôts. Mais venant d’un ministre de la Justice qui, condamné par cette même Justice, pas gêné, est resté en place, cela devait être cocasse à entendre. Mais non, rien de comique, il a « raconté comme personne ce que c’est qu’être ministre et les coulisses de cette fonction » « J’ai des choses à dire avec du recul, un peu d’humour et de dérision », a promis celui qui assure vouloir « réhabiliter l’action publique ».
Quel dommage pour la République, maintenant qu’il n’a plus de pouvoir, il sait comment réhabiliter l’action publique. Mais si c’est à coup de 69 € la séance de thérapie, cette réhabilitation va-t-elle s’adresser aux 3 millions de salariés proches du SMIC?
Le miracle Argentin-tin-tin
Quelques chroniqueurs, dans notre presse nationale et même locale, ce sont émerveillés devant la prouesse du président Milei d’avoir réduit d’un seul coup de tronçonneuse l’inflation dans son pays.
Ces commentateurs peu curieux, par un calcul économique simple, auraient pu déduire ceci : quand on réduit brutalement et drastiquement les revenus, bien sûr, les gens achètent moins, les vendeurs doivent baisser leur prix et la baisse de l’inflation loin de traduire une économie maitrisée, est la conséquence de l’appauvrissement de la population.
Pour les moins fainéants, une simple recherche sur internet (1) indique « la première année de sa présidence, l’Argentine enregistre en 2024 un excédent record de sa balance commerciale, lié notamment à une forte baisse des importations sous l’effet de la récession économique et une augmentation de ces exportations aidées par la dévaluation du peso (50 % et bientôt 25 % de mieux prévus (2). Ces indicateurs ont toutefois pour corollaire un coût social : récession, perte de centaines de milliers d’emploi, et bond de la pauvreté à plus de 50% au premier semestre 2024 » .
Vive la tronçonneuse !