Cahier de doléances, cumul des mandats et introduction de la proportionnelle. Le « magicien » Bayrou n’a que des trucs éculés à présenter aux Français.
Pour ceux qui suivent depuis un bout de temps notre Béarnais de Premier ministre, la surprise n’a pas été totale. En revanche, pour les élus ou journalistes parisiens qui attendaient avec sympathie ce nouveau sauveur de la France « pas comme les autres », qu’ils soient de gauche de droite ou du centre, la désillusion est absolue. Rarement discours de politique générale n’aura paru aussi creux, aussi déconnecté de la réalité. Retour sur les trois armes secrètes de notre ex commissaire au Plan François Bayrou, à peu près aussi crédibles que l’achat d’un pistolet à bouchon pour venir à bout de l’armée russe.
LES CAHIERS DE DOLÉANCE. Les élus adorent se répéter entre eux que les Français n’ont pas de mémoire. Mais tout de même ! Qui peut avoir oublié la désinvolture de Macron, au moment des gilets jaunes, avec l’ouverture de cahiers de doléances en mairie… cahiers qui ne seront jamais lus ? François Bayrou, qui n’est pas spécialement réputé pour son volume de travail, réussirait là où Macron a échoué ? À d’autres ! Je me souviens très bien à l’époque des cahiers de doléances avoir peaufiné pendant plus de deux heures un texte sur les nouveaux pauvres, c’est à dire les salariés qui travaillent à plein temps ans pouvoir boucler leurs fins de mois, être venu tout fier avec ma clé USB à la mairie de Biarritz, avoir dû retranscrire à la pointe BIC (Au XXIe siècle!) mes réflexions sur un registre papier et… RIEN ! C’est tout ce que tu as trouvé, François, pour sauver la France ?

LE CUMUL DES MANDATS. Sans la bienveillance des élus de tous horizons politiques, le gouvernement Bayrou tombera. Alors le Premier ministre sort la brosse à reluire, cajole et utilise l’expression magique qui fait briller les yeux des parlementaires : « CUMUL DES MANDATS », autrement dit garantie de revenus conséquents pour tous ceux pour qui vivent de la politique. La position de RamDam 64-40 sur le sujet est claire : le cumul des mandats empêche les élus de faire correctement leur travail. Pas plus de deux mandats par personne, chaque mandat étant renouvelable une fois. Ce qui signifie actuellement que tous nos élus de la Côte basque qui cumulent allègrement des fonction de maires, de vice-présidents de l’Agglo et de conseillers départementaux ou régionaux devraient renoncer à un de leurs mandats et n’auraient pas le droit d’être maires plus de douze ans, ce qui éviterait les dérives autocratiques à la Didier Borotra. Le renouvellement de la classe politique, c’est aussi à ce prix. Par démagogie, François Bayrou fait le choix inverse.
LE RETOUR À LA PROPORTIONNELLE. François Bayrou en a toujours rêvé et il n’est donc guère étonnant qu’il l’ait promis. Alors que nous goûtons déjà aux « joies » de l’absence de majorité avec le bazar qui s’ensuit, le passage à la proportionnelle serait la pire erreur que pourrait commettre notre pays. Le citoyen qui se décarcasse pour aller voter conserve pour le moment une possibilité : mettre fin à la carrière d’un élu qu’il a le sentiment d’avoir trop vu en lui infligeant un camouflet cinglant aux législatives ou autre élection. Avec la proportionnelle, qu’elle soit à petite dose ou intégrale, tout cela est fini. La tête de liste est presque certaine d’être indéboulonnable. Et il est clair que le passage à la proportionnelle entraînerait la multiplication de micro-partis où des chefs auto-proclamés seraient à l’abri de l’échec. L’élection proportionnelle, c’est l’assurance vie rêvée pour tous les élus qui veulent faire de la politique leur métier et leur gagne-pain. Mais c’est aussi l’impossibilité pour la classe politique de se renouveler. Alors, si vous voulez supporter dix ans de plus François Bayrou, Jean-Luc Mélenchon ou François Hollande, arrêtez de rêver de la proportionnelle qui précipitera le pays dans un chaos encore plus grand que celui que nous connaissons actuellement.
Jean-Yves VIOLLIER

Animez vos fêtes, appelez Bayrou!
Lundi dernier 20 janvier François Bayrou, d’après son agenda (1) a accordé une heure d’entretien à Jean-Jacques MARETTE, animateur de la concertation des partenaires sociaux sur les retraites, de 17h00 à 18h00. C’était sa première réunion de la journée.
Premier ministre, voilà un bon job, ou tu peux commencer le turbin à 17h00. Mais attention , auparavant des rendez-vous impératifs l’avaient accaparé comme le rapporte « La République des Pyrénées » . Jugez-en : Après un dimanche bien occupé à assister dimanche 19 au Grand Prix de Pau, c’est un lundi bourdonnant : « En matinée, c’est en effet en tant que président du Pays de Béarn qu’il présentera le grand projet de valorisation du camp de Gurs. Un peu plus tard, c’est comme maire de Pau et président de l’agglomération que le Premier ministre participera à la cérémonie des vœux aux agents de la collectivité organisée au Palais Beaumont -Enfin, l’après-midi nouvelle séances de vœux mais cette fois au centre hospitalier de Pau, où il officiera comme président du conseil de surveillance » Que d’activités de première importance qui, de retour fissa à Paris, ne lui ont laissé qu’une petite heure pour parler des retraites.
Donc, si dans le Béarn, vous avez besoin d’une personnalité pour animer le loto des anciens, le concours de boules ou autre manifestation conviviale, demandez à François Bayrou qu’il fasse un petit détour lors de ses visites à Pau.