Bouillonnement judiciaire dans les Landes

La justice landaise se penche de très près sur plusieurs élus et fonctionnaires du département ayant visiblement oublié la rigueur dans leurs décisions.

Plusieurs élus landais semblent convaincus que sur un malentendu, qui sait, cela peut passer. Tel l’adage de Jean-Claude Dusse dans « Les Bronzés font du ski », tentant en vain de se rapprocher de la gent féminine sans aucune réussite, nos élus du pays du canard levant ont opté pour cette tactique dans leurs prises de décisions.

– À Mimizan, Christian Plantier, l’ancien maire, était accompagné de quatre autres prévenus au tribunal de Mont-de-Marsan le 4 juin dernier. À cette jolie escouade, la justice reproche un abus de confiance, une prise illégale d’intérêts, une atteinte à la liberté d’accès ou à l’égalité des candidats dans les marchés publics. Devant les juges, les prévenus devaient s’expliquer sur le choix de sociétés pour réaliser un magazine télé et la refonte du site internet de la ville. Des marchés publics qui ont été saucissonnés d’une telle manière qu’ils étaient considérés en dessous du seuil légal. Face aux juges, l’ex-maire a tout de même eu l’idée d’expliquer qu’il signait les parapheurs sans les relire. C’est vrai que les choix politiques se font sans relecture et sur la bonne foi des services de personnes n’ayant pas les compétences juridiques, comme l’a constaté le tribunal. On a l’impression de voir un internaute devant les conditions générales de vente d’un service qui file en bas de page pour éviter de se coltiner la lecture d’un innommable pavé… Des peines de prison avec sursis et des amendes ont été requises. Verdict le 24 septembre prochain.

– À Mont-de-Marsan, c’est l’obtention d’un marché public en faveur de la société d’un proche qui vaut à Aurélien Sourine, d’être appelé à s’expliquer le 3 décembre 2024 devant le tribunal. Poursuivi pour favoritisme, il est soupçonné d’avoir aidé Spin & Strategy qui était mandaté par la collectivité du Marsan pour son projet de territoire Mont-de-Marsan Agglomération 2035. Il lui est reproché d’avoir divulgué des informations stratégiques à Joshua Adel, un de ses proches et codirigeant de société. C’est un comble pour un communiquant de se faire pister aussi facilement.

– À Pouillon, Patrick Vilhem est mis en cause pour des faits d’agression sexuelle et de harcèlement. Alors qu’il devait être jugé le 16 mai dernier, son avocat est parvenu à faire ajourner l’audience au 7 novembre prochain. Il n’était pas présent le jour du procès, il plaidait en cours d’assises. Toujours en pose, Patrick Vilhem lui n’a pas daigné se présenter au tribunal de Dax. Considéré comme présumé innocent, il est reproché à l’édile des mains baladeuses se posant sur les parties intimes d’une femme, des propos à connotations sexuelles, des propositions de tromperies et des gangs bang, ainsi que des pressions faites aux victimes. Le collectif de soutien aux agents poullonnais surveille de près la situation pour permettre à la Ville de retrouver un nouveau souffle.

– Et par délicatesse, puisqu’un procès en diffamation nous oppose à lui, nous ne rappellerons pas les exploits du maire de Benquet, Pierre Mallet, qui a comparu au tribunal correctionnel de Mont-de-Marsan le 21 mai dernier pour une double prise illégale d’intérêt (Verdict le 25 juin).

François BERLAND

Max Brisson, ce visionnaire… du passé !

Naïvement, à RamDam, on s’imaginait que le rôle des élus consiste à anticiper le futur plutôt qu’éclairer le passé. Mais visiblement le sénateur Max Brisson préfère la deuxième option comme le prouve ce titre pétaradant en Une de « La Semaine du Pays basque » où, quatre-vingts ans plus tard, il explique enfin « Les leçons à tirer du débarquement ».

Et c’est promis, en 2094, il nous dira tout de la rouste mémorable qu’il a subie à Biarritz lors des élections municipales face à Michel Veunac.

La retape de Marion

Colère de plusieurs membres de RamDam, liés ni de près ni de loin à l’extrême-droite, en recevant sur leurs téléphones portables un SMS publicitaire de Marion Maréchal les incitant à voter aux Européennes pour elle. L’indécence en politique n’a plus de limite.

Un maire, un vrai

Maire de Billière depuis 2008, et principal opposant à François Bayrou au sein de l’Agglomération Pau Béarn Pyrénées, Jean-Yves Lalanne s’est toujours distingué par une vision de la vie publique très exigeante. Lorsque nous l’avions rencontré en 2021, il nous avait raconté avoir limité les frais de représentation de sa commune à … 300 euros par an, estimant que l’argent public ne devait pas être utilisé pour banqueter. Dans le même style, cet élu socialiste n’avait pas hésité, en septembre 2021, à donner le nom de Jacques Chirac à un rond-point de sa ville « par souci d’équilibre et de rassemblement ».

Fidèle à lui-même, il vient d’envoyer au préfet sa lettre de démission, estimant qu’il « est important de savoir passer la main et aussi de rajeunir ». Au micro de France Bleu, Jean-Yves Lalanne précise qu’il « n’a pas d’affaire et n’est pas malade ». L’élu de 66 ans va continuer à siéger à Billière comme simple conseiller et céder son fauteuil ainsi que la vice-présidence de l’Agglo à son adjoint à l’Urbanisme, Arnaud Jacottin, 54ans.

Chapeau !

Jean-Yves VIOLLIER

https://www.francebleu.fr/infos/societe/le-maire-de-billere-jean-yves-lalanne-annonce-sa-demission-9810110

Les petites combines du maire de Grenoble

Le parquet de Grenoble vient d’ouvrir une enquête pour « concussion » et recel de ce délit contre le maire de Grenoble Éric Piolle et sa première adjointe Elisa Martin, actuellement députée LFI. Selon « Le Canard enchaîné », (5/6), Eric Piolle avait fin 2016 augmenté de 600 euros un de ses plus proches collaborateurs Enzo Lesourt, à charge pour lui de remettre chaque mois 400 euros en liquide à Elisa Martin, le reste servant à compenser la hausse d’impôts entraînée par cette augmentation de salaire qui n’en est pas une. Les deux mis en cause se réfugient pour le moment dans le silence, mais les éléments matériels pour étayer les dires de l’ancien collaborateur, viré de la mairie en 2022, semblent nombreux.
Le total de ce qui a été indûment versé s’élèverait à 16 800 euros. L’enquête montrera si l’imagination des maires est décidément sans limite.

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