Affaire Haffner-Bidegain : L’élue doit s’expliquer

Face aux accusations du retraité angloy, la conseillère municipale biarrote ne peut se contenter du silence.

Difficile de jouer impunément sur les deux tableaux : parader avec l’écharpe tricolore de Maider Arosteguy, même si ce n’est que le temps d’un mariage, ou déposer plainte pour diffamation par « personne dépositaire de l’autorité publique » et puis, une fois au tribunal, oublier complètement son mandat électoral et se présenter « comme une (simple) mère de famille vivant un enfer ». Avant de recommencer le double jeu et laisser ses avocats évoquer « les ambitions politiques anéanties » ou « des projets professionnels amenuisés ».

Élue en 2020 sur la liste de Maider Arosteguy, Elena Bidegain, née Kutuzova, a présenté un de ses amis russes, Alexei Lushnikov à l’adjointe à la Culture Anne Pinatel, avant d’introduire ce journaliste devenu peintre à la mairie de Biarritz. Sagement, Maider Arosteguy n’a pas donné suite à sa proposition de faire venir les ballets de Saint-Petersbourg gare du Midi et l’affaire aurait pu en rester là.

C’était sans compter sur un ancien chef d’entreprise angloy, Pierre Haffner, qui a longtemps travaillé en Russie et y a même connu une tentative d’assassinat. L’homme s’est longuement intéressé à ce « journaliste » qui adore poser avec des armes en compagnie de membres des services secrets et à ce « peintre », adepte de la Côte basque, qui vend plutôt cher depuis trente ans des « œuvres » qui ne sont que des copies de grands maîtres. Pierre Haffner raconte aussi, photos à l’appui, comment la villa qu’il occupe à Anglet a été fréquentée par des personnages peu recommandables le temps du G7. Il déduit de ses recherches que l’activité de peintre d’Alexei Lushnikov, qui avait fait d’Elena Bidegain-Kutuzova son agent pour la France, est une couverture pour des activités de renseignement. Affirmation que conteste la conseillère municipale, ce qui a valu aux deux de s’affronter par tribunal correctionnel interposé le 21 mars dernier.

Preuve que les affirmations de Pierre Haffner ne sont pas sans consistance, Alexei Lushnikov a précipitamment fermé son site où il exposait fièrement ses œuvres et ne donne plus signe de vie depuis un bon moment.

RamDam 64-40 n’a nullement l’intention de se substituer aux juges et se contentera de suivre avec attention le verdict de ce procès le 16 mai prochain.

En revanche, notre association se veut observatoire de la vie publique et ne peut que s’étonner de l’attitude de la jeune élue biarrote. Elena Bidegain se plaint qu’on la traite « d’agent du KGB » quand elle déambule sur la Côte basque, affirme que sa carrière politique est compromise (Avait-elle réellement démarrée?) et que son métier d’agent immobilier est menacé. Et évidemment, elle attribue tous ses déboires à Pierre Haffner, alors que c’est elle et elle seule qui est en capacité de mettre fin au cauchemar qu’elle vit.

Dissiper le malaise en se montrant transparente

En tant qu’élue, il lui suffit d’être un peu plus transparente qu’une simple mère de famille pour que le malaise se dissipe en répondant aux questions que se posent tous ceux qui aiment la vie publique.

Avec le recul et après avoir lu ce qu’écrit le lanceur d’alerte Pierre Haffner, Madame Bidegain a-t-elle le sentiment d’avoir été « instrumentalisée » par Alexei Lushnikov ? Alors qu’il a disparu, reste-t-elle en contact avec lui ? Pense-t-elle que rien de ce qu’écrit Pierre Haffner ne correspond à la réalité ? Comment juge-t-elle l’œuvre artistique du pseudo-peintre, elle qui était son agent pour la France ? Avait-elle déjà exercé auparavant des fonctions dans ce domaine ? Ce n’est pas agréable d’avouer que l’on a été la dupe de quelqu’un, mais n’est-ce pas préférable à la kyrielle d’interprétations possibles quand on se drape dans le mutisme ?

Les électeurs doivent savoir à qui ils ont affaire et le silence pour un élu est toujours la plus mauvaise des solutions. Par souci d’information contradictoire, RamDam 64-40 a tenté à de nombreuses reprises de joindre la conseillère municipale biarrote qui refuse de parler, tandis que son détracteur répond volontiers aux questions des journalistes (… Et même parfois, bien au-delà de la demande!). Dans une situation comme celle-là, Elelna Bidegain, si elle veut continuer à avoir une activité politique et trouver une place sur une liste, n’a d’autre choix que de communiquer précisément sur cette affaire. Car faire de la politique, ce n’est pas seulement relayer d’avantageuses photos sur sa page Facebook.

Jean-Yves VIOLLIER

Un commentaire

  1. Sans être de parti pris d’aucune sorte, je dirais simplement Madame démissionnez, c’est la seule chose qui vous reste à faire, et sinon Madame Le Maire retirez lui tous ses mandats.

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